Repos pour Eric, point de circonsisions barbares au burin sur garconnet hurlant, point de vagin cousu, point d'étron sortant d'anus gourmands ou de viols complaisants pour voyeurs pervers.. juste une petite promenade en foret cette semaine avant de sortir une Dravennerie de ma hotte magique..
Dans la lignée des films ayant plagié Deliverance, cette Chasse sanglante fait bien pâle figure. Distribué en vidéo chez nous sous cet alléchant titre, Hunter's blood risque de décevoir un public avide de sensations fortes.
Au malaise qu'avait pu engendrer le film de Boorman se substitue ici un doux ennui heureusement ponctué de crises de rire.
Le scénario est classique. On y retrouve 5 amis partis pour le week end dans les profondeur des bois afin de chasser dans une contrée sauvage de l'Amérique profonde. Ce n'est pas du gibier qu'ils vont trouver mais une tribu de sauvages vivant reclus et vivant de contrebande et traffic de viande. Face à ces brutes, ils vont devoir lutter pour survivre.
Interessant certes même si guère novateur mais au vu du résultat, on peut se demander quels étaient les objectifs du réalisateur qui a aucun moment ne semble se prendre au sérieux. Il est même difficile arrivé à un certain point de trouver des qualités au film.
La 1ere des choses aurait été de trouver un lieu crédible, propice à engendrer un sentiment d'etouffement, de peur, une nature sauvage capable d'abriter cette tribu d'attardés. C'est dans une clairière que Hughes pose ses protagonistes, plus proche du bois champêtre dominical que des forêts denses et touffues des régions reculées de cette Amérique.
Ce décor buccolique qui prend par instant des allures de pré se marie très bien avec nos amis chasseurs que le réalisateur tente en vain de nous rendre sympathiques tant il nous les présente comme des personnages ridicules et surtout enervants.
Nos 5 gaillards, quadragénaires et quinquagénaires vaillants, se revèlent très vite être une bande de joyeux potaches tout droit sortis d'une teen comedie. Comment en effet ne pas être pris d'hilarité face à leurs jeux de collégiens dont les passe-temps sont de s'allumer des joints en parlant de leur libido tout en écoutant la radio poussée à fond quand ils ne se battent pas comme des chiffonniers pour quelques pécatilles digne d'enfants de maternelle. On attend autre chose de tels personnages supposés adultes et responsables, redoutables chasseurs du week-end!
Cela devient insupportable d'autant plus que leur bêtise n'a d'égale que l'incohérence de leur comportement et la vacuité des dialogues.
La tribu réputée comme d'ignobles bêtes sauvages n'est guère mieux présentée. On frise le n'importe quoi tandis que le spectateur frise .
Hughes nous montre une poignée de méchants à la limite de la caricature. Choisir des acteurs à gueule plutôt imposants n'est pas un critère d'effroi encore moins quand ceux ci ne savent que grimacer en s'auto-parodiant.
Si seulement on pouvait se raccrocher aux scènes d'action mais une fois de plus, déception: il ne se passe rien durant 90mn et cette chasse sanglante n'est guère plus mouvementée qu'une chasse aux papillons.
On parle beaucoup pour pas grand chose et les rares séquences d'action tombent rigoureusement à plat sous la direction molassonne de Hughes.
La scéne avec les redneck et la pute fantasmant sur Bruce Springsteen (!!!!

) dans un bar miteux est digne des Guignols tandis que les rares moments de chasse à l'homme sont d'une totale ineptie.
La scène où nos redoutables brutes reniflent l'air en déblatérant quelques futilités ne s'apercoivent même pas que nos pauvres héros sont tapis à leurs pieds sous.. un fraisier

prés d'un arbre rachtique illustre l'étendue du désastre!!
On oubliera la parfaite incohérence du scénario, la bêtise ou l'inutilité de certains protagonistes ( la copine d'un des chasseurs aussi futée qu'un nouveau-né dont la seule utilité ici est d'incarner l'indispensable personnage féminin et donc voir un sein) et surtout ce final étonnant arrivant comme un cheveu sur la soupe, un peu comme si le scénariste avait été en manque d'inspiration.
On retrouve ainsi 2 de nos amis montant à bord d'un train (!!!!

) dans lequel on retrouve le reste des survivants qu'on avait oublié au milieu des fraisiers

!!! A un certain point, on ne cherche plus à comprendre mais on aurait aimé qu'on nous explique comment blessés mortellement, ils ont pu monter dans ce train en marche en pleine foret!!
Tout est bien qui finit bien!
De ce rigolo marasme boisé, on ne retiendra qu'une seule scène: la décapatition plutôt gore et fort explicite d'un garde-chasse.
Le casting est à l'image de la plaisanterie. On retrouve donc l'oeil torve de Joey Travolta, le petit frère du désormais obèse et chauve John du même nom

dont on aura tout de même une vision en slip blanc puis nu (si! si! sous sa serviette de bain!!

) dans le rôle du couard de service, Clu Gulager, Sam Bottoms, Billy Drago et Ken Swofford.
Si nos 5 balourds se demandent comment survivre face à leurs agresseurs, le spectateur lui se demandera comment survivre au ridicule de cette chasse qui de sanglante n'a que le titre français!!
Le corbeau qui adore chasser le mignon a l'ombre des forets
