En rentrant du cinéma, Annie et Matt se rendent compte que leur petite fille est malade. Le diagnostic téléphonique de pédiatre est formel : la petite a une otite. Le médecin préviendra le pharmacien de délivrer les médicaments aux parents dès le matin. C’est alors qu’une panne d’électricité plonge toute la ville dans l’obscurité.

Un film inabouti mais très attachant. A la lecture de son synopsis, The Trigger effect (Réactions en chaîne, en VF) promet une ambitieuse et passionnante réflexion sur la mince frontière séparant l’ordre du chaos dans nos sociétés modernes. Un sujet certes pas vraiment neuf mais potentiellement riche de multiples digressions.
Des possibilités que le film n’exploite pourtant jamais vraiment, David Koepp préférant s’intéresser en premier lieu aux problèmes relationnels de son couple vedette. En résulte une œuvre assez frustrante, très soignée dans la peinture de ses personnages principaux mais superficielle, voire même un brin caricaturale par moment dans sa vision d’une société basculant progressivement dans l’anarchie. Le film ne prend véritablement son envol que lorsque le trio Matthew-Annie-Joe décide de fuir sur les routes. La tension monte alors d’un cran pour atteindre son point culminant dans une séquence « d’agression » routière remarquable d’ambiguïté.
La distribution est très intéressante : pas de grosses vedettes au générique, mais que des têtes qu’on aime généralement bien retrouver (Kyle MacLachlan, Elizabeth Shue, Michael Rooker), des acteurs pour la plupart trop souvent sous-employés et qui, défendant pour l’occasion des rôles intéressants, font preuve d’une belle sobriété. Photo et musique (de James Newton Howard) sont également de premier choix. Tout ceci vient donc combler en partie cette petite sensation d’inachevé sur laquelle reste malgré tout le spectateur au terme des 95 petites minutes du métrage.
On peut enfin noter que David Koepp retrouvera ce thème de l'effondrement des structures de la société face à une situation de crise exceptionnelle dans le scénario qu'il écrira pour le War of the worlds de Spielberg.
Le film s’étant méchamment ramassé au box-office aux Etats-Unis à sa sortie en 1996, il ne passa que furtivement et tardivement sur les écrans français au cours de l’été 1998.