Il Decameron (1971) de Pier Paolo Pasolini

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Jeremie
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Il Decameron (1971) de Pier Paolo Pasolini

Message par Jeremie »

Le decameron

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Nous sommes au 14ème siècle en Italie et de nombreuses personnes se comptent diverses histoires pour passer le temps. Des histoires drôles cocasses, folles, libertines... Mais la Peste n'est pas loin.

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Premier volet de la Trilogie de la vie, celebrant l'amour et le sexe comme jamais. Pasolini dévoile quelques corps nus (surtout d'éphébes, puisque ça lui fait plaisir :D ) et enchaine de plaisantes histoires dans un Moyen Age plus vrai que nature, c'est à dire bien sale il faut l'avouer :lol:

Des histoires simples mais magnifiquement mises en scènes comme ce faux muet besognant des nonnes nymphomanes, ces jeunes amants separés par la mort, cette femme trompant son mari quasiment sous ses yeux, un gredin (Franco Citti) se faisant passer pour un saint et, la meilleure de toutes, un frippon (Nineto Davoli) vivant une petite poignée de mesaventures dont une chute peu délicate dans une fosse à merde :D :D
Et puis Pasolini incarne de son côté un peintre fasciné par la vierge Marie , apparaissant sous les traits de Silvana Mangano.
Splendide (et à revoir d'ailleurs pour ma part), mon volet favori de La fameuse Trilogie de la vie.
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the masqué
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Message par the masqué »

J'ai la flemme de développer,mais du tout bon !
Le jeun homme qui se fait toutes les bonnes soeurs est pour moi totalement culte!
Sinon,le film est fabuleux,Pasolini continue ici sa mise en scène néo-réaliste d'univers lointains de contes,et ça marche très bien. Peut-être l'épisode de la trilogie de la Vie le moins grave (pas trop de meurtres,juste des blagues un peu cruelles...)

PS: Il me semble que c'est dans LES CONTES DE CANTERBURY qu'on voit une représentation de l'Enfer totalement hallucinée avec diable pétomane non? J ene me rappelle plus exactement et je n'en suis aps sûr donc merci de confirmer
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"En France je suis considéré comme un gros nul, En Allemagne comme un raté, En Angleterre aussi et aux Etats-Unis pareil"
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Jeremie
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Message par Jeremie »

the masqué a écrit : PS: Il me semble que c'est dans LES CONTES DE CANTERBURY qu'on voit une représentation de l'Enfer totalement hallucinée avec diable pétomane non? J ene me rappelle plus exactement et je n'en suis aps sûr donc merci de confirmer

:D :D Oui, et c'est l'une des rares scènes que j'ai apprecié (avec le defilé de prostituées) dans ce second volet qui m'a paru un peu fade :?
the masqué
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Message par the masqué »

Oui, et c'est l'une des rares scènes que j'ai apprecié (avec le defilé de prostituées) dans ce second volet qui m'a paru un peu fade
Tout pareil
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eric draven
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Message par eric draven »

C'est en effet ds Les Contes.. qu'apparait cette scéne, Vision hautement hérétique où on voit un Diable de theatre non pas flatuler mais déféquer des pretres!!

Quant au Decameron, 1er volet de la trilogie de la vie, adaptation de neuf des contes de Boccace vue par pasolini, c'est une suite de tableaux mettant en valeur les joies du sexe et de l'amour dans la plus franche coquinerie.
C'est pour le maitre le début également d'une certaine complaisance dans ses oeuvres.
Aprés sa trilogie romaine, sa vision evangelistique, son cinéma antique et une parenthèse philosophico-théatrale, il Decamerone multiplie cette fois sous son coté guilleret et sexuellement ludique les facilités accrocheuses et surtout multiplie un mauvais gout des plus audacieux.
Mais dans ce bain d'audace et de mauvais gout, le film a un ton allégrement joyeux et certains tableaux ont une force, une energie, une verve communicative épousant par moment une esthetique superbe.

Il Decamerone, reconstitué dans un moyen-age parfaitement truculent, est une sorte de peinture, ou plutot des sortes de peintures dt Pasolini, grd expert en art, serait le peintre.. d'où ce rôle de peintre d'ailleurs, Gioto, qu'il s'est donné ds son film.
Sans aucun lien entre eux, les sketches sont souvent remplis d'un humour grivois là encore parfois osé- le tableau des soeurs-.
Le decameron est certainement le film le plus ludique et léger de la trilogie de la vie, ode justement cette fois à la legereté de l'être, à la nudité qui ici prend l'apparence même du naturisme, au sexe et aux plaisirs de l'amour, remplis de jeunes éphèbes boutonneux typique pasolinien aux sexes turgescents!! Eric... HEUREUX 8)

Il decameron donnera à l'Italie un nouveau genre trés prolifique qu'on appella les decameronneries, comedies sexy souvent trés grovoises qui allaient envahir le marché transalpin et dont certains acteurs/trices allaient s'en faire les spécialistes notamment la Benussi, la Agren pou n'en citer que deux de mémoire...
Modifié en dernier par eric draven le dim. févr. 12, 2006 7:09 pm, modifié 1 fois.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
Manolito
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Message par Manolito »

"Le décaméron" est le premier film de la "trilogie de la vie" de Pasolini, composée aussi par "Les contes de canterbury" et "Les mille et une nuits". Il sortait alors de sa période qu'on pourrait qualifier de "classique" par rapport aux autres (avec "Médée", "Porcherie", etc... époque à laquelle il employait beaucoup d'acteurs profesionnels et célèbres). Avec la trilogie de la vie, retour aux comédiens avant tout amateurs et peu connus (à quelques exceptions près, comme le fidèle Franco Citti).

L'érotisme explicite monte d'un pas chez pasolini, dont le cinéma devient pratiquement naturiste, chantant les louanges de la nudité. En fait, avec sa trilogie de la vie, Pasolini disait vouloir adresser un message à la jeunesse de son temps, jeunesse qu'il jugeait beaucoup trop tournée vers la réussite matérielle et la propriété. Le vrai bonheur, celui de l'amour, est à la portée des riches comme des pauvres. Ce message, il le lisait dans ces oeuvres du passé qu'il adaptait dans cette trilogie, et il a voulu le transmettre à la nouvelle génération. Et aussi faire un peu de scandale, bien sûr. On parle tout de même de Pasolini ! Sutout, pour lui, la vraie vulgarité n'est pas celle, vitale et éructante, de ces contes érotioques, mais celle de l'argent et de la possession.

J'ai un bon souvenir de ce "Décaméron", avec sa restitution d'un moyen âge truculent très imprégné par l'influence de Bruegel. La réussite visuelle du "Décaméron", on la doit d'une part à Pasolini (érudit en histoire de l'art), Dante Ferreti (directeur artistique de légende qui travaille auourd'hui pour Scorsese, après avoir débuté chez Pasolini, et avoir beaucoup oeuvré pour Fellini), et Danilo Donati, autre génie de la direction artistique (beaucoup de Fellini, mais aussi les délires de Flash Gordon et Caligula). Le Décaméron sera en tout cas un des films préférés de Gilliam, qui s'en inspirera pour "Jabberwocky", entre autres.

J'ai un bon souvenir du "Décaméron", un bon Pasolini, dont je n'ai toutefois curieusement qu'assez peu de souvenirs précis. Quelques images, comme Ninetto dans le caca, deux amants enlacés sur le toit d'un maison, ou bien sûr Pasolini en Giotto. Dans le sketch du couvent il y aurait, paraît-il, la première image d'un sexe en érection du cinéma italien "mainstream"... A confirmer !
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