Ceremonie des sens- 1978- A. D'Agostino (Public Averti)

Science-Fiction, Horreur, Epouvante, Merveilleux, Heroic Fantasy et tout le toutim du Fantastique !

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
eric draven
Messages : 6509
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 1:23 pm
Localisation : Dans la beauté du sale, la beauté du mal, sous les croix en feu, violant, déféquant...

Ceremonie des sens- 1978- A. D'Agostino (Public Averti)

Message par eric draven »

Ceremonia dei sensi: L'Obése sortie d'un vagin gonflable oblige un troupeau d'adolescents à forniquer dans la merde et l'urine sous les yeux du Messie. 8)

D'Agostino s'est souvenu ici du Salo de Pasolini dont il nous livre sa vision personelle.

Oeuvre férocement blasphématrice, Ceremonie.. nous invite à un voyage onirique, à la fois rêve et cauchemar, dans l'univers où le subconscient d'un jeune accidenté de la route le projette, étendu sur son lit de souffrance.

Aux confins du réel et de l'imaginaire, D'Agostino ne cesse de jouer avec ce qui est ou n'est pas, suite de tableaux obscènes et provocateurs tous empreint d'une incroyable force religieuse et hérétique.

C'est au parcours de cet homme auquel on assiste, réincarnation du Messie, aux prises avec une société totalitaire et fasciste, representant un danger pour les dirigeants qu'ils soient politiques, juridiques ou religieux qui cherchent sa destruction afin de continuer d'exercer la repression, la corruption sur le peuple soumis tout en s'adonnant aux pires excés orgiaques.

Ce pourrait être une revisitation de la Bible et du calvaire du Christ transposé à notre époque dans la société fasciste d'un Salo moderne ou tout simplement Salo transposé à notre époque où les adolescents de Pasolini seraient le jeune peuple et les bourreaux et hauts dignitaires SS les dirigeants de l'Italie d'aujourd'hui, l'Eglise et la haute bourgeoisie.

S'ensuit alors un film étrange, envoutant, irracontable, série d'images et de scénes toutes plus extravagantes les unes que les autres, séquences à la fois grotesques et immondes dont notre Christ est le lien.

D'Agostino se livre à un jeu obscène, étalant scatopholie, urophilie, orgie, hérésie, bestialité...OUIIIIIIIIIIIIIIII 8) 8) :D .... jusqu'au supplice christique final sans oublier la violence de certaines scènes telles l'immolation quasi surréaliste ouvrant le film, le passage à tabac d'un jeune voyou ou la brutalité de la crucifixion cloturant le film.

L'amateur de trash y trouvera également son compte puisque D'Agostino accumule les scénes de perversion. :D

On retiendra entre autre l'orgie scatophile menée par une vieille femme obèse ordonnant à ses invités, cardinaux, officiers, juges et autres autorités, de defequer et d'uriner sur le sol de son salon, veritable féte excrementielle 8) , carnaval obscène et coprophile, défilé de culs se laissant aller en une indécente sarabande avant qu'une horde d' adolescents nus tenus en laisse 8), scène reprise à Salo, se voient ordonnés de s'ébattre sur le sol couvert de merde et d'urine.
L'extase supreme! Eric applaudit! :D :D

Dans la continuité de cette orgie suivra celle organisée par les dignitaires où un groupe de jeunes filles tenant un vase de nuit- Salo encore- devront laver les pieds des invités- scene des apotres de la Bible- avant que le bain ne se transforme en décadentes bacchanales se terminant par une séance de bestialité :D , les jeunes filles devant se nourrir de morceaux de viandes jetés à terre telles un troupeau de chiennes... ou l'être humain ramené à l'état animal. Salo encore et ses boulettes de pollenta.

A cela s'ajoute le grotesque d'une pseudo naissance où d'un vagin géant gonflable jaillit une hermaphrodite qui s'adonnera plus tard aux plaisirs saphiques. :D

Il est clair D'Agostino tente de refaire à sa façon la Bible. Le Messie est dans notre société le malvenu, l'être à abattre comme il le fut jadis, celui qui represente une menace pour le pouvoