Alalah, je ne me lasserais jamais de la superficialité des analyses de Dragonball.

Comme ci pour King Kong, c'était juste une petite histoire de casting, là bonne blague. Car en l'occurrence, ça vaut toujours mieux que d'embaucher des nains blancs que l'on se contentent de passer au cirage
façon Tarzan. Quitte à assumer ses clichés et préjugés, autant le faire bien et sérieusement. Dino de Laurentiis a au moins le mérite d'être conséquent.
Tu veux des tribus africaines dans ton film, tu embauches des noirs pour ce faire, un point c'est tout. Peut importe qu'ils soient devenus citoyens américains entre temps.
Le personnage même de King Kong est un cliché à lui tout seul :
- personnification du nègre couillon qui se barre en cacahuète à la seule vue de la première pétasse blonde n'ayant jamais mis les pieds dans son bled.
- substitution des héros légendaires BaNtu par des représentants de leur propre faune : ici par l'usage de l'anthropomorphisation d'un représentant des gorilles de la forêt équatoriale (voir dans le genre : Le Roi Lion, La livre de la Jungle, Le Roi Léo, etc et où les sociétés africaines traditionnelles sont interprétées par la faune africaine)
- Identification évidente du personne du Roi Kong (King Kong) au Mani Kongo Mvemba N'Zinga, la plus haute autorité du Kongo dya Ntotila (le fameux "royaume kongo"). Plus connu sous son nom de baptême Afonso 1er, les bakongo n'ont pas oublié la manière dont il s'est fait couillonné par les portuguais au début du XVIe s.
- capture, mise en scène et mise en case devant un parterre de touristes occidentaux de King Kong : zoos humains=zoos animaliers=chosichication de la faune humaine et animale africaine en terre d'Europe et d'Amérique. Les zoos animaliers ne sont d'ailleurs apparus que du fait de la désaffection poru les zoos humains inventés précédemment. D'ailleurs, ils sont eux aussi voué à disparaitre, non tant du fait d'une prise de conscience que du fait que désormais, le cinéma et la télévision se chargent d'enfermer les peuples et faunes non-européennes dans autant de prisons picturales. Car avec "des images, on peut mettre un peuple en prison", dixit Jean-Philippe Omotunde dans le reportage suivant :
http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=424
Document que je vous avais déjà recommandé de visionner ici-même :
viewtopic.php?p=188526#188526
Je passe sur l'indispensable decorum colonial, ces tribus peureuses adoratrices du gorille géant, les méchants chasseurs blancs, la vénus blonde qui fait faire n'importe quoi à notre couillon nègre de 100 mètres cube.
A ce titre, le film de Peter Jackson ne fait que poursuivre une tradition cinématographique déjà fort riche et à laquelle il apporte une nouvelle pierre.
Manolito a écrit :Mais quand Peter Jackson ne prend que des maoris et des mélanésiens pour jouer des tribus orcs du "seigneur des anneaux" ou les sauvages de l'île du Crâne dans "King Kong", personne ne moufte...
Je ne trouve, la aussi, cette remarque, guère pertinente.
En effet, on a pas attendu Peter Jackson pour pondre des ouvrages entiers traitant de l'aspect raciste et suprémaciste qui transparait dans l'œuvre de Tolkien.
Si d'aucuns traitent le dossier à charge, d'autres se seront bien sûr dépêchés d'assurer sa défense, ce qui est de bonne guerre.
Mais le fait est là, le débat existe et est traité sérieusement jusqu'au niveau universitaire.
Ensuite, il ne faut pas se tromper de débat.
Car comme je l'ai signalé dans mon précédent message, ce sont des sites d'informations kamites (noirs) qui ont lancé l'affaire en premier. Il est donc normal qu'ils rendent compte en priorité de ce qui les concernent directement, notamment le traitement de leur image dans les medias occidentaux.
Ensuite, chacun est libre, en son âme et conscience, de prendre ou non en considération leurs analyses sur le sujet, de se forger sa propre opinion à partir d'elles.
Le travail réalisé par ces sites d'informations n'empêchent nullement d'autres personnes ou peuples d'aborder les mêmes problématiques concernant la manière dont l'occident dépeint l'Autre, que cet Autre soit africain, océanien, asiatique, du moment que cela fait sens, et que l'on ne se contente pas des analyses à l'emporte-pièce façon Dragonball.
Bien au contraire, ils peuvent même donner l'exemple, en profitant de leur expérience en la matière.
Le débat n'en sera que plus fécond.
Par conséquent, dans le cas précis du recours aux Maoris pour jouer les orcs et autres peuplades barbares dépeintes par Tolkien, il serait, à mon avis, autrement plus pertinent de fouiller du côté de la presse maori/néo-zélandaise afin de sonder l'opinion des principaux intéressés et savoir si, d'avanture, elle répond aux questions suivantes :
Est-ce que les principaux intéressés, à savoir les Maoris s'en sont émus ?
Qu'en pensent ceux qui ont participés à ce projet cinématographique ?
Dans quel mesure, l'œuvre de Tolkien, monument incontournable de l'imaginaire européen, intéresse le patrimoine historico-culturel des Maoris ?
Comme toujours, ce n'est qu'en dégageant la profondeur philosophique de toutes ces questions que nous ne pourrons parvenir à nous guérir de toutes ces barrières idéologiques que l'homme aura posées entre lui et lui-même.
Hotep, Soundjata