Pas vraiment d'accord avec les commentaires ci-dessus. J'ai été plutôt agréablement surpris à la nouvelle vision de Doomwatch.
Je trouve le côté "isolationniste" bien vu avec son approche réaliste. C'est même perplexe comme point de vue, car le lieu où se déroule le film (une ile au large des Cornouailles) est une ile dans un pays quii est lui-même une ile. Un sentiment que des continentaux comme nous auront peut-être du mal à saisir? Le dualité de certains habitants , comme la tenancière du bar, est bien rendue - partagée entre son souhait de s'ouvrir à l'outsider vs garder dans la communauté le soin de garder le secret. Je pense aussi que pour bien comprendre cet aspect de communauté, d'attachement à une terre, une ile, il faut peut-être être un ilien ou quelqu'un d'attaché férocement à sa terre? C'est un peu le cas ici. D'autant que le regard du réalisateur n'est en aucun cas moralisateur ou de prendre parti, de rendre les iliens comme une galerie d'attardés. C'est le personnage de Judy Geeson qui rend ainsi les choses plus compréhensibles pour le spectateur. En cela, son rôle est vraiment bien écrit, et le script ne succombe pas aux sirènes de la romance inévitable.
En parallèle, j'ai également été frappé de la ressemblance structurelle avec The Wicker Man (l'arrivée d'un outsider dans une communauté ilienne qui a quelque chose à cacher et dont personne ne veut révéler quoique ce soit, dans les grandes lignes).
Techniquement parlant, c'est très compétent. Je me demande même dans quelle mesure Sasdy ne livre pas l'un de ses meilleurs films ici. La scène de la maison abandonnée où le Dr Shaw découvre la première "créature" apparait efficace. Belle photo, une caméra à l'épaule maitrisée, de très jolis travellings dans les rues du village, tout en maintenant un cachet réaliste à l'ambiance générale.
J'ai bien apprécié cette atmosphère de mystère généralisé, pesante et graduelle, vécue à la fois comme une fatalité par les habitants
avec cette sensation de punition divine, bien entretenue par le pasteur du village. Ce que pointe surtout le film, c'est surtout l'ignorance de chacun des protagonistes. iliens, militaires, transporteurs... sans tomber dans l'environnementalisme prêchi-prêcha.
Bien que le film emprunte les codes et les voies d'un film d'horreur, Doomwatch n'en est pas un. Voir ainsi le final, qui m'a touché, contrairement aux intervenants de ce sujet ci-dessus. La caméra-même de Sasdy opte pour un aspect documentaire
, et vue l'ampleur, on voit qu'il y a eu des moyens. Entre les plans sous-marins (bon, certains ont été faits dans un aquarium, c'en est risible, malheureusement!-), l'hélicoptère, les maquillages (réussis), le final... c'est soigné, avec une photographie certes très 70's mais limpide et des acteurs solides. J'aime bien!
Vu sur le DVD Z1 de chez Image, dans la série Euroshock. Il date d'une dizaine d'années, mais là aussi heureuse surprise, la copie s'en tire à bon compte. Certes, on dénombre fourmillements, saletés diverses, petites griffures (il faudrait une restauration image par image!) mais une belle luminosité demeure, des contres de visages clairs, des teintes de peaux naturelles et une assez belle définition dans les scènes extérieures. Les Cornouialles sont toujours aussi belles.
PS : j'aime énormément la partition de John Scott. Si quelqu'un sait où trouver la musique...
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?