SPOILERS
Donc, ça commence de manière plutôt réaliste, en effet, avec une poursuite et une exécution très violente d'un agent de la DGSE (Charles Berling) qui parvient tout de même à préserver les informations qu'il a recueillies. Cliché, mais bon, ça a le mérite de rentrer direct dans le vif du sujet.
Là où le bat blesse c'est que, très vite, on se rend compte que sous ses airs de "avec moi pas de cinéma, je suis un gars documenté je vais pas vous baratiner", le réalisteur enquille tous les clichés du genre. Et vas-y que l'agent(e) décide que ça sera sa dernière mission, dernière mission qui, bien sûr, va tourner mal (tiens d'ailleurs : depuis quand on embauche des Italiennes à la DGSE ?), et vas-y que les agents se laissent distraire par des nanas qui les draguent pendant la mission (même moi j'aurais compris qu'elles étaient des agents), vas-y que l'agent(e) se fait rouler par sa hiérarchie, vas-y que son partenaire devient un renégat qui cherche à la venger, vas-y que le patron révèle à son agent dissident qu'en fait, ils ne sont que des pions et pas les gentils contre les méchants...
Bon à la rigueur, si le film n'avait pas cette ambition réaliste, ça pourrait passer : c'est un film de genre français, on serait indulgent... Mais l'autre problème, c'est qu'on ne comprend strictement rien à l'histoire, ou alors je suis très con, ce qui est possible aussi. On cherche les enjeux, à un moment il y a des requins on se dit "ah tiens ils vont se faire bouloter", et ben non même pas c'était juste histoire de montrer le DANGER ENCOURU PAR LES AGENTS SECRETS.
Alors il y a une sous-intrigue avec Belucci en prison (une prison toute blanche et toute propre, très crédible), un méchant avocat "qui ne fait qu'obéir aux ordres", ce genre de trucs... On attend un final fracassant pour la voir sortir de prison et Cassel venir la chercher... Ouais, très bien, en fait on a un peu l'impression d'avoir perdu son temps sans jamais avoir vraiment pénétré le monde des services secrets (ah, si : un moment on voit une puce électronique parce que, quand même, il y a du matos à la DGSE).
Bref, pour voir un film français vraiment réaliste sur le sujet mieux vaut se reporter sur LES PATRIOTES. Il y a aussi une romance à 2 balles mais au moins on y croit.
PS : ah oui, il y a aussi le frère du réal, déjà pas crédible en gangster dans TRUANDS mais alors là, en nageur de combat... Il faut admettre l'idée d'un rouquin frisé avec un feveu sur la langue bossant au service action de la DGSE, c'est difficile (je n'ai rien contre les rouquins mais ce type, c'est plus fort que moi il me fait rire).
