Premier titre de la série des "Don Camillo", ce film commence le jour où le communiste Peppone est élu maire de la petite ville rurale de la vallée du Po où se déroule l'action. L'archiprêtre, bien qu'ayant été ancien maquisard avec Peppone, vit mal cette victoire d'autant plus que les deux hommes ont des projets en compétition : la construction d'une maison du peuple d'un côté et d'une cité-jardin de l'autre...
Revoir "Don Camillo" aujourd'hui, c'est se replonger dans une époque un peu utopique de l'après-guerre, une époque de reconstruction de l'Italie où les forces en présence, même idéologiquement opposées, ne veulent plus tolérer la misère et le système encore quasi-féodal qui l'entretient de génération en génération. L'église et les communistes prônent ici la redistribution des richesses et l'action sociale face aux seuls vrais méchants désignés dans le métrage : les propriétaires des domaines agricoles. Des idées de la fondation de l'Europe dans les années 50, sur lesquels on va aujourd'hui à rebours...
Duvivier, déjà réalisateur de classiques comme "La belle équipe" ou "Panique" est déjà un metteur en scène reconnu, n'ayant déjà plus rien à prouver. Il signe avec un métier certain un film efficace, drôle, très bien joué par Cervi et Fernandel, non dénué d'un regard poétique sur la campagne italienne. Fernandel est exceptionnel en curé bagarreur, dans ce village où l'expression "querelle de clochers" est à prendre très littéralement. Certes, "Le petit monde de Don Camillo" paraît bien optimiste, simplifie beaucoup le débat quand même. Mais c'est certainement un film populaire européen de belle qualité.
Vu sur ciné + replay copie 1.33 4/3 VF.