Les Proies de Don Siegel - 1971-

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
Maxcrom
Messages : 741
Enregistré le : mar. mai 11, 2004 5:45 pm

Les Proies de Don Siegel - 1971-

Message par Maxcrom »

Un des tous meilleurs films de Don Siegel, avec un Clint eastwood ambivalent , manipulateur et opportuniste dans ses actes.


Durant la guerre qui fait rage entre Les Nordistes et les Sudistes, un caporal Nordiste est retrouvé blessé dans la forêt par une jeune fille élevée dans un couvent.

Une oeuvre moite , suffocante dont la majeur partie de l'intrigue se trouve cantonnée dans les lieux même du couvent.Un couvent qui sous une approche au premier plan parait lisse, conventionnel, mais va se reveler étre petit à petit un lieu de tensions sexuelles refoulées qui couve plus d'un secret.

Jamais manichéen , en adoptant le point de vue des religieuses et de l'élement perturbateur ( eastwood ), les proies est un beau film de personnages à la mise en scéne trés percucante, beaucoup de zoom, et à l'atmosphére vénéneuse..

Image
Modifié en dernier par Maxcrom le sam. nov. 05, 2005 12:29 pm, modifié 1 fois.
Gronf
Messages : 470
Enregistré le : lun. août 02, 2004 5:23 pm
Contact :

Message par Gronf »

Un chef d'oeuvre. Revu récemment sur la 3. J'aimerais avoir le dvd mais apparemment, il est épuisé.
jason13thh
Messages : 469
Enregistré le : dim. juil. 03, 2005 6:18 pm
Localisation : Belgique

Message par jason13thh »

J'ai raté le début de ce film mais je pense pas que c'était tellement important.
C'est un excellent film, un Eastwood méconnu mais qui mériterait d'étre plus connu et pas que par les cinéphiles.

C'est un film vénéneux, ambigu, malsain, sombre du tout tout bon avec une fin bien sombre.
carpe diem
comte vonkrolock
Messages : 10220
Enregistré le : mer. févr. 28, 2007 6:32 pm
Localisation : Dans les Carpathes Lyonnaises

Message par comte vonkrolock »

Film qui était dispo dans un Coffret regroupant plusieurs film de Clint (Joe kid, l'homme des hauts plaines...) donc chère, jamais trouver à l'unité (ou alors éditer a si peut d'exemplaire qu'il est vite devenu introuvable).
Un comble pour une Perle Noire de Don Siegel 8)
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. :D
Snake Plisken Escape from NY
Manolito
Site Admin
Messages : 21654
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 2:17 am

Message par Manolito »

Un film remarquable, du cinéma ambigue et provocateur comme savait sin bien en faire l'Hollywood des années 70, et un des rôles les plus inattendus et intéressants de la carrière d'Eastwood. A recommander vivement !
eric draven
Messages : 6509
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 1:23 pm
Localisation : Dans la beauté du sale, la beauté du mal, sous les croix en feu, violant, déféquant...

Message par eric draven »

Les proies / The bequiled c'est l'histoire de McBey, soldat yankee qui agonisant est récueilli par une petite fille qui le ramène à la pension pour jeunes filles à laquelle elle appartient.
Minuscule communauté de femmes tournant autour de la directrice, son assistante, la cuisinière noire et une dizaine d'adolescentes, les pensionnaires vont le soigner clandestinement jusqu'à son rétablissemnt. Seul homme, viril soldat, dans ce microcosme, il va bientot attirer la convoitise, comblant les fantasmes et désirs inavoués et refoulés de ces femmes et nourrir les appetits sexuels naissants des adolescentes jusqu'au terrible drame...

Voila en effet un magnifique film, fort et trouble, veneneux et dramatique où Siegel réussit parfaitement à mettre en scéne cet univers étouffant de pensionnat pour jeunes filles, etablissement clandestin en pleine guerre de cessession, créant un climat de plus en plus moite, une tension allant crescendo jusqu'au drame final, terrible et tragique.

Les proies se sont ces femmes et ses jeunes adolescentes, fillettes pré-adolescentes et adolescentes pas encore femmes vivant dans un cercle fermé, coupé du monde.
L'incursion de ce soldat ennemi dans cet univers va bouleverser le quotidien paisible de la communauté, objet à fantasme et de désir de la part ces femmes toutes plus frustées les unes que les autres, cachant le vice sous leur bonnes manières.

C'est la directrice, femme apparemment froide et forte qui vit dans le souvenir trouble de son frère décédé, frère à qui elle vouait un amour quasi incestueux à moins qu'il ne s'agisse de son amant qu'elle fit passer pour son frère afin d'assurer et communiquer à ses élèves le mépris qu'elle a pour les hommes.
C'est son assistante, virginale et sainte-nitouche, qui des hommes ne connait que son père, menteur ehonté.
Ce sont ces fillettes dont la petite Amy qui connaissent les premiers emois de leur sexualité ou les plus grandes comme Carol qui n'attendent plus que de se jeter sur cet homme avant de connaitre l'amour.
C'est enfin la haine des autres filles pour qui il represente l'ennemi, le danger, l'être à tuer.

Dans ce climat équivoque, sous le soleil et aux lueurs des chandeliers, McBey est comme un ange au Paradis, ses instincts d'homme pouvant être ainsi satisfaits sans honte, chacune l'attisant à sa façon, plus ou moins surnoise.

A ce climat équivoque s'ajoute la jalousie sourde, haineuse, chacune s'épiant et se laissant aller.
De la directrice attendant qu'il franchisse sa porte la nuit, en proie à de terribles rêves interdits sous le regard offensé de Dieu et de l'image de son frère s'interposant, de l'assistante transie ne pensant plus qu'à perdre enfin sa virginité aux élèves dont la petite Amy révant de cet homme-père l'embrassant sur la bouche à la torride Carol qui se donnera à lui, le drame est proche.

Et le drame c'est lorsque l'assistante decouvrira Carol faisant l'amour. Folle de haine, elle blessera mortellement McBey qui devra être amputé d'une jambe, début d'un long cauchemar pour ces femmes.

Les proies devient un film cruel, la cruauté de ces femmes toutes rivales mais désormais devant faire face ensemble à la cruauté de cet homme mutilé se mélant à la cruauté de l'enfance.
Siegel se permet un final absolumment superbe, riche en suspens, violent ainsi qu'une magnifique séquence de chirurgie peut être pas trés graphique mais suffisamment suggérée pour faire crisser les dents.

Beneficiant d'une excellente mise en scene, solide, irreprochable et d'une trés belle photographie, cette histoire cruelle qui parfois flirte avec le fantastique bénéficie également d'une interprétation sans faille de Clint Eastwood, Geraldine Page en directrice froide et frustrée, Eliabeth hartman en assistante virginale et jalouse ainsi que de la jeune Jo Ann Harris 8) en adolescente aguicheuse et torride, véritable garce offrant son petit derrière nubile et ses petits seins laiteux à un Eastwood sans remord lors d'un plan sexe totalement frémissant. 8)

Les plus érudits reconnaitront une petite fille, une certaine Melody Scott devenue depuis Melody Scott-Thomas qui depuis 30 ans est désormais la célébre Nikki Newman, épouse du célebre Victor Newman dans les Feux de l'amour! :lol:
La Scott se targuant aujourd'hui d'avoir été serrée dans ses bras par Eastwood dans ce film où elle n'a quasiment qu'un personnage de figurante. :lol: :lol:

Véritable petit bijou, Les proies, film flou et cruel, suffocant, est un réel régal qui tiendra en haleine jusqu'à l'ultime minute.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
mercredi
DeVilDead Team
Messages : 1107
Enregistré le : mer. déc. 06, 2006 2:55 pm

Message par mercredi »

chef d'oeuvre, tout simplement.
comte vonkrolock
Messages : 10220
Enregistré le : mer. févr. 28, 2007 6:32 pm
Localisation : Dans les Carpathes Lyonnaises

Message par comte vonkrolock »

Je fais remonter juste pour signaler que c'est dispo chez Alapage.com, pour ceux qui le cherchait depuis longtemps, voilà c'est de nouveau dispo un peu chère certe, par contre pour ce drame, y devrais pas être reclassé dans les Westerns ???
La copie du film en Zone 2 est présenté en VF curieusement (générique de début) et l'éditeur c'est même donner le mal de sous-titré que se soit sur la VO ou la VF la chanson qui ouvre et cloture le film.
Modifié en dernier par comte vonkrolock le mar. juin 12, 2007 2:27 pm, modifié 2 fois.
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. :D
Snake Plisken Escape from NY
Haribo
Messages : 4312
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 1:03 pm

Message par Haribo »

A mon avis, LES PROIES a tout à fait sa place dans cette section.
Je le considère davantage comme un drame.
kookaburra
Messages : 629
Enregistré le : sam. mai 01, 2004 1:55 am
Localisation : Lyon

Message par kookaburra »

Un chef d'oeuvre faisant partie de la géniale trilogie Don Siegel/Clint Eastwood:
- Les proies
- L'inspecteur Harry
- L'évadé l'Alactraz
:wink:
I will hold the candle... till it burns up my arm
Oh, I'll keep takin' punches... until their will grows tired
Oh, I will stare the sun down... until my eyes go blind
Hey, I won't change direction and I won't change my mind.

Eddie Vedder, Indifference
eric draven
Messages : 6509
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 1:23 pm
Localisation : Dans la beauté du sale, la beauté du mal, sous les croix en feu, violant, déféquant...

