L'étoile du nord - 1982 - Pierre Granier-Deferre

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Manolito
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L'étoile du nord - 1982 - Pierre Granier-Deferre

Message par Manolito »

Edouard Binet, un français ruiné vivant en Egypte, parvient à revenir en Europe en compagnie d'un riche oriental et de sa maîtresse belge Sylvie Baron. Il s'installe alors avec eux dans un hôtel de Charleroi. Lorsque le riche égyptien est retrouvé assassiné à bord de l'Etoile du Nord, un train de luxe qui fait relie la Belgique et la France, Sylvie craint qu'Edouard soit soupçonné du meurtre et le cache chez ses parents : des gens modestes qui louent des chambres de leur maison pour subsister. Edouard se lie d'amitié avec madame Baron, la mère de Sylvie...

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"L'étoile du nord" est la troisième collaboration entre le réalisateur Pierre Granier-Deferre et Simone Signoret, après "Le chat" et "la veuve Couderc". dans les trois cas, ce sont des adaptations de Simenon. Ce sera d'ailleurs le dernier grand rôle de la Simone au cinéma. Nous surfons alors sur la fin de la vague rétro qui fit fureur dans le cinéma européen des années 1970, cinéma prenant pour cadre l'Europe de l'entre-deux guerres ou de la seconde guerre mondiale, dans le style du "Tambour", "Les damnés", "Le conformiste", "La banquière", etc. avec ce que cela implique de reconstitution historique soignée.

Ici, nous somme durant les années 30 dans une Belgique exsangue, entre chômage et travail à la mine. Simone Signoret incarne madame Baron, une femme simple mais chaleureuse, à laquelle le fantaisiste, Edouard Binet, un rêveur incapable, perdu dans sa nostalgie de l'orient, va apporter un peu de soleil et de bonheur.

Une jolie histoire d'amitié et une production de prestige (tournage en France, en Belgique et en Egypte, photo Pierre William Glenn...), qui est sutout prétexte à donner un rôle assez touchant à Simone Signoret, secondée par Noiret excellent. Malheureusement, le reste de la distribution n'est pas forcément à la hauteur, le film parait long, redondant, dénué de suspens et la mise en scène est pour le moins académique. Mais bon, un film sympathique, du cinéma français du samedi soir dans la tradition des années 80...

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Déjà sorti en DVD chez Studiocanal, mais épuisé. Il doit resortir bientôt dans une collection "Simone Signoret", en magasin.

http://dvdfr.com/dvd/dvd.php?id=19946

Vu sur Ciné Cinéma Famiz dans une bonne copie au format 1.77, mono d'origine...
milton arbogast
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Message par milton arbogast »

Moi j'ai toujours adoré ce film depuis sa premiere vision il a 20 ans (...ouch! c'est toujours aussi eprouvant à ecrire à chaque fois ça!)
On a pas affaire a un film a suspens, mais d'atmosphere -comme presque touours chez Simenon- et on apprécie le soin maniaque de la reconstitution que ce soit dans le decors de la pension ou bien le choix des decors naturels bruxellois (...pour ceux qui connaisse, les splendides galeries Saint-Hubert, la brasserie art-nouveau "le Falstaff" et l'hotel Astoria -que l'on pouvait deja voir dans LES LEVRES ROUGES de Kummel).
Le film pour moi ne trouve sa pleine mesure qu'une fois Noiret installé dans la pension de famille de Signoret, ce qui nous donne un merveilleux face à face entre ses deux poids lourd de la peloche:
Noiret, merveilleux en mythomane cabotin, se delectant de son emprise sur une femme qui n'a jamais voyagé plus loin que le bout de sa rue.
Signoret dans son dernier grand rôle au cinéma nous donne une derniere fois l'occasion d'admirer toute l'humanité et la chaleur qu'elle pouvait insufler a ses prestations.
Elle est absolument boulversante quand, apprenant la veritable raison de la presence de Noiret dans sa maison, tout son petit monde feutré s'écroule irrémédiablement.
on soulignera aussi les beaux debuts de Fanny Cotençon dans le rôle de la fille de Signoret (et maitresse de Noiret) excellente en vamp arriviste (elle remportera le cesar de la meilleur actrice dans un second rôle)

Voilà qui cloture la trilogie Simenon/Signoret sur une note aussi belle qu'émouvante. (...enfin je dis trilogie, detrompez moi si je me goure hein!)
milton arbogast
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Message par milton arbogast »

a noter que le film est la seconde adaptation du roman de Simenon LE LOCATAIRE, la premiere datant de 1947 sous le nom de DERNIER REFUGE, d'un certain Marc Maurette ...avec Louis de Funes qui se ballade quelques part dans le decor (vu la date, l'apparition doit être des plus fugace!)
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