
Sorti il y a de ça plus d'un an, ce joyeux melting pot de comédie sociale, film sportif, film teenage, reste à ce jour l'un des plus fraîs parmi ceux apparus ces dernières années. Loin de la lourdeur de ses équivalents franchouillards, ou des produits propets US, Bend It Like Beckham se laisse voir et revoir avec toujours le même plaisir.
Jess, une jeune fille d’origine indienne vivant en Angleterre, est passionnée de football. Alors que ses parents aimeraient la voir bonne cuisinière, étudiante modèle et future femme du mari idéal, Jess préfère aller taper dans la balle avec des camarades et confier ses malheurs au poster de son Dieu, David Beckham. Jusqu’au jour où une autre joueuse, Jules, la remarque et l’entraîne dans son équipe de foot féminin. Pour Jess, c’est évidemment le bonheur, entre les compétitions et la reconnaissance des autres joueuses, mais aussi le début des ennuis : comment faire accepter à ses parents, excités par le mariage traditionnel de sa soeur aînée, qu’elle veut faire une carrière dans le football ?
La réussite du film tiens heureusement à beaucoup de choses. C'est la somme d'un script rusé, d'une réalisatrice qui sait sans doute bien de quoi elle parle mais qui a quand meme su bien s'entourer pour ne pas faire basculer le film dans les clichés faciles, d'un cast quasi-parfait (les rôles sont distribués idéalement dans le film, chaque personnage a sa profondeur, il n'y aucun personnage laissé à l'abandon), et un rythme soutenu.
Pour peu, ça ferait même peur ce côté machine bien huilée. Mais le charme de la comédie britannique fait encore ici des miracles, et le film amuse autant qu'il bouleverse, le tout sans aucune grosse lourdeur. Les clichés qui ont parfois la vie dures dans ce genre de films censés les dénoncer sont ici quasi-absent. Que ce soit la famille indienne ou la famille britannique, ce sont des portraits bien brossés, qui évite la trop grosse caricature. Quand au monde du sport, le film ne s'embarasse pas à pousser la parabole trop loin. On reste proche de l'histoire de base. Le seul défaut évident du film est de vouloir énumérer tous les types de discrimination. C'est pas très discret, surtout que chacune de ses situations est vite expédiée (je pense surtout au thème de l'homosexualité qui ne trouve jamais sa place dans le film, et qui semble juste être là pour dire "vous voyez, notre film est dans l'air du temps, pas de tabous chez nous").
Le trio d'interprètes est charmant : Keira Knightley sûrement dans son plus beau rôle (fade dans "Pirates des Caraïbes", jolie figuration dans "Love Actually" et future Super-Guenièvre dans "Bruckheimer's King Arthur"), Parminder Nagra bluffante de sincerité et enfin Jonathan Rhys Meyers en coach émouvant. Sans oublier bien sûr le reste des interprètes des personnages secondaires.
Bien que le postulat de base soit d'une facilité consternante, le film est quand même une très agréable surprise il faut le dire. Quant au remake français en préparation je n'ose y penser... ("Joue-la comme Zidane")
Diffusé il me semble en ce moment sur Canal+ (car j'ai vu la bande-annonce... en VF . Donc par contre pouahh, à éviter comme la peste la VF !!)