Un flic condamne pour meurtre retourne dans sa campagne natale pour y trouver la paix. Il y trouvera par contre les ennuis sous la forme d’un groupe de jeunes braconniers peu scrupuleux qui alimentent un tres lucrative commerce de pharmacopee chinoise dont l’ex-policier prend vite ombrage. La confrontation deviendra tres vite meurtriere…
Initialement prevu pour etre un film de science-fiction, des “soucis budgetaires” ont tres vite transforme Blastfighter en un film TRES heteroclite, oscillant entre plusieurs idees, bouts d’histoires tenant au final plus du genre “thriller rural made in USA” (tenant donc plus de First Blood (1982) que Chabrol

), et ce, malgre ses origines et son staff exclusivement italiens.
Si le film commence par une sortie de prison de notre hero, qui echaine immediatement sur une tentative de vengeance (par assassinat), tentative avortee sur un simple coup de tete(!), le recit semble ensuite de re-orienter vers un Rambo-lookalike mettant en scene un anti-hero non pas contre les forces de l’ordre, mais contre une bande de desoeuvre plutot mal-leches et meurtriers (quand meme!

)
L’histoire inclura au passage un message ecologiste, touchant de sincerite, mais assene a coup de massue, une relation d’amitie “virile”, mais basee sur une ancienne rivalite donnant a l’un des protagoniste un status d’eclope(!) et l’introduction d’un membre de famille du hero, qui ne sert que mollement de sous-ressort dramatique…
En fait, le hero passe d’une idée de vengeance a une autre, meurtre de sa femme, d’un faon(!), du sabotage de sa voiture, du meurtre de ses amis, etc, etc…
Il faut dire a la decharge du realisateur que pour “sauver” le film, au moins cinq scenaristes se sont penches sur le recit, dont Dardano Sacchetti (Zombi 2 (1979), Apocalypse Domani (1980), La Guerra del Ferro - Ironmaster (1983) ) qui aurait (conditionnel, donc) “remporte la main”.
Le concept quant a lui serait du au realisateur John Old. Jr (Lamberto Bava) (La Casa con la Scala nel Buio (1983), La Maschera del Demonio (1989), La Principessa e il Povero (1997), fils de John M. Old (Mario Bava) (La Maschera del Demonio (1960), Operazione Paura (1966), Reazione a Catena (1971) ). Bava aurait ete inspire par un article accusant les gardes-forestiers americains d’etre en fait pires que les braconniers.
La realisation de Bava est plus que correcte, mettant sympathiquement en scene les “malheurs” de son protagoniste principal, peinant par contre a tirer plein parti de son environnement—le comble dans un film a tendances “ecologiques”

, preferant se concentrer sur l’action. Notons neanmoins que le mode “full actioner” dans lequel verse le metrage dans son dernier cinquieme ne convaincant que tres peu et tient plus de l’improvisation scenaristique de derniere minute…

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Si le film pre-figure le mini-boom “ecologique” que connaitra ensuite (surtout) Hollywood (Emerald Forest (1985) Mosquito Coast (1986) ), dans sa construction il semble surtout se qualifier d’aventures rurales Rambo-ecologiques (A Breed Apart (1984) ou—justement—First Blood (1982) ) et au final peinant a trouver un equilibre vraimen satisfaisant, malgre que tous les elements soient en place pour realiser un bon petit “produit”.
Cote casting, et pasablement handicapes par un doublage bon, mais sans plus, l’on trouve: Michael Sopkiw (2019 Dopo la Caduta di New York (1983), Shark: Rosso nell’Oceano (1984), Nude e Selvaggio (1985) ) moyennement convainquant en flics malchanceux dans ses vengeances, George Eastman (Preparati la Bara (1968), Fellini Satyricon (1969), Baba Yaga (1973) ) comme a son habitude inquiete malgre son peu de temps de presence a l’ecran, tandis que l’amateur reconnaitra peut-etre egalement Michele Soavi (Alien 2 Sulla Terra (1980), Lo Squartatore di New York (1982), Demoni (1985) ) ).
Une curiosite donc, mais egalement—et surtout, un film plombe par ses (l’on s’en doute) incessantes re-ecritures et au final TRES anecdotique (car perdu dans la masse d'actioner des annees 80s), et ce, malgre un potentiel de sympathie non-negligeable.
Blastfighter: 3 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.