
Véritable film choc lors de sa sortie, il s'agissait d'un pari risqué. Dirk Bogarde était une star extrêmement populaire au Royaume Uni(notamment via la série de films Doctor in the House) et le fait d'accepter le role de Farr allait bouleverser grandement sa vie et sa carrière.
En effet, il s'agissait dupremier fil à traiter ouvertement d'un personnage homosexuel, et ce de manière positive. Farr est d'autant plus marqué qu'il est marié à Sylvia Sims et qu'il a vécu une relation extra-maritale avec le jeune Barrett.
1961 voyait surtout une loi britannique ( dite "anti-sodomie") dure qui, dans ses retranchemes, jetait en prison les homosexuels déclarés. 90% des victimes de chantage étaient à l'époque justement des homosexuels. Profitant du système, les aîtres chanteurs se voyaient protégés car jamais leurs victimes ne porteraient plainte, de peur de se voir au pire eux aussi jetés en prison.
Construit à la manière d'un thriller, Farr réalise en effet que le jeune Barrett, amoureux de lui, tentait de le protéger lui et sa carrière. Son suicide le lui prouvait. il va donc tentr de résoudre le mystère de qui se cache derrière toute cette machination.
Le film dépeint de manière assez réaliste la peur de chacune des victimes. Un coiffeur vieillissant qui a déjà été 4 fois en prison et qui veut émigrer au Canada, un acteur célèbre (un Dennis Price impeccable) qui a peur pour sa carrière, un homme politique, un libraire... le tout en évitant les clichés de représentativité de la "communauté" gay de l'époque. A savoir des asociaux, des psychopathes, des prédateurs... bien au contraire, c'est le discours adulte de chaque protagoniste qui étonne. La conscience de ce qu'ils sont, de leur condition, de leur liberté d'aimer comme ils le souhaitent. Mais tous considèrent ce chantage comme un prix logique à payer, qu'ils acceptent bon gré mal gré. Sauf Farr qui est pret à sacrifier sa vie de famille, sa carrière afin de faire changer les choses.
Même si quelques dialogues dénotent de l'année où le film a été réalisé, c'est le propos résolument moderne du sujet et de son traitement qui étonne 46 ans après.
Ce qui n'empeche pas quelques scories mélodramatiques un peu trop appuyées. La caméra qui s'avance lentement sur le visage décomposé des victimes, appuyé d'un coup de violon au bon moment. Ce qui tranche d'ailleurs avec ce côté très assuré de la démarche de l'avocat.
Joli couple Bogarde/Sims, d'ailleurs, bien au centre du film. Le scénario résiste justement à la tentation mélo, une tradition plus américaine d'ailleurs, de voir la femme qui verrait envoyer tout balader. Digne et plutot sbre, l'interprétation de Sylvia Sims la voit grandie de l'éxprience même si elle sait au fond qu'il n'y a plus de place pour elle. Et même si elle sait qu'elle aime toujours son mari et qu'il aura besoin d'elle au moment opportun.

Ce fut d'ailleurs suite à ce film que des consciences s'éveillèrent et que la loi britannique changea.
Le film annonce & les posters témoignent de la difficulté à "vendre" le sujet. Pas un mot de l'objet du chantage, juste d'un secret tellement affreux que le public doit le voir pour le croire. Ce fut le film qu'il fallut croire pour le voir, tant les réactions furent vives (d'un cote des détracteurs comme des défenseurs)à sa sortie.
Ce fut en tout cas un accélérateur de carrière pour Bogarde, qui vit là sa popularité toujours intacte et se vit offrir des roles plus difficiles (The Servant, par exemple, qui suivi peu de temps après).
On regarde bien évidemment le film avec un autre oeil aujourd'hui. D'une part, même si certaines mentalités sont restées bloquées, le traitement du sujet a évolué (le chantage n'a plus vraiment cours aujourdh'ui à ce sujet). Et aussi, le fait que Dirk Bogarde fut lui-même homosexuel (non déclaré à l'époque) ne fait qu'ajouter à l'importance du film.
Film qui tranchait d'ailleurs avec la palanquée de films US traitant plus ou moins du sujet homosexuel de manière beaucoup plus caricaturale, négative et pas du tout progressiste.
Vu sur le DVD Z2 Britannqiue de chez HVe.
1.66:1
16/9
1H40
Noir et blanc
anglAis 1.0
Film annonce
interview Dirk Bogarde.