Message par eric draven »

C'est loin d'être un western. C'est un drame psychologique surtout se déroulant dans le cadre de la Guerre de cessession. :D
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
Verhoeven
Messages : 383
Enregistré le : mar. mars 27, 2007 1:05 am
Localisation : Bezons (95), Vernon (27), un climat tempéré quoi...

The beguiled (Les proies) - Don Siegel (1971)

Message par Verhoeven »

Découvert hier soir, une grosse surprise pour un film très curieux et étonnant dans la carrière du duo Clint Eastwood / Don Siegel, une ambiance très poisseuse et extrêmement tendue.

Le film comporte deux parties vraiment bien distinctes:
- dans un premier temps l'arrivée du personnage blessé qui va être receuilli par ce groupe de femmes, cette partie est en apparence la plus légère mais aborde de nombreux sujets à controverse toujours d'une façon détournée, on passe du racisme grâce à l'opposition Nord/Sud de la guerre de secession et à la présence de la servante noire qui semble accepter sa condition d'esclave. Elle va même jusqu'à considerer les blancs comme des esclaves à un différent niveau (politique, sociale etc...). Peu à peu l'homme et les femmes vont s'accepter et se rapprocher. Le soldat prend conscience de l'influence qu'il va avoir sur les filles profitant de son apparence de beau gosse et de l'attention qu'elles ont pour lui. Progressivement la tension sexuelle deviens palpable et les quelques allusions à la pédophilie se révèlent dérangeantes.
- par la suite les thèmes de la jalousie et la vengeance deviennent plus présents. Et le militaire passe du statut de leader à celui de victime, montrant ainsi les femmes, même les plus jeunes, sous un angle plus vicieux où les mutilations et les tentatives de meurtres se succèdent. L'image de la femme y est vraiment dégradée, surtout pour un film de cette époque. Cette seconde partie tourne vite au thriller, et l'ambiance tourne au plus glauque dans une scène d'opération très dérangeante, un repas plus que tendu jusqu'au final qui tourne un humour noir qui contraste fortement avec le romantisme du départ.

Un oeuvre trop méconnue, intense, forte et dérangeante. Une belle surprise. Bravo.
"La vie n'est pas un combat mais une passion à défendre"
dario carpenter
Messages : 6311
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:10 pm
Localisation : Haute Normandie et parfois Ile de France!
Contact :

Re: The beguiled (Les proies) - Don Siegel (1971)

Message par dario carpenter »

Verhoeven a écrit : ven. mai 20, 2011 6:19 pmUn oeuvre trop méconnue, intense, forte et dérangeante. Une belle surprise. Bravo.
Revu en BR et je me joins au concert de louanges...un film poisseux, étouffant, remarquablement interprété, habilement monté...je l'ai trouvé plus tendu, pervers et ambigu que l'appliqué remake récent de Sofia Coppola.
comte vonkrolock
Messages : 10220
Enregistré le : mer. févr. 28, 2007 6:32 pm
Localisation : Dans les Carpathes Lyonnaises

Re: The beguiled (Les proies) - Don Siegel (1971)

Message par comte vonkrolock »

dario carpenter a écrit : dim. avr. 15, 2018 7:01 pm
Verhoeven a écrit : ven. mai 20, 2011 6:19 pmUn oeuvre trop méconnue, intense, forte et dérangeante. Une belle surprise. Bravo.
Revu en BR et je me joins au concert de louanges...un film poisseux, étouffant, remarquablement interprété, habilement monté...je l'ai trouvé plus tendu, pervers et ambigu que l'appliqué remake récent de Sofia Coppola.
Et en plus la copie issu du coffret Universal est très belle en HD :-D
Toi t'est un flic..? Non j'uis un con. :D
Snake Plisken Escape from NY
dario carpenter
Messages : 6311
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:10 pm
Localisation : Haute Normandie et parfois Ile de France!
Contact :

Re: The beguiled (Les proies) - Don Siegel (1971)

Message par dario carpenter »

comte vonkrolock a écrit : dim. avr. 15, 2018 7:14 pm
dario carpenter a écrit : dim. avr. 15, 2018 7:01 pm
Verhoeven a écrit : ven. mai 20, 2011 6:19 pmUn oeuvre trop méconnue, intense, forte et dérangeante. Une belle surprise. Bravo.
Revu en BR et je me joins au concert de louanges...un film poisseux, étouffant, remarquablement interprété, habilement monté...je l'ai trouvé plus tendu, pervers et ambigu que l'appliqué remake récent de Sofia Coppola.
Et en plus la copie issu du coffret Universal est très belle en HD :-D
Tout à fait, ça met bien en valeur les qualités visuelles de l'oeuvre. :wink:
Répondre