Un achat qui s'impose donc... et la review d'Eric par la même occasion:
Salon Kitty fut le premier film d'une trilogie inachevée destinée à attaquer de façon extrême le pouvoir. Pour Tinto Brass, le pouvoir est la chose qui corrompt le plus l'âme et les pulsions naturelles, les transformant en quelque chose de grotesque et artificiel, amenant à la destruction.
Lorsque Salon Kitty sortit en Italie, la censure se jetta dessus, le jugeant sexuellement obscène et coupant notamment toutes les scènes d'erection et le film devint alors sa principale cible.
Le film propose de faire la lumière sur ce cabaret, endroit scabreux situé au coeur de Berlin et controlé par les SS pour découvrir les secrets militaires des officiers étrangers en visite en Allemagne.
Brass a traité de façon plus poétique le parcours de ses héros afin d'approfondir sa critique corrosive sur le pouvoir et le fanatisme.
L'ouverture du film particulièrement violente et scandaleusement sexuelle montre jusqu'où ce fanatisme et le pouvoir peuvent entrainer l'homme, le transformant en barbare. On a alors roit à un éventail de scénes trash dont le long défilé de putes se donnant çà des monstres difformes: nains, bossus, unijambistes... sous l'oeil gourmand des SS
Le sexe devient alors le symbole hallucinant de l'aberration du pouvoir. Le véritable départ du film, c'est l'arrivée à Salon kitty où Brass déploie une nostalgie étonnante à décrire ce lieu, à s'attarder sur la musique, les ballets, les couleurs, les jeux, véritable but de ce salon au départ, nonobstant toute politique et condition sexuelle.
Si Kitty s'offusque de ce que son salon est devenu, lieu d'espionnage et anti-chambre du pouvoir, Brass à son instar, s'insurge avec rage et desespoir contre ce despotisme fanatique, rendant cet endroit ludique en sanctuaire sale et profane.
Au final, Salon Kitty est un film mettant en scène une guerre dans une guerre, où le pouvoir et le sexe, l'esprit et le sentimental, se confondent dans le sang et le champ de bataille n'est autre que le salon de Mme Kitty.
Beau, décadent, scandaleux, violent, poétique, Salon Kitty magistralement mis en scène par un Tinto Brass à fleur de peau, restera un des chefs d'oeuvres les plus marquents de son réalisateur, film dominé par une interprétation hors pair avec en tête, l'irradiante et insolente Teresa Ann Savoy dans le rôle de Margherita, la jeune prostituée espionne, Teresa déshinibéemagistralement nue, representant la vie et l'idealisme. La bergmannienne Ingrid Thulin est une Mme Kitty émouvante, sorte de Pretty woman d'un autre temps, femme de spectacle, transformiste, quasiment une mère douce et compréhensive pour ses filles de joie et le visage implacable de Helmut Berger incarnant à la perfection la dualité sexe-pouvoir.
On notera la performance de John steiner en SS sadique qui abattra froidement Helmut et tt un eventail de sales et grosses cochonnes qui allaient par la suite envahir le cinéma bis transalpin dont Paola Senatore, Tina Aumont, Patrizia Webley, Sirpa lane, Malisa Longo future louve SS, paola maiolini récurrente du nazisploitation..... et plein de gros et beaux kikis dt celui de Helmut!!!
