Le sujet : La clinique du professeur Osterman accueille des patientes toutes aussi belles les unes que les autres. Le Dr Clay (Klaus Kinski) y soigne Cheryl de sa dépression nerveuse, Pearl de son agoraphobie, et Anna de sa nymphomanie. La vie a bon goût dans cette résidence de luxe, jusqu'au jour où un maniaque sanguinaire vient y chercher ses victimes. (texte de la jaquette)
Le film est donc sorti chez nous sous un nouveau titre

:
La Clinique sanglante disponible au catalogue de l'éditeur nouveau-né BL Films.
Je remets ici les spécificités de la galette :
DVD 9
Film au format 2.35, 16/9 avec choix de son dolby entre VF (84 mn), VOST fr ou VO (italien, 90 mn), 9 chapitres indiqués en 9 vignettes sans légende sur la même page.
Les menus sont tous sur fond vert fluo parfois agrémenté d'une photo du film en filigrane.
Les bonus se composent :
- d'une section bandes annonces en comportant 3, soit les trois titres pour l'instant dispo au catalogue de BL Films : La Clinique sanglante (16/9), SS Camp 5 (16/9) et Creepozoïds (4/3), toutes en VO.
- d'une galerie de 15 photos (à éviter de regarder avant de voir le film !)
- d'une fiche technique sur le film assez semblable à celles de Neo
- d'une section filmographies présentant celles de Fernando Di Leo, Klaus Kinski, Margaret Lee et Rosalba Neri.
Le master, de qualité, semble être d'origine américaine, en atteste le
Cold Blooded Beast qui s'affiche en guise de titre à l'issu de la longue séquence prégénérique qui présente notre tueur... quelque peu frustré, et pour cause !
Une petite interrogation, néanmoins : la séquence de générique d'ouverture apparaît verdâtre, ce qui tranche nettement avec le reste du film... Normal ou bout de médiocre qualité tiré d'une autre source et rajouté
Petit avertissement aux amateurs de gialli "classiques" : passez votre chemin, vous n'y trouverez pas vraiment votre compte. En effet, ici, pas d'enquête menée pour savoir qui tue et pourquoi, sinon celle du spectateur face au film. On verra quand même une argumentation logique dans le scénario entre la séquence prégénérique et l'explication donnée à la fin.
Plus qu'un giallo, le film de Fernando Di Leo évoque le slasher, mais on y trouve aussi le cadre d'un manoir gothique transformé pour l'occasion en clinique psychiatrique, et le tueur au souffle rauque, portant cagoule et cape noire rappelle un peu la silhouette de celui de
La Vierge de Nuremberg de Margheriti, tueur dont on pourra également le rapprocher de par l'utilisation de certaines armes... qu'il trouve d'ailleurs sur place, dans la salle d'armes du manoir où figure une vierge de fer.
Drôle de mélange, décidément.
Le film s'étale sur une durée de temps très courte, quasiment un jour et une nuit, nuit fatale pour certaines, nuit du massacre, mais on semble parfois flotter dans une certaine intemporalité à la façon dont les séquences s'enchaînent. Côté musique, si l'un des thèmes est assez agréable à l'écoute, le reste de la composition de Silvano Spadaccino est assez désagréable, voire parfois assourdissant. La caméra quant à elle a tendance à multiplier les prises de vues bizarres, notamment au début de la séquence prégénérique, et ne cesse de papillonner autour des personnages, suggérant parfois en vue subjective le mouvement d'un personnage vers un autre qui, pourtant, n'a pas bougé...
On s'amusera quand même de voir le tour employé par la police, arrivée sur les lieux, pour démasquer le fameux tueur, puis la course sanglante à travers le manoir qui s'ensuit... Une façon comme une autre de mettre un terme au scénario... et au film !
Un dernier point : l'érotisme, qui occupe une place importante dans le métrage, que ce soit à travers le personnage de la nymphomane incarnée par Rosalba Neri, ou de langoureuses scènes de massage, de masturbation féminine (que de lèvres humides et de toisons filmées de près, ce qui m'amène à penser que l'interdiction aux moins de 16 ans tenait plus ici à ces plans érotiques qu'au sang versé, bien rouge et épais, à la G.H. Lewis), et de lesbianisme.
"Surréalisme policier", telle est l'expression qui apparaît dans le commentaire du film mentionné dans le Monster Bis consacré au giallo. Tout est dit.
En passant, on peut noter la présence dans une scène qui en tiendra quelques-uns en éveil d'un exemplaire de
Jours de France sur un lit.
