Odette Toulemonde - Eric Emmanuel Schmitt (2006)

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Odette Toulemonde - Eric Emmanuel Schmitt (2006)

Message par Superwonderscope »

Odette Toulemonde (Catherine Frot) est vendeuse beauté chez Inno à Charleroi. Balthazar Balsan (Albert Dupontel) est un écrivain à succès qui voit son pire ennemi critique coucher avec sa femme. Odette ne vit que pour les romans de Balthazar. Elle lui écroit une lettre. il ne demande qu'à etre aimé. il débarque alors chez elle.

Pouah! Dans la catégorie "le bon sens près de chez vous" genre Crédit Patate, voici Odette Toulemonde.

Le film est une quasi-copie du déjà bien populeux Franc Parler (Straight Talk) de Barnett Kellman avec Dolly Parton et James Woods. C'est dire de la référence.

Les critiques littéraires sont acides, cyniques, pas intéressants. la vie parisienne est bourgeoise, vide de sens, pleine de tromperie.

Mais le petit peuple est pauvre, mais il a du bon sens. Il vit chichement, mais avec un optimisme à revendre. C'est grâce à cela (et à des chansons de Jospéhine Baker) qu'Odette tient le choc. Malgré sa fille idiote qui est en couple avec le gros petit ami qui pue des pieds. Et son fils homo (coiffeur, bien sûr) qui le soutient dans sa vie. Ah, que la vie est dur mais belle à Charleroi!

Et Odette va s'employer à faire aimer la vie a l'écrivain détesté des critiques parce qu'il écrit pour des vendeuses et des petites gens (= traduire : Schmitt critiqué pour ses oeuvres? arf.). Retour aux choses simples. Des oeufs à la neige battus à la mimine. Avoir un deuxieme travail pour joindre les deux bouts, passque c'est bien. Aimer ses collègues vendeuses qui vous ne le rendent pas toujours.

Horrible. Un vrai nivellement par le bas. Un Scope pour la frime qui ne sert à rien. des acteurs mal dirigés auxquels on ne croit jamais. Une mise en scène catastrophique reposant unqiuement sur l'abattage de Catherine Frot, qui ne fait pas mouche tout le temps.
Albert Dupontel...mais qu'est-ce qu'il fout la dedans? Perdu, hagard, collé de dialogues pompeux. Dans un demonstratif le plus énorme vu depuislongtemps.

Les séquences dansées sont :shock: avec notamment le gay de la famille qui se fout à poil avec une ceinture de bananes pour faire comme la Baker :shock: :roll:

Un scénario ticket de métro cousu de fil blanc mélo. Rien n'y manque, pas même la maladie finale. La masse aimera, c'estsûr. Cela faisait longtemps que le public de TF1 du 20H50 Dimanche soir n'avait été caressé dans un tel sens du poil.

Quelques moments poésie (lorsqu'odette senvole le coeur léger dans ses promenades, jolis SFX d'ailleurs) noyés dans du Harlequin maquillé en leçon sociale populiste.

Beurk!
Modifié en dernier par Superwonderscope le lun. févr. 19, 2007 11:30 am, modifié 1 fois.
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Message par arioch »

C'est pas un film fantastique ?
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Superwonderscope
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Message par Superwonderscope »

J'ai hésité un peu. La narration est celle de l'histoire d'maitié en tre les deux protagonsites, avec les échappées d'Odette qui s"envoie en l'air", s'échappe de son quotidien. il ne s'agit que de la visualisation de ses pensées. je ne sais si cela suffit pour en faire un film fantastique?
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Message par arioch »

Dans ce cas là, un film comme Walter Mitty ne serait pas un film fantastique ?
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Message par mercredi »

SWS a quelque peu atténué mon enthousiasme; le scénario laissait envisager un film de qualité. Dois-je remettre mon intention d'aller le voir cet après-midi? :oops:
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Message par arioch »

Je crois que l'important, c'est de te faire ton opinion par toi meme de toutes facons. Et puis tu trancheras pour savoir si c'est Fantastique ou pas. Moi, je ne l'ai pas vu de toutes facons...
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Message par mercredi »

