
Nous sommes sur le Front Russe, pendant la Seconde guerre Mondiale. Les allemands sont au bord de la défaite et les Russes prennent du terrain. Le Capitaine Steiner dirige sa petite troupe d'homme et évite de passer par les Officiers du camp, qu'il deteste par dessus tout. Arrive alors l'Officier Stransky, bourgeois prussien bouffi d'orgueuil cherchant à décrocher la croix de fer...
L'un des plus grands films de guerre de l'histoire du cinéma, l'un des plus abouti et l'un des plus violents...
S'eloignant à grands pas des Naziploitation florissant à l'époque, Peckinpah signe son ultime chef d'oeuvre, mais aussi son unique excursion dans le film de guerre, lui qui reste definitivement attaché au polar et au western.
S'ouvrant et se terminant sur des archives de l'époque dont l'apparition est principalement accompagnée d'une comptine allemande (et nazie ?), "Croix de Fer" se place du côté des nazis, histoire de nous livrer en quelque sorte une belle flopée d'anti-héros comme seul Peckinpah sait en faire : des Allemands cependant dominés par les Russes, malgré la perseverance du groupe de Steiner, vieux baroudeur usé et desesperé incarné par l'impeccable James Coburn. Un être qui trouvera son rival en la personne du crispant Stransky, un être lache et arrogant qui ira jusqu'à faire chanter un officier homo. Un être qui a besoin du témoignage de Steiner auprès de ses supèrieurs pour décrocher cette "croix de fer". Dur, dur...
Peckinpah signe un film véritablement abouti et "complet", nous montrant une guerre touchant n'importe qui (hommes, femmes, enfants) et n'importe ou. A ce titre, ce n'est pas seulement la seconde guerre mondiale qui est visée mais toutes les guerres : une guerre absurde, qui ne méne nulle part ; à ce titre ce champ de bataille apocalyptique n'est pas sans rappeller légerement Verdun, et cette attaque en forêt renvoit quelque part à la guerre du Viet-Nam...oui quelque part.
Peckinpah aligne les combats hyper-violents et fait preuve d'une maitrise du montage exeptionnelle : les attaques silencieuses contre les Russes, ainsi en montage cut, sont fabuleuses.
Il n'y a pas que des hommes dans "Croix de Fer", et ce passage chez les femmes soviétiques est tout simplement eblouissant et douloureux



Il y aussi ce jeune angelot Russe auquel s'attachera Steiner, lui refletant un peu plus l'idiotie de la guerre jusqu'au destin funeste de celui-ci. Outre un élan tragique qui restera dans les mémoires, "Croix de fer" stoppe sur le rire d'un Steiner en plein délire, à la lisière de la folie : la guerre n'est au final que folie et absurdité.

En regardant sur IMDB, j'ai remarqué qu'il semble exister plusieurs versions : sur le premier dvd de Studio Canal, la durée est de 2h06. Mais l'un des autres montages semble afficher une durée de 143 minutes.
Le tir sera t-il rectifié sur la fameuse réedition à venir ?
P.S : vraiment bizarre cet effet de neige sur les affiches du film alors qu'il n'y en a tout simplement pas dans le film

