Un peu le genre de film inattaquable, cité constamment, issé en chef d'oeuvre par à peu près la terre entière, le film français qu'on retrouve aux côtés de "La règle du jeu" dans à peu près tous les classements absolus et définitifs sur le cinéma, etc...
Qu'en dire encore aujourd'hui ? Et bien déjà, conseiller à ceux qui ne le connaissent que de nom de le voir, ça me semble une bonne chose. Ne vous laissez pas rebuter par le côté "masterpiece" un peu poussiereux assené un peu partout, car le film vaut vraiment le coup.
Si on considère le cinéma comme une somme de talents à des postes, on peut dire que "Les enfants du paradis" est une sorte de casting de rêve, devant comme derrière la caméra.
Un metteur en scène au sommet de son art dans une période où il enchainait chef d'oeuvre sur chef d'oeuvre. Un scénariste dialoguiste sur la même longueur d'ondes qui lui fournissait des histoires d'une universalité prodigieuse servies par des mots sur lesquels le temps ne semble pas avoir de prise. Des acteurs tous plus brillants les uns que les autres, on ne saurait en citer un seul, ou même deux tant tout le casting semble parfait du rôle principal au simple figurant. Et puis le reste, les décors de Trauner, qui donne véritablement vie à ce boulevard du crime, la figuration abondante, le sens du détail, du costume, de l'eclairage juste, tout semble méticuleusement étudié pour donner vie à cet univers factice et nous emerveiller constamment.
Mais à cet assemblage de talent, encore faut-il donner vie, et c'est ce qui transpire le plus peut-être de ces "enfants du paradis". Tout cela est d'une humanité prodigieuse, d'une modernité aussi, sans doute due à l'universalité et au coté intemporel des thèmes abordés (après tout, ça reste surtout une (des) histoire(s) d'amour, amour contrarié, amour déçu, forcé, sur le tard, mais bon, histoire d'amour quand même).
Enfin bref, tout est tellement beau dans ce film, on sait plus trop par quoi commencer, de quoi parler, des phrases restées cultes, des situations, qu'est-ce qu'il faut mettre en avant, de quoi parler. Vraiment un classique à la hauteur de son enooooooooooorme reputation. Intemporel, universel, touchant, magnifique. Unique. Et quel beau titre !