Tu as bien raison Arioch :)
Toutefois, il y a tellement de films projetés qu'il faut opérer un choix...
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Message par kill bill »

Je suis assez d'accord avec SWS même si je le trouve un peu dur. Je crois qu'entre les personnage d'Eric-Emmanuel Schmidt et celui joué par Dupontel, il y a peu de similitudes. Schmidt n'a il me semble jamais eu trop à se plaindre des critiques littéraires et Dupontel joue plus un écrivain style "Marc Lévy".
Malgré ses nombreux défauts, je trouve le film assez sincère, voire même réussi dans sa première partie. Le problème, c'est que Schmidt n'élève jamais le débat, on en reste à cette thématique de la "superficialité" de notre société contre les "vrais gens et leurs vraies valeurs" ("cette France qui se lève tôt" pourrais-je ajouter... :wink: ) qui, il faut bien l'admettre, est d'une naïveté crasse. Du coup, la fin devient assez irritante, tout comme la musique de Piovani au bout d'un moment.
Mais j'ai trouvé l'abattage de Catherine Frot formidable.
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Message par Superwonderscope »

kill bill a écrit : Malgré ses nombreux défauts, je trouve le film assez sincère, voire même réussi dans sa première partie. Le problème, c'est que Schmidt n'élève jamais le débat, on en reste à cette thématique de la "superficialité" de notre société contre les "vrais gens et leurs vraies valeurs" ("cette France qui se lève tôt" pourrais-je ajouter... :wink: ) qui, il faut bien l'admettre, est d'une naïveté crasse.
mais-euh...le film se déroule en Belgique :lol:

C'est la première partie qui m'a le plus ennuyé en fait. Cette explosition très banale de chaucne des parties en présence est convenue. Une dichotomie toute télévisuelle pour bien faire comprendre à chacun ce qu'il faut penser. C'est en plus quand même très mal joué à tous les étages. Même Camille Japy, que j'adore, ne résiste pas au ridicule ambiant.
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Message par mercredi »

En dépit des apparences, “Odette Toulemonde” offre une réflexion intéressante sur notre façon d’appréhender les clichés (littéraires ou cinématographiques) qui, peuplant l’imaginaire de tout à chacun, parviennent souvent à ordonner notre quotidien. L’héroine conforme son existence aux nombreux stéréotypes empruntés aux romans “à l’eau de rose”. Cette volonté de soumettre la Réalité au Rêve constitue le versant artificiel car intentionnel, d’un exercice effectué, de manière inconsciente, par notre société. À ce titre, Eric-Emmanuel Schmitt livre une peinture significative du monde contemporain. Ce dernier détermine les êtres (et par élargissement les situations) qui le composent par le biais d’une catégorisation dont l’extrême rigueur équivaut, sur le plan artistique, à celle du cliché (image / idée fixe). Ainsi, l’appartement d’Odette propose de multiples petites pièces closes (espaces privés), le grand magasin des secteurs... De même, les personnages appartiennent à des classes / catégories sociales / sexuelles parfaitement définies. Volontaire car effectif pour le cinéaste, le stéréotype agence le cadre représenté. Partant de cela, “Odette Toulemonde” imagine briser les frontières qui séparent ces images convenues afin d’entrevoir la vérité de l’Homme, laquelle, une fois assumée, pourrait éventuellement rendre heureux. Pour ce, une RENCONTRE des clichés s’impose (celle des classes sociales, des sexes, des âges, des lieux). Cette ultime perspective justifie le caractère hybride d’une oeuvre mêlant joyeusement plusieurs genres cinématographiques - comédie, drame, fantastique, comédie musicale - de façon homogène. Je ne partage pas l’avis de mes prédécesseurs et trouve la caricature fort subtile. Sans aucune méchanceté, le réalisateur relate la libération d’êtres humains parvenant au-delà du carcan (réel et fantasmé) à l’origine d’une existence par trop formatée. Chaque cliché se trouve contrebalancé par son exact opposé. Odette pleure le départ de l’écrivain (drame), rencontre le Christ (fantastique), lui demande comment il se porte; ce à quoi le pauvre homme rétorque: “Pas terrible” (rire).
Mélanger les genres, les êtres, les sexes, les rêves: la clef du Bonheur? Pourquoi pas?
ps: pour Arioch: Si l’on s’appuie sur une définition stricte du “fantastique” (surgissement d’un événement / personnage EXTRAordinnaire au sein d’une mimèsis “réaliste”), le film n’appartient pas au genre. Et comment le pourrait-il au regard de la thèse proposée? Le surnaturel se FOND complètement dans la fiction et, de ce fait, s’apparenterait davantage au “merveilleux”, voire au “réalisme magique”.
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Message par arioch »

