"Jeune médecin écossais tout juste diplômé, Nicholas Garrigan débarque en Ouganda en quête d'aventure et décidé à venir en aide à la population.
Peu après son arrivée, il est appelé sur les lieux d'un accident : le nouveau leader du pays, Idi Amin Dada, a percuté une vache avec sa Maserati. La façon dont Garrigan maîtrise la situation, son calme et sa franchise surprennent Amin Dada. Fasciné par l'Histoire et la culture écossaise, il trouve le jeune homme sympathique et lui propose de devenir son médecin personnel.
Séduit par le charisme du chef de l'Etat, le jeune médecin rejoint le cercle présidentiel au sein duquel il mène grand train. Bombardé confident du dictateur, piégé au coeur de la mégalomanie meurtrière d'Amin Dada, Garrigan, témoin d'enlèvements et d'assassinats, devient malgré lui peu à peu complice d'un des plus terrifiants régimes africains du XXème siècle."
Ca sortait aujourd'hui en salles en France. On en parle ici ou là, notamment pour Forest Whitaker, qui a déjà gagné le Golden Globe et qques autres récompenses et qu'on annonce grandissime favori pour les Oscars. Certains seront pt etre un peu agacés de voir encore une fois une performance issue d'un biopic mise en avant, à croire que jouer une personne ayant existée serait forcement un gage de plus grande qualité qu'une création originale. Vaste débat qui n'est pas le sujet du film. Quoiqu'il en soit, ça ne m'a pas empeché d'avoir une grosse envie de voir ce film. J'aime bien Forest, la BA donnait envie, j'y suis allé.
ET C'EST JUSTE UNE CLAQUE HALLUCINANTE que je viens de prendre !

Vraiment je suis conquis par le film. Dans un style à mi-chemin entre le documentaire et le film politique "à l'américaine", on se fond à merveille dans cet Ouganda des 70's. La reconstitution est saisissante, le travail sur la photo tout aussi admirable, et on penetre immediatement dans cet Ouganda. L'Ouganda du pouvoir, celui des riches, celui de l'opulence, celui de Idi Amin Dada, qui regnera sur le pays de 1971 à 1979.
On passe donc ainsi des villages affamés de la province aux luxueux palais presidentiels, des guerillas urbaines et massacres dans les campagnes aux somptueuses soirées qui feraient palir d'envie Bob Evans ou Hugh Heffner. On suit tout ça à travers les yeux du médecin, et on partage tout au long du film l'evolution de ses sentiments et la perception qu'il a du président et de sa façon de régner. On découvre petit à petit toutes les horreurs que Amin a pu perpetrer, mais le plus souvent de loin, par des photos, des témoignages, exactement comme le médecin a lui-même du prendre conscience des choses. Et au bout d'un moment, même si on n'a presque rien vu, on ne peut plus ignorer ce qui se passe.
Tout le monde, presse en tête va louer la performance de Forest Whitaker, mais à la vision du film, force est de reconnaitre qu'on ne peut guère faire autrement. Il écrase littéralement le film par un charisme HALLUCINANT ! Tour à tour charmeur, blagueur, puis passant en un éclair du bon gars rigolard au dictateur sans pitié commandant froidement des éxécutions massives, Whitaker est vraiment imposant, parfait aussi bien quand il arrangue les foules que dans les faces à faces glaçant qu'il entretient avec son médecin. A l'aise sur tous les registres, il est litteralement fascinant, hypnotisant, et on ne peut nier que la réussite du film lui doit beaucoup. Mais le jeune James Mc Avoy qui lui tient tête se défend très bien également, sorte de candide laché au milieu des crocos, il surnage sur son nuage présidentiel avant de réaliser l'horreur de ce monde là. On retrouve Gillian Anderson sinon, dans un petit rôle secondaire, mais après si longtemps, je l'avais totalement oubliée, ça fait plaisir de la revoir !
Mais bon, même avec ce scenar en beton et son interpretation sans faille, on pourrait craindre que le film se fasse trop academique, soit trop lisse et se contente de filmer des "performances d'acteur". Or, il n'en est rien, le real est vraiment doué, pas mal de scènes se passent d'ailleurs de mots et on se laisse porter par la BO et le montage, dans un trip beaucoup plus sensoriel qu'intellectuel.
Voilà, j'oublie surement des tas de trucs, des moments forts, des choses à mettre en avant, mais en tout cas, j'ai vraiment ADORE, et j'étais pas sorti d'une salle de ciné aussi entousiaste depuis plusieurs mois. C'est visible dans une centaine de salles en France dès aujourd'hui, n'hesitez pas

