
Comme son titre l'indique, La maschero del demonio est un hommage au célèbre film éponyme que tourna son père mais en aucun cas il ne s'agit d'un remake comme on l'a parfois écrit, le film s'apellant parfois Le masque du démon 2.
Le seul lien qu'entretient ce film avec celui de Mario est le fameux masque du titre, ici cloué sur le visage d'une sorcière condamnée au bûcher pour avoir pactiser avec Satan, celle ci ayant juré de revenir et maudir ceux qui l'avaient condamné.
Sur cette trame, Lamberto Bava signe un film d'horreur classique qui offre plus d'un point commun avec "Demons" auquel on pense irremediablement.
On est ici face à un huis-clos où un groupe de jeunes skieurs se retrouvent prsionniers non plus cette fois d'un cinéma mais d'un village abandonné, coupé du monde par la neige et plus exactement de la crypte de l'église.
Possédés par le masque qu'ils ont osé retiré du visage de la sorcière enfouie sous les glaces, ils se transforment en créatures diaboliques contre lesquelles devra se battre le plus pur d'entre eux.
Tout ceci n'est guère original mais il faut reconnaitre au film un charme certain, le film se laissant regarder avec plaisir.
Si Bava Jr tente de retrouver quelque peu l'ambiance de Demons, ce à quoi il parvient, on retiendra surtout du film sa magnifique photographie, donnant parfois aux décors glacés, restitués en studios, et à cette inquiètante crypte une aura quasi-surréaliste, le Mal errant dans ces couloirs de pierre, balayant l'autel et les pièces moyennageuses baignant dans des lumières froides à base de bleu.
Lamberto Bava tente de renouer avec un certain cinéma gothique italien des années 60 en le transposant à notre époque.
A ce décor, on ajoutera le lieu de l'action, un vieux village de pierres abandonné où erre un prêtre aveugle albinos, perdu au milieu de la tempête, achevant d'apporter à l'ensemble cette touche inquiètante et glacée.
Le réalisateur parvient à créer un gentil sentiment de peur, jonglant avec sa caméra, parcourant ses allées de pierres où suinte une aura démoniaque, appuyée par la partition de Simon Boswell déjà responsable de celle de Demons 2 dont on reconnaitra ici quelques notes.
Tout ceci insuffle au film un coté onirique des plus plaisant, principal atout de cet hommage.
Au crédit de La maschera del demonio, oeuvre aux relans Lovecraftiens, on ajoutera les effets speciaux signés Sergio Stivaletti si moins efficaces que ceux de Demons n'en demeurent pas moins satisfaisant, Bava nous offrant quelques hideuses créatures telle la sorcière faisant l'amour au héros, quelques transformations assez réjouissantes sans oublier une Méduse à la chevelure serpentesque en fin de film.
Malheureusement, La maschera del demonio souffre quelque peu de la minceur de son intrigue qui s'étire par moments lors de longues scénes qui auraient gagné à être plus courtes comme l'interminable chaine rituelle que forment les jeunes possédés autour du confessionnal où le prêtre est enfermé.
On regrettera également l'inexistence des personnages et l'interprétation de comédiens peu investis par leur rôles si on excepte la solide performance du jeune yougoslave Stanko Molnar particulièrement crédible ici, Stanko, jeune heros aveugle de Macabro dont on put admirer le kiki si soigneusement lavé par la Stegers. Eric ne s'en est jamais remis!

On admirera seulement ici son torse d'ephèbe!

Il aurait également fallu à ce Masque de Satan un peu plus d'energie lors de certaines scénes comme celle où on assiste à la condamnation de la sorcière aux prises avec l'inquisition, la Grimaldi brillant plus par ses charmes poitrinaires que par celui de son talent de comédienne, bien piètre sorcière auquelle on a un peu de mal à croire.
Si la version française fait parfois sourire et ne rehausse pas la banalité de certaines scénes, La maschera del demonio, fort du succés de Demons, malgré ses défauts demeure une agréable surprise et un interessant petit film, esthétiquement réussi, démontrant une fois de plus le talent dont Lamberto Bava peut parfois faire preuve.
Hormis cette catin de Grimaldi et le beau Stanko, on reconnaitra parmi les jeunes acteurs Michele Soavi et la globuleuse Sellers aux cotés de quelques bellatres dont Giovanni Guidelli.