Effectivement les personnages deviennent rapidement pathétiques. Ceci est surtout montré à travers le personnage de l'avocat (Del Toro) qui abuse d'une gamine (interprétée par Christina Ricci). Le passage est assez corriace puisqu'on se rend compte que le type, sous l'influence de drogues, n'a pas vraiment réalisé ce qu'il faisait. On peut aussi ajouter la scène où le même personnage menace un photographe avec un couteau dans l'ascenseur, ou encore "l'agression" dans le restaurant avec la fille défigurée...
Par contre, le personnage de Thompson (Johnny Depp) est beaucoup moins violent, bien qu'il consomme aussi toute sorte de choses.
Je pense que le film (et surtout le livre) se veut le témoin d'une certaine nostalgie envers une époque révolue. Les sixties sont finies avec toutes leurs désillusions (la révolution entammée par
Timothy Leary est un échec). Que reste-il alors aux anciens hippies ? Pas grand chose. C'est de ça que parle Las Vegas Parano. Les images télé de la guerre du vietnam, des centaines de gens jouant toujours au casino à 4h du matin ou un type se faisant rouer de coups par trois flics en banlieue, toutes ces images furtives rencontrées par les personnages, alors qu'ils poursuivent leur quête du rêve américain, résument assez bien cet aspect.
Par contre, je ne pense pas que le film dénonce l'usage des drogues.