De la Terre à la Lune - 1958 - Byron Haskin

Science-Fiction, Horreur, Epouvante, Merveilleux, Heroic Fantasy et tout le toutim du Fantastique !

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
Manolito
Site Admin
Messages : 21654
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 2:17 am

De la Terre à la Lune - 1958 - Byron Haskin

Message par Manolito »

Titre US : From The Earth To The Moon

Image

Après la guerre de sécession, Victor Barbicane, un industriel américain, parvient à mettre au point un composant X à la puissance énergétique inimaginable. Il compte en faire une arme qu'il va vendre aux puissances du monde entier. Finalement, le gouvernement des USA le force à renoncer, et Barbicane d'utiliser ce combustible pour propulser une fusée vers la lune, fusée à bord de laquelle il compte s'embarquer !!

Image

Dans la foulée de super-productions Disney et Warner telles que "20 000 lieues sous les mers" et "Le tour du monde en 80 jours", RKO produit cette nouvelle adaptation de Jules Verne. Toutefois, le studio RKO était alors en pleine faillite et les moyens qui devaient être alloués au film ont été drastiquement réduits. C'est finalement Warner qui a récupéré le long métrage terminé et l'a distribué en salles. Par conséquent, "De la terre à la lune" ne se compare pas aux deux films cités plus haut, tant il paraît avoir été tourné avec de maigres moyens.

Image

Certes, la photo et les décors sont toujours corrects, mais les effets spéciaux sont rarrissimes, la seconde moitié du film - le vol spatial - se contentant trop souvent de nous montrer quatre acteurs bavarder dans un décor unique. Frustrant !

Par ailleurs, comme pour "20 00 lieues sous les mers", ce film introduit de nombreuses références à l'énergie atomique, ses dangers, etc., typique du cinéma des années 50. Si, dans le film de Fleischer, cela était introduit assez habilement, ici c'est assez balourd, voire très envahissant au cours de la première moitié du métrage.

Image

Maintenant, le metteur en scène Byron Haskin reste un artisan consciencieux du cinéma fantastique, et le duo d'acteurs George Sanders - Joseph Cotten s'avère évidemment brillants. Ils sauvent même en partie ce "De la Terre à la lune". Qui reste quand même très anecdotique...

Le film est rare, et même inédit en DVD. Je l'ai vu sur CineFX dans une copie 1.33 correcte pour un passage sur le câble, en couleurs, vostf mono d'origine.

Vu la date de sortie, le film devrait être en 1.85, je pense. D'ailleurs les cènes normales passent beaucoup mieux zoomés en 1.77 qu'en 1.33. Par contre, les scènes truquées semblent cadrées pour du 1.33 (les images de la fusée notamment). Peut-être un souci de communication du même ordre que ce qui aurait eu lieu pour "jack le tueur de géants" (scènes normales conçues pour être projetées en 1.85 et scène truquées pour du 1.33...) ? De toutes façons, avec le sous-titrarge, le visionnement ne pouvait se faire qu'en 14/9 maximum...
milton arbogast
Messages : 1564
Enregistré le : ven. août 20, 2004 7:37 pm
Localisation : le coffre d'une bagnole au fond d'un etang pres d'un motel glauque

Message par milton arbogast »

vu il y a une eternité, un apres midi de vacances de Noël à la télé, et j'avait trouvé ça ennuyeux a mourir et surtout trop radin côté fx!
...heureusement, cette même semaine, un autre aprés midi, ils ont eu la bonne idée de me faire decouvrire "l'ile mysterieuse" de (sic!) Ray Harryhausen, ce qui etait deja vachement plus fun!
arioch
Site Admin
Messages : 12539
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 2:17 am

Message par arioch »

Belle affiche avec à la réalisation Byron Haskin (LA GUERRE DES MONDES...) et, devant la caméra, le duo Joseph Cotten (CITIZEN KANE et, dans un autre genre, LATITUDE ZERO :D...) et George Sanders (LE VILLAGE DES DAMNES...). Reste que cette adaptation du "De la Terre à la Lune" et du "Autour de la Lune" de Jules Verne fait carrément pauvre à la limite du théâtre filmé, impression largement renforcé dans la deuxième partie du métrage. Le film prend aussi le parti de faire de serieux écarts avec l'oeuvre d'origine pour y insuffler ici l'atôme et là un personnage féminin. Ce qui n'est pas vraiment grave en soi.

Le gros problème, c'est cette impression de métrage pauvre qui n'arrive pas à placer à l'écran ses ambitions. Peu de décors, effets spéciaux réduits au minimum et sans éclats... Reste donc les deux têtes d'affiche qui s'affronte verbalement tout au long du film. Finalement, les passages les plus interessants se deroulent sur Terre avec, par exemple, ce concours qui fait s'affronter les deux scientifiques : l'un mettant l'autre au defi de percer son blindage réalisé dans un nouvel alliage avec un explosif soit disant revolutionnaire. Ou encore avec cette histoire geopolitique ou le président des Etats-Unis vient en personne demander à Barbicane de mettre un terme à son entreprise de feux d'artifice lunaire.

Après une première partie sur le plancher des vaches, il est temps de décoller. Boum ! Nos héros sont expédiés vers la Lune et cette seconde partie tranche encore plus avec l'arrivée d'une composition musicale quasiment absente de la première partie et surtout totalement differente. Une fois dans l'espace, c'est donc la composition synthético-futuriste de PLANETE INTERDITE qui est utilisé plus que de raison. On s'attend même, à un moment, que l'on nous ouvre une trappe pour nous montrer le coeur de la puissance de l'engin de la même façon que Morbius découvre la puissance des Krells au capitaine du vaisseau de l'autre film. Mais, ne nous égarons pas dans l'espace. Le souci, c'est donc que si le récit n'etait déjà pas super palpitant sur Terre, il devient carrément ennuyeux une fois dans l'espace. L'image etant partagé par quelques plans de la Columbiad vus de l'exterieur, quelques plans d'une photo de la lune vu au travers d'un hublot et quelques éclairs dans une salle des machines ultra spartiate. Pas de quoi s'enthousiasmer surtout l'intégralité du métrage est alors monopolisé par de longs bavardages.

Vu à la Cinémathèque, et y'avait du monde dis donc, en plein cadre. Problème, le film aurait du être projeté en 1.85 et cela nous permettait donc d'admirer ici l'ombre d'un micro en haut de l'image ou, beaucoup plus gênant, le bras qui tient la fusée lors des plans extérieur. Pour le reste, c'est du joli Technicolor avec des couleurs qui pêtent !
"Fuck The World", Rambo
Répondre