Le scénario n'est guère original et reprend la trame habituelle, une femme part en week end avec son ami dans leur maison dans de campagne. Ils sont agressés par quatre voyous qui furieux d'avoir été semés par la femme décident de se venger en s'attaquant à la ferme, les retenant prisonniers, avant de la violer et tuer son ami. Seule face à leur rage, elle va tenter de les supprimer.
Ce qui differencie Week end sauvage d'autres oeuvres du genre, ce sont surtout ses personnages qui cette fois ne se résument pas à de simples bourreaux / victimes.
Fruet tente de leur donner une certaine épaisseur, et indubitable signe des temps, c'est la femme qui ici sort triomphatrice

Diane est en effet le prototype même de la femme forte et libérée, celle qui ne se laisse ni aveugler par l'argent de son ami, ni le sexe ni par la brutalité des agresseurs.
Elle est la véritable heroine de l'histoire, seul personnage courageux, lucide et fort, jamais faible ni à cours de répartie. Cette émancipation était déjà présente dés le début du récit où Diane est montrée comme l'égale de l'Homme, elle conduit la voiture et s'y connait en mécanique tant et si bien qu'elle parvient sans mal à semer les voyous sur la route en les envoyant dans un marais, provoquant leur haine.
Pourtant jamais Fruet n'assimile la personnalité de son héroine à celle d'un homme, elle reste avant tout une femme avec ses faiblesses. C'est ainsi que c'est à contre-coeur qu'elle va devoir affonter ses bourreaux dans un sanglant combat, usant de sa ruse et de des qualités propres. Emancipée oui mais femme avant tout.
L'homme quant à lui est montré sous deux aspects. Il est soit faible et veule, interessé et falot, play boy du dimanche ne jurant que par son argent et sa maison- Harry l'ami- ou laissé pour compte, marginal- les voyous- refusant le monde d'Harry en laissant exploser leur instincts bestiaux. Fruet en les confrontant inverse ainsi les rapports de force. Ni Harry ni la bande de Lep ne peut trouver grâce aux yeux de Diane, femme objet, objet du désir et de possession qui se refuse à eux par dépit ou dégout.
C'est alors une spirale infernale dans laquelle Diane est aspirée bien malgré elle. Aprés s'être fait elle même humilier et avoir été témoin des humiliations subies par Harry, elle tente de s'échapper, fuite à travers bois qui trouvera son point culminant par son viol dans une vieille cabane. OUIIIIIIIIIIIIIIII



De retour à la maison, c'est à un déchainement de violence qu'elle va devoir faire face.
A cet instant, le film prend des allures plus équivoques, Fruet oublie un peu le coté psychologique pour un simple et traditionnel deferlement de violence et de brutalités en tout genre où les quatre délinquants ne sont plus que de redoutables vandales, aveugles, véritables bêtes humaines qui n'ont plus en tête qu'une seule chose: se défouler en anéantissant tout autour d'eux. La folie prend le dessus et ils perdent tout controle jusqu'à tuer sans pitié.
En cela, la destruction de la maison à coup de hache et de fusil atteint des summum de fureur trouvant son apothéose dans l'assassinat sans sommation d'Harry.
Seule face à ses bourreaux, Diane va devoir les affronter et les tuer un à un afin de sauver sa vie. Tout devient alors gratuit- et on adore la gratuité

C'est de sa ruse que Diane va user, ce courage dont elle a toujours fait preuve osant toujours défier ses agresseurs.
Si elle accepte un deuxième viol


Si Death week end au fil du métrage oublie quelque peu les bases socio-psychologiques lancées au début, c'est pour mieux choquer, offusquer et se concentrer ensuite sur ce déchainement de violence gratuite, principal but de ce cinéma qui lorgne vers le produit d'exploitation.



On n'en voudra donc pas à Fruet vu la qualité de son film et la sauvagerie qu'il déploie.
A son crédit également, les trés beaux paysages canadiens, cette campagne sauvage, cette nature morte, son lac prés duquel se dresse cette ferme qui aident à renforcer cette atmosphère d'angoisse et de solitude, trouvant son apogée dans les dernières images tournées dans un ralenti à la fois cauchemardesque et salvateur.
On retiendra aussi l'interprétation sans faille de la rondelette Brenda Vaccaro en femme libérée et victime et celle de l'imposant Don Stroud dans la peau du chef de bande, le tout soutenu par une efficace partition musicale.
Dans la grande tradition de l'unique, sublime et si rejouissant Day of the woman, Death week end est un agréable rape and revenge, brutal et sauvage, qui satisfera pleinement les fans de gueuzes maltraitées... en regrettant toutefois que Fruet contrairement à Day of the woman ou les films d'exploitation italiens ait choisi de ne pas être explicite lors des viols. Point de vagins défoncés ou de manche à balai déchirant violemment les hymens.
Eric est triste!

Le corbeau qui adore se faire violer par de puissantes canailles!
