Reposant sur l'idée d'une société secrète de templiers, L'homme sans visage est une sorte de nouveau Fantomas évoluant dans un monde science fictionesque où un savant fou fabrique des robots humains qui serviront à cet insaisisable et particulièrement inquiètant bandit sanguinaire à asservir le monde.
Chef d'oeuvre de la série fantastique, fleuron de l'esprit bis feuilletonesque, L'homme sans visage au cours de ses 8 épisodes aux titres effroyables- La nuit du voleur de cerveau, Le masque de plomb, Les tueurs sans âmes, La mort qui rampait sur les toits, La marche des spectres, Le sang accusateur, Le rapt, Le secret des templiers- nous plonge dans un univers angoissant dans le Paris d'antan où la lune eclaire les trottoirs, les chiens aboient aux coins des rues, les ombres glissent dans les arrières-cours et la mort rampe sur les toits.
Cet homme sans visage dont la personification est ce brigand en combinaison noir eternellement cagoulé, laissant apparaitre deux yeux bleux effroyables est à la tête d'une société secrète et démoniaque d'obedience templière qui rêve d'asservir le monde.
Pour cela, un savant fou lui procure des victimes qu'il lobotomise afin de se créer une armée de robots humains. Un journaliste va enquêter et se retrouver aux prises avec le diabolique brigand..
Opérant sous de nombreux déguisements absolument parfaits, le visage de l'Homme ne sera jamais connu, entretenant l'épais mystère quant à son identité qui ne sera jamais révélée, véritable Fantomas utilisant les dernières créations technologiques pour mieux assouvir ses instincts de folie le tout baignant dans l'univers fermé et si mystérieux du secret des Templiers.
L'Homme sans visage c'est avant tout un climat, une atmosphère baignant sans cesse dans l'insolite et l'angoisse, un climat propre aux films noirs d'antan, ces univers plein de mystères d'où naissent une peur sourde, menacante, ces univers peuplés de silhouettes sombres qui la nuit rodent, glissent sur les toits pour mieux frapper.
C'est un hommage au roman populaire sublimé par les auteurs surréalistes. C'est ici comme une sorte de ballet envoutant et fantastique de spectres noirs, de déguisements, de décors assez stupéfiants pour l'époque, de crimes sanguinaires et de passages secrets.
A cela, Franju y ajoute l'univers si secret de l'Ordre du Temple et de son fabuleux trésor qui aujourd'hui encore en fait rêver plus d'un.
L'homme sans visage, sorte de serial de la belle époque pleine de mésaventure rocambolesques, était décrit par Franju comme "une suite de mystifications et de demystifications qui conduisent vers d'autres mystifications, un spectacle onirique ponctué sans pitié de scénes réalistes et cruelles."
Et beaucoup comme Eric, tout enfant alors, se perdirent dans ces passages secrets teintés de folie et de sang sous l'égide du Grand Maitre du Temple et de l'oeil bleu cruel de cet Homme sans visage.
Une série qui m'a terrifié et fait rêver





L'Homme sans visage c'est aussi un casting fabuleux, Jacques Champreux, scénariste aussi, dans le rôle de ce Fantomas moderne, Ugo Pagliai, Geraldine Chaplin, l'hallucinant Clement Harari en savant fou, Gert Froebe en inspecteur, Patrick Préjean, Gerard Croce, Pierre Collet en Grd maitre des Templiers et notre rousse américaine Gayle Hunnicutt dans le rôle de l'enigmatique Femme, la compagne de L'Homme, aussi cruelle que lui glissant en combinaison noir telle une chatte meurtrière sur les toits quand sonne Minuit!

8 episodes de 52 mn env. dont il existe une version ciné ramenée à 1H40, condensé de la série qui sortit en 1977 sur les écrans sous le titre Nuits rouges.. un triste massacre perdant toute l'essence de la série.
Le corbeau sans âge ni visage!