
Jeffrey Beaumont rend visite à son père malade et, chemin faisant, il trouve une oreille coupée !! Curieux et fouineur, il se renseigne auprès de la fille de l'inspecteur dont il est secretement amoureux, et part à la recherche de la mystérieuse Dorothy Vallens, chanteuse de cabaret cachant de bien lourds secrets...
Avec Labyrinth Man, Elelephant Man et Dune, le public et la critique ne savait exactement par quel chemin s'orientait David Lynch : superproductions atypiques, horreur bizarre...Avec BV, il pose les bases de son univers le plus personnel, annonçant déjà son triplé de chefs d'oeuvres qu'est Sailor & Lula, Twin Peaks Fire walk with me (voir mon topic vide

Malgré le bonheur qu'il projette dans ses premières images, Blue Velvet a vite fait de nous plonger sous terre, sous la douceur du velour, sous les apparences : si Lumberton parait si tranquille avec son côté 50's, elle cache pourtant de bien sinistres personnages.
Lynch balance le jeune et naif Jeffrey dans un monde de souffrance, un monde immorale et hyper-violent ou les flics sont corrompus, ou on on croise un malfrat qui se shoote à l'oxygène et une chanteuse SM, ou on pratique le deal de drogue... Rien qui ne ressemble au monde chatoyant de Lumberton. Et puis il y a encore cette chanson qui flotte dans l'air : Blue Velvet.
BV transforme la superbe Isabella Rosselini en victime perverse et psychotique, Dennis Hopper en furieux psychopathe, Dean Stockwell en travelo... D'ailleurs, Hopper devient une hallucinante incarnation du mal et de la violence, qu'il faudra détruire pour que tout redevienne "normal". On rentre par une oreille, on en sort par une autre...
Toutes les peripeties malsaines et traumatisantes de Jeffrey semblent si loin, que l'hypothése du rêve n'est pas à exclure. On a droit egalement quelque temps avant à une confrontation finale quasi-Hitchckockienne.

Le film raflera un Grand Prix au festival d'Avoriaz et un statut culte pas volé. Lynch fera mieux encore, et aujourd'hui, même si BV reste grand, son intrigue reste bien classique. Un grand film tout de même.