John-Trent a écrit :
Par rapport au conte (et sans coté péjoratif car c'est comme ça que je le vois) Un univers souvent clinqu et coloré fait de personnages souvent mono émotion (n'oubliez pas qu'au yeux de l'enfant et dans le conte les personnages sont soit bon, soit méchant, les nuances de la réalité n'ont pas leur place dans l'unviers du conte.)
Je ne suis pas d'accord.
Ma p'tite vision perso du Kitsch c'est : tout ce qui nie dans l'existence, l'existence même de la merde, au sens figuré comme au sens propre. Or dans le conte, on est souvent en plein dedans! C'est le côté apprentissage de la vie du conte qui ressort justement, sinon le conte n'aurait aucun intérêt en soi finalement.
On ne peut pas dire que le film en question fasse abstraction de ca quand même!!
Quel film ! Quel réalisateur ! Sergi Lopez - quel acteur ! Un bestiaire magnifique - le faune Une histoire humaine, des personnages qui ont une réelle profondeur psychologique, des passages fantastiques incroyables (le dévoreur d'enfants...) - bref.
Sublime. Chef d'oeuvre à ranger aux côtés de L'ECHINE DU DIABLE.
Un vrai bijou, un de mes gros coups de cœur de cette année, Del Toro délaisse l’approche intellect de l’échine du diable pour mener son récit sur un mode purement affectif, transi de sentiments et d’une force graphique peu commune. Mélancolique, lancinant , le film emprunte aussi bien à la psychanalyse , aux comptes de fée pour dessiner un très touchant, déchirant, portrait de l’enfance. La mise en scène est à l’avenant , constamment dans l’évocation de sentiments , du ressenti , Del Toro ne fait jamais dans le bassement illustratif , il propulse le spectateur dans ce monde sourd, trouble, dont l’avenir incertain verse volontiers dans le doute. Les acteurs sont tous parfaits , au diapason des émotions évoquées par le scénario, et le terme « bourreau » trouve un sens plus qu’évocateur en la personne de Sergi Lopez ( mention spécial à ce plan t’étatisant d’effroi ou Lopez abat froidement le medecin ). Voilà une œuvre en état de grâce, Del Toro réalise le grand écart stylistique, aussi beau et touchant qu’un blade 2 fun et bourrin.
Une petite vidéo de la cérémonie des Goya espagnols, où Guillermo Del Toro a raflé sept prix pour son Labyrinthe (c'est le film le plus primé de la soirée), dont celui de meilleur scénario original. Celui de meilleur film est revenu à Volver...
L'édition coréenne m' a l'air également bien blindée et un plus bel objet (d'ailleurs ma CB en frétille dans le portefeuille). On peut la trouver là (désolé, je n'arrive pas à faire un lien sur la page exacte du coffret):
un chouilla déçu simplement parce que j'ai trouvé que le conte était quand même bien maigre. Le bestiaire dont parle Zombigirl comporte 2 monstres et quelques petites fées. Le dévoreur ne sert strictement à rien. D'ailleurs comme les épreuves. C'est trop simple.
Mais bon le film est quand même pas mal du tout même si un peu trop longuet par moment. Les acteurs sont tous parfaits, la mise en scène, musique et tout le tralala est nickel. Malheureusement le film m'a très peu touché.
Je te trouve un peu dur là Superfly. Je ne remet pas en cause la sincérité de ta déception, mais je ne suis pas d'accord avec toi quand tu dis que le dévoreur (aka The Pale Man) ne sert à rien. C'est un véritable personnage de conte puisqu'il symbolise clairement les horreurs de la guerre et du fascisme et qu'il fonctionne comme révélateur de l'innocence de la petite Ofelia (il y a même à un moment, dans son antre, un panoramique qui révèle un tas impressionnant de chaussures d'enfants qui renvoie de manière explicite à certaines images qui ont marqué l'inconscient collectif du XXe siècle).
Sinon, il y a un truc que j'ai pas bien compris ces jours-ci. Le syndicat de la critique française s'était ému lors du dernier festival de Cannes du fait que le film de Del Toro n'avait reçu aucun prix alors que la projection du film s'était achevée sur la plus longue standing ovation du festival. Le président de ce syndicat, Gérard Lenne, avait même déploré que le jury ait remis un prix d'interprétation féminine au Volver d'Almodovar alors que les actrices du Del Toro étaient époustouflantes. Or, ledit syndicat vient de remettre son palmarès de l'année 2006 et, surprise, qui a eu le prix du meilleur film étranger ? Volver...
Achab a écrit :Je te trouve un peu dur là Superfly. Je ne remet pas en cause la sincérité de ta déception, mais je ne suis pas d'accord avec toi quand tu dis que le dévoreur (aka The Pale Man) ne sert à rien.
J'imagine que Superfly parle de son inutilité dans le métrage :
Sans parler de sa fonction symbolique, le dévoreur n'est utilisé que pour une seule et unique scène du film. Bref il est trop peu exploité. En tout cas c'est comme ça que je l'avais ressenti également.
Achab a écrit :Sinon, il y a un truc que j'ai pas bien compris ces jours-ci. Le syndicat de la critique française s'était ému lors du dernier festival de Cannes du fait que le film de Del Toro n'avait reçu aucun prix alors que la projection du film s'était achevée sur la plus longue standing ovation du festival. Le président de ce syndicat, Gérard Lenne, avait même déploré que le jury ait remis un prix d'interprétation féminine au Volver d'Almodovar alors que les actrices du Del Toro étaient époustouflantes. Or, ledit syndicat vient de remettre son palmarès de l'année 2006 et, surprise, qui a eu le prix du meilleur film étranger ? Volver...
Je viens d'en parler avec l'intéréssé. Il confirme ses dires mais nous rappelle que ce sont les adhérents qui votent, il n'a aucun poids la dessus.
Not only does God play dice, but... he sometimes throws them where they cannot be seen - Stephen Hawking
OK, merci Meltingman pour cet éclaircissement.
Sinon, si tu croises Del Toro, est-ce que tu peux lui demander ce qu'il pense des déclarations de Superfly sur son film ?
Achab a écrit :Sinon, si tu croises Del Toro, est-ce que tu peux lui demander ce qu'il pense des déclarations de Superfly sur son film ?
Dans une moindre mesure, parce que je trouve le film magnifique, je partage pas mal des points de vue de la grosse mouche. Particulièrement sur le sous-emploi agaçant du Pale Man.
Not only does God play dice, but... he sometimes throws them where they cannot be seen - Stephen Hawking
J'ai quand même vraiment apprécié le film malgré les quelques longueurs et le scénario un peu trop simple. J'ai aimé à cause de l'univers, des effets, de la violence et de la douceur que dégage le film, des acteurs tous sublimes etc... mais je dirais même que Del Toro était quand même plus occupé à bien ficelé son scénario concernant la partie adulte du film que celle du monde d'ofelia.
Il y a peut-être - sans doute - eu un peu de malentendu dans la promotion du film, qui a beaucoup mis en avant l'aspect fantasy/monstres du métrage... Alors que ce personnage n'est pas supposé tenir un rôle majeur dans le métrage, il n'est qu'une épreuve parmi d'autres...
Une histoire humaine, des personnages qui ont une réelle profondeur psychologique, des passages fantastiques incroyables (le dévoreur d'enfants...) - bref.