
Depuis lors j'avais peur de le "revoir" mais je dois avouer que c'est un super film qui tient en haleine. J'ai du le revoir 4, 5 fois. Je pense que la première fois j'avais du abuser des huitres et des gnocchis.

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Mouarf, sans commentaires !Fulgentius a écrit :"Panic Room" m'a vraiment fait revoir la filmographie du personnage à la baisse. Déjà avec "Fight Club", j'avais eu l'impression que l'étiquette "film contestataire" était quelque peu usurpée ; je m'étais demandé ce que Fincher voulait faire avec sa mise en scène, j'avais l'impression qu'il ne voulait rien faire du tout. "Fight Club" fait l'effet d'un film tourné par un shooter inculte et décérébré, complètement dépassé par le potentiel de son scénario, pour qui l'aspect contestataire du projet se résume à de vains effets visuels et surtout à une tendresse particulière pour une imagerie provocante à la sensibilité faf. On ne peut pas dire que son travail sur l'image soit en accord avec le propos du texte (rejet final du fascisme tout de même si mes souvenirs sont bons). Voir la scène dans laquelle Pitt braque un épicier coréen, qui permet à Fincher de bichonner visuellement une carte postale dans le plus pur style néo-fasciste ; scène qui représente sensément un tournant pour le personnage de Norton, mais pas pour la caméra complaisante de Fincher, imbue de sa propre coolitude puérile, tendance "j'arrive pas à croire que j'ai montré ça". Au point qu'on a l'impression d'être devant une fausse affiche à l'esprit vintage, nostalgique du colonialisme, telle qu'on pourrait en acheter à la Libraire Nationale et autres repères. Un effet attendu de la part d'un vulgaire publicitaire, mais bon, la confusion de la mise en scène pouvait à la rigueur lui laisser le bénéfice du doute. Seulement, avec "Panic Room", ce n'est plus possible, il n'y a plus de retour : l'effet "Cursed" a frappé ! Au début du métrage, on pense qu'on va avoir droit à un thriller sur les dérives paranoïaques et sécuritaires d'une certaine Amérique névrosée ; mais très vite, le script ridicule transforme le tout en une vulgaire histoire de protection du territoire et d'apologie de la cellule familiale, avec la mère bourgeoise luttant contre de vilains SDF qui veulent lui voler ses bijoux. Et Fincher se vautre dedans, galvanisé qu'il est par un tel projet. Et dire que certains ont vu dans le plan de la thasse à café de synthèse la marque de l'ennui du réalisateur face à un script conventionnel, alors qu'il s'agissait de son couronnement. Normal qu'un pareil bonhomme se retrouve à filmer un ersatz de "Liaison Fatale". Fincher le petit commercial n'est rien d'autre qu'un fasciste moderne, mouillant son futal à la simple idée de dictature de l'image. Je me souviens qu'il était tout fier d'avoir inséré, dans "Fight Club", des plans subliminaux de pénis, tout simplement car il avait ainsi réussi à imposer aux gens une image. Comme si tous les publicitaires de la planète n'y travaillaient pas déjà 24/24. Je me demande comment on le verra dans quelques décennies