Descendante d’une grande famille italienne, Hippolita est paralysée depuis qu’elle a été victime d’un accident de la route. Sexuellement frustrée, elle se refuse à admettre que son père, le prince Massimo Oderizzi, puisse se remarier avec la jeune Gretel.
Découvert il y a une petite dizaine d’années, ce De Martino ne m’avait pas trop emballé à l’époque. Faut dire aussi que la copie VHS que j’avais dégoté ne rendait pas vraiment justice au superbe travail du réalisateur et de Joe D’amato sur la photo, la lumière et les décors du film. Revu aujourd’hui via la superbe copie présentée récemment sur Ciné FX, je me dois de le réévaluer considérablement. C’est certainement l’un des meilleurs films de De Martino, l’un de ses plus ambitieux et, de ce que j’ai vu de lui son plus riche visuellement avec
Ci Risiamo, vero Provvidenza ? (après, faudrait aussi que je revois
Holocaust 2000, qui dans mon souvenir tenait assez bien la route).
Quoi que plus originale qu’elle n’y parait à première vue dans son adroite combinaison de film d’horreur satanique et d’histoire de sorcellerie rappelant un peu le cinéma fantastique italien du début des années 60, l’histoire n’est pas le point fort du film. La trame est tout ce qu’il y a de plus classique dans son développement. On ne peut pas dire non plus que les effets spéciaux soient le principal atout du film. La plupart d’entre eux demeurent extrêmement rudimentaires et prêtent plutôt à sourire, d’autant que même lorsqu’il s’agit de faire simple les responsables de ceux-ci manquent cruellement d’inspiration – cf les envolées de 33 tours pendant toute la séquence de l’exorcisme final … Carla semble avoir une sacrée collection de disques.
En revanche, dans sa forme le film est une petite splendeur. Les décors, superbement éclairés par le grand Joe, sont magnifiques, mélange bizarre de kitsch seventies et de baroque flamboyant. La réalisation d’Alberto est non seulement très efficace, comme presque toujours chez lui, mais aussi très élégante dans ses cadres et mouvements d’appareil, soutenue de plus par un montage inspiré, à la fois percutant et perturbant dans son côté haché. Ce à quoi s’ajoute une partition bien tordue du duo Morricone – Nicolaï à base de gémissements humains et sons stridents, sans nul doute l’une des plus sinistres composée par les 2 mæstros.
Respects également à Carla Gravina dans un rôle pas franchement évident à tenir sans tomber dans le ridicule. Bref, j’ai bien fait de le revoir, celui-là …