Pas grand chose à rajouter.
La première partie du film est très belle, tout en silence, en subtilités. Kim Ki Duk filme ses personnages avec grace, captant le moindre de leurs gestes dans ces grands appartements vides. D'ailleurs, le film rappelle énormément le cinéma de Tsai Ming Liang, en particulier le héros masculin, tout droit échappé de "vive l'amour" (L'histoire de trois personnages en mal d'amour, dont un est un squatter qui s'introduit dans un appartement vide.....tiens, tiens).
Si Kim-Ki-Duk s'amuse à parsemer son film de gags, il reste fidèle a sa réputation et se livre à de surprenants éclats de cruauté.
Par contre, on l'avait déjà ressenti dans Samaria, le réalisateur à visiblement peur du "pas assez" et pollue son récit d'une aparté policière nécessaire, mais bien trop étirée. La poésie et l'harmonie est rompue (délibérément), le récit s'embourbe et se fait moins percutant. La très belle fin, ambigue (on regrettera tout de même le très démonstratif carton final), nous reconcilie avec le film.
Au final, un beau mélodrame aux résonnances fantastiques.
Une réussite pour son auteur. Une de plus.
xx/xxx
3-IRON. ("Bin Jip") - Kim Ki-duk (2004)
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La maturité va bien à Kim Ki-Duk. Même si on appréciait déjà ses premiers films totalement déjantés et hystériques, il faut dire que la zen attitude lui convient aussi parfaitement. On sent le cinéaste apaisé depuis le formidable "printemps, été, automne, hiver...et printemps". Ici, ses personnages et son film sont carrément en apesanteur, plus légers qu'une plume. A partir d'une histoire très simple, mais déjà assez barrée, le cinéaste s'est lancé un défi difficile à relever : celui de confronter deux personnages qui ne se parlent jamais (sauf dans la très belle scène finale du film). Tout passe donc par les regards, les poses des corps et une sensualité étouffante. Le tout est soutenu par des images magnifiques et une musique sensuelle en diable. Pourtant, le film n'est en rien poseur et le cinéaste ne s'est pas départi de son humour, présent à chaque instant d'un métrage qui étonne sans cesse jusqu'au final totalement original et franchement décalé. Un état de grâce qui prouve que le cinéaste (pourtant très prolifique) a encore plus d'un tour dans son sac pour nous étonner.
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Mise en scène incroyable d'invention et d'élégance pour un sujet joli, mais un peu trop anecdotique pour remplir correctement tout le métrage (cela s'enlise beaucoup avec les policiers). Autre petit reproche la photo est vraiment passable, terne. Mais ce film léger et parfaitement maîtrisé est indéniablement séduisant.