Aller, mon petit point sur cette daube. Effectivement, l'édition que j'ai choppé hier est une Prism mais l'éditeur magique a encore changé de nom et s'appelle maintenant "Red"... Tristesse...
Le conte merveilleux
Sinbad est comme à son habitude sur les mers, en vadrouille avec ses potes, à la recherche d'aventures fantastiques ou de pintes de bières à prix réduit. Mais l'heure de rentrer au pays est venue car le prince Ali doit épouser la Vizirette Alina, ce qui est l'assurance d'une bonne grosse teuf entre amis, fussent-ils faussement Chinois, faussement barbus (c'est pas une barbe, c'est de la paille: horrible) ou vraiment nains... Le hic, c'est que lorsque la team déboule, c'est une ville désolée qu'ils découvrent.
En effet, Jaffar (y'a toujours un Jaffar qui fait son boulet), conseillé du Vizir et magicien aux yeux bleu fluos, a jeté un sort qui rend les gens cons dans le but d'épouser la Vizirette, de récolter le pactole, de se payer des cours de magie et de devenir le maître du monde... Mais pour que tout ce passe comme prévu et que le sort qui rend con soit efficace, Jaffar doit disperser 4 gems magiques au 4 coins du globe (les coins d'une quasi-sphère, c'est brillant comme concept), en choisissant bien sûr des coins dangereux de préférence...
Mais Sinbad n'a peur de rien et reprend donc la mer avec ses compagnons à la recherche des gems. Ils devront ainsi affronter un Golem, des amazones qui se tortillent fichtrement bien, des cavaliers fantômes, des goules et une SwampThing armée de lasers. Rien que ça.
Pendant ce temps, Jaffar, depuis sa salle de contrôle futuriste en acier brossé, regarde avec rage les victoires successives de nos héros sur sa télé couleur à écran circulaire...
La critique d'un homme fatigué
Ah oui quand même. Je m’attendais à un truc bien pouilleux, mais peut être pas à ce point. Autant le cheap ne me gène pas trop, autant j’ai quand même du mal avec la laideur en général. Laideur dans chacun des plans, laideur des acteurs (la Team de Sinbad est fabuleuse sur ce plan), laideur des décors, laideur des effets spéciaux etc…
Mais outre cette laideur omniprésente, cette version de Sinbad nous offre bien d’autres raisons de nous émerveiller. Le scénario est en effet totalement tiré par les cheveux, incohérent et par moment ridicule. Les raccourcis (dues à la genèse du film) sont visibles comme les pectoraux de Ferrigno à l’écran et le tout baigne donc dans un grand bain de n’importe quoi difficilement supportable.
A côté de cela, Sinbad est confronté à plusieurs ennemis (un peu pipo puisqu’ils durent 5 minutes chacun) qui concourent pour le titre du plus drôle. Les piranhas sont certes très funs mais entre les chevaliers fantômes bien cheap, le Golem en carton et l’homme-étron, je dois bien reconnaître que mon cœur balance jusqu’à la nausée…
Le grand méchant Jaffar ici incarné par John Steiner est pour sa part un assez grand moment de surjeu. L’homme passe de la joie à la tristesse en un clin d’œil (selon ce qu’il voit à la télé), à grand renfort de mimiques grotesques et de gestes amples. Bien sûr, je ne lui jette pas la pierre car si je dois en jeter une, je la réserve à Lou Ferrigno. L’incroyable Hulk a fortement tendance à perdre ses repères dès qu’il n’est plus peint en vert et dans ce film, manque de bol, il est pas vert (quoique vu la qualité du transfert du DVD Prism, on peut douter sur certains plans). Bref, notre homme a tout de même l’air d’une belle buse dans ce métrage et il faut se rendre à l’évidence : Les compétences du monstre musculeux sont très limitées et seuls les rôles de méchant ou de grincheux semblent lui convenir…
J’aborde maintenant le véritable point obscur du film, celui qui enfonce tous les autres et m’a donné envie de pulvériser ma télé à grands coups de parpaings : La voix off. L’histoire de Sinbad nous est en effet contée par une mère qui s’adresse à sa fille. Concept sympathique dont il ne faut toutefois pas abuser car moi, je ne suis pas sa fille ! Donc on me parle pas comme si j’étais le dernier des cons OK ? Quoiqu’il en soit, cette voix off violemment niaise représente environ 50% des paroles du film. C’est énorme. Rien de plus gonflant que de voir deux personnages dialoguer entre eux sans entendre les paroles pour remplacer celles-ci par une voix-off supposée nous dire ce qu’ils disent !! Horrible, épouvantable, les mots me manquent, je m’étouffe, c’est insupportable.
Je tiens toutefois et avant de conclure à aborder les quelques fulgurances cinématographiques du film. Mes 2 préférées sont :
1. Sinbad nouant des serpents pour se faire une corde avec en bonus, un serpent qui refuse de participer et fait "non" de la tête ! Magnifique, quel acteur ce serpent...
2. Un concept de torture inédit : Plonger un mec assit sur une balançoire dans une bassine rempli de "piranhas" qui ressemblent violement à des hippo-gloutons...
Bref, vous l’aurez compris, le film oscille gaiement entre le navrant, le poilant et le chiant. Que du bon quoi.
Voici toutefois quelques screenshots du meilleurs cru…
Attention ami viking, dans quelques secondes, tu auras une foufoune collé au visage :


Lou Ferrigno prend la pose. Quel leader ce Lou...

