
David Locke, un journaliste anglais, se perd dans le désert alors qu'il prépare un documentaire en afrique saharienne. Il trouve refuge dans l'hôtel d'une petite ville où il rencontre Robertson, un homme d'affaire anglais. Celui-ci meurt une nuit, et Locke décide de trafiquer leurs passeports afin de se faire passer pour lé défunt et de faire croire à sa propre mort...
Durant les années 60, Antonioni, c'est le top de la hype ! Illustrateur du mal-être de la jet set, inventeur d'un langage cinématographique très particulier, proposant des portraits du swinging london (Blow Up) ou de la génération hippie (Zabriskie Point).
Au début des années 70, il fait pourtant un break en tournant un documentaire en Chine. Puis il revient en 1974 avec "Profession Reporter" interprété par Jack Nicholson - pas encore une star, mais très près de le devenir avec "Chinatown" et "Le facteur sonne toujours deux fois" - et Maria Schneider, révélée par "Le dernier tango à Paris".
Le film est devenu fort rare dans les années 90, mais il a récemment refait surface au gré d'une réédition en salles dans divers pays, organisée par Sony Classic. Cette semaine, il ressort à paris, notamment au Max Linder. Et c'est à l'évidence une chance de pouvoir le découvrir dans ces conditions. Le film vaut en effet surtout pour la splendeur de ces images, pour la photographie parfaite de Luciano Tovoli qui capte de superbes extérieurs africains et espagnols avec une rare virtuosité. Après, bon, c'est de l'Antonioni un peu paresseux.
C'est beau, il y a un sens de l'errance et de la nonchalance qu'on retrouvera dans des road movie de Wenders ou de Jarmush par exemple. Maintenant, le propos du film lui-même n'occupe guère trop de place dans le métrage : pourquoi David Locke veut-il renoncer à son métier de reporter ? Des explications intéressantes et intelligentes sont données, mais elles ne sont pas très développées. Dommage. Schneider, curieusement relativement moche dans ce film, joue fort mal et son personnage n'est pas très bien amené.
Bon, un film qui vaut pour une réelle beauté des images, et son célèbre avant-dernier-plan, sublime non seulement pour le tour de force technique qu'il représente, mais aussi par son intensité très impressionnante. Pourtant "Profesison Reporter" était aussi un peu le début de la fin pour Antonioni...