
Le seigneur de la guerre est avant tout un monstre de cynisme, étalant sa philosophie de l'existence durant deux heures. Et c'est pas joli, joli. Pourtant, le personnage est bien l'exact reflet de notre monde actuel, uniquement préoccupé par l'argent et le business, sans jamais se soucier un seul instant des implications morales. Reprenant une structure très classique (ascension, description et chute d'une ordure), Andrew Niccol nous met dans une position inconfortable en nous obligeant à suivre le moindre pas de cet abject rebus de l'humanité, très bien interprété par N. Cage. Les scènes sont toutes marquées par une ironie et un cynisme à toute épreuve, mettant à tout le monde le nez dans le caca. Effectivement, le marchand d'armes sert les tyrans, mais aussi les plus grandes démocraties du monde qui sont, rappelons-le, les plus grandes exportatrices d'armes au monde. Un business qui fait vivre des milliers de gens et en tue des millions. Si on n'apprend pas grand chose en voyant le film, on peut tout de même saluer l'initiative de vouloir tendre un miroir à nos concitoyens. Rien que pour cela et pour que tout le monde sache bien que les membres du Conseil de sécurité de l'ONU chargés de la paix sont les premiers vendeurs d'armes au monde, cela vaut la peine.
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