Ouhla, l'idée pour moi, c'est juste de savoir si je le met en "Cinema Fantastique" ou "Cinema Non Fantastique". La deuxieme categorie englobe par defaut tout ce que l'on fait entrer dans la dénomination fantastique (Horreur, Science-fiction, merveilleux, etc...).
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Message par mercredi »

arioch a écrit :Ouhla, l'idée pour moi, c'est juste de savoir si je le met en "Cinema Fantastique" ou "Cinema Non Fantastique". La deuxieme categorie englobe par defaut tout ce que l'on fait entrer dans la dénomination fantastique (Horreur, Science-fiction, merveilleux, etc...).
Vraiment difficile à catégoriser. Pour le savoir, pense à un film tel "Toto, le héros" (le niveau n'est pas le même, l'esprit si).
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Message par Superwonderscope »

Je ne suis pas trop d'accord avec ton approche.
mercredi a écrit : L’héroine conforme son existence aux nombreux stéréotypes empruntés aux romans “à l’eau de rose”. Cette volonté de soumettre la Réalité au Rêve constitue le versant artificiel car intentionnel, d’un exercice effectué, de manière inconsciente, par notre société.
L'héroïne ne conforme son existence en rien. Elle n'a pas décidé de suivre des stéréotypes par elle-même. C'est Schmitt qui projette ce qu'il pense être des stéréotypes pour construire son personnage d'Odette. Ce n'est pas la même chose!
mercredi a écrit :À ce titre, Eric-Emmanuel Schmitt livre une peinture significative du monde contemporain. Ce dernier détermine les êtres (et par élargissement les situations) qui le composent par le biais d’une catégorisation dont l’extrême rigueur équivaut, sur le plan artistique, à celle du cliché (image / idée fixe). Ainsi, l’appartement d’Odette propose de multiples petites pièces closes (espaces privés), le grand magasin des secteurs... De même, les personnages appartiennent à des classes / catégories sociales / sexuelles parfaitement définies. Volontaire car effectif pour le cinéaste, le stéréotype agence le cadre représenté. Partant de cela, “Odette Toulemonde” imagine briser les frontières qui séparent ces images convenues afin d’entrevoir la vérité de l’Homme, laquelle, une fois assumée, pourrait éventuellement rendre heureux. Pour ce, une RENCONTRE des clichés s’impose (celle des classes sociales, des sexes, des âges, des lieux). Cette ultime perspective justifie le caractère hybride d’une oeuvre mêlant joyeusement plusieurs genres cinématographiques - comédie, drame, fantastique, comédie musicale - de façon homogène.

Euh... Cette collision de clichés n'impose en rien la volonté de mélange de genre. Et l'homogèneité ne me parait pas vraiment le bon terme, tant , par exemple, les séquences dansées apparaissent plaquées - voir la séquence bananière à laquelle je faisais référence plus haut. C'est totalement ridicule, voire honteux car en plus mal chorégraphié et joué -il n'y a qu'à voir les visages des acteurs & acrtices cherchant désepérément leurs marques. Les séquences chantées et dansées de Crustacés & Coquillages étaient autrement mieux impliquées dans le récit, plus naturelles, avec un vrai sens dans l'histoire. Ou encore celle de Gouttes d'eaux sur pierre brulante.

Et voir la carrière et les oeuvres d'E.E Schmitt, c'est plutot une constance (sans lac) de sa part de voir se confronter des unviers qui s'opposent.

Et, aussi, connaissant le film avec Dolly Parton dont Odette est une quasi-copie belgo-franchouillarde, ça n'a rien d'original!
mercredi a écrit :Je ne partage pas l’avis de mes prédécesseurs et trouve la caricature fort subtile. Sans aucune méchanceté, le réalisateur relate la libération d’êtres humains parvenant au-delà du carcan (réel et fantasmé) à l’origine d’une existence par trop formatée.
Je comprend l'intention de l'auteur. On est d'accord sur ce point. c'est sa mise en image et son écriture que je trouve ratée et au final, détestable car terriblement raccoleuse sur ce que j'indiquais comme étant le "nivellement par le bas."
Là où je ne te suis pas, c'est qu'Odette ne le libère pas de son carcan tant que ça. Balthasar, oui, touché par la grâce du bon sens du petit peuple (!). C'est lui qui s'adapte. C'est d'ailleurs bizarre, ça marche toujours dans ce sens là :D .
Ce qui me fait penser que Catherine frot avait déjà joué un tel rôle : dans les Soeurs Fachées, où on la voyait opposée à une bourgeoise cynique dépossédée de sa raison de vivre (>Isabelle Huppert) face à un Frot de province... et Huppert de se rendre compte de son cynisme et du vide de son existence. Même sujet, mais traité avec beaucoup plus de subtilité que le phrasé assomant présent ici. Schmitt a oublié de faire un film la plupart du temps. la valeur de l'image comme mode d'expression. il privilégie le dialogue, la tenation de faire un bon mot. c'est trop démonstratif. J'aien mémoire, pour ceux et celles qui l'ont vue, la scène à l'Opéra dans les Soeurs fachées. C'était une leçon de cinéma et de direction d'actrices. je ne vois rien de tel ici.

Il y avait une vraie mise en scène chez Alexandra Lclère. ici, non. Juste une mise en image même pas belle (voir le plan hideux où les visages de Frot & Dupontel se rejoignent sur le fond Scope blanc. Schmitt ne sait pas faire le point, si bien que le regard se transporte sur le centre de l'image, du vide flou, ce qui fait passer à côté la volonté et l'émotion voulue des deux visages qui se rapprochent.

Franchement, le coup de Jésus, au delà du simple sourire qe cela procure la première fois qu'on voit la scène... c'est du lourd.

San aucune méchanceté, c'est clair. Y'a rien de bien méchant dans ce film. Hormis l'affreux critique (croisement entre BHL et Jean Pierre Coffe, par exemple). La caricature en devient ridicule. Et franchement, il faut m'expliquer la subtilité du bulldozer.

Mais lorsque l'on voit que le film est écrit par Schmitt et produit par TF1, on voit dans quel cadre le film a été produit. Et à qui il est destiné. Je paralias du "bon sens près de chez vous". C'est exactement cela. Aller dans le sens du public de masse, le conforter dans le fait qu'à Paris c'est tous des sans coeur et des cyniques qui ne vivent que pour l'argent et le superficiel. Alors que nous, on sait y faire avec pas beaucoup. Aucune subtiilité la dedans. C'est primaire.

Je n'ai pas encore vu les résultats, mais nul doute que le film sera un carton en province (et à peine sur Paris) et qu'on le retrouvera le dimanche soir sur TF1 en 2008.

mercredi a écrit :Mélanger les genres, les êtres, les sexes, les rêves: la clef du Bonheur? Pourquoi pas?
Dans ce cas, je préfère Dolly Parton et revoir la Cage aux Poules :lol:
Modifié en dernier par Superwonderscope le mar. févr. 20, 2007 11:22 am, modifié 3 fois.
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Message par Superfly »

kill bill a écrit :Je suis assez d'accord avec SWS même si je le trouve un peu dur.
Bande de coquins...

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Message par Superwonderscope »

eeeeh oui, je suis...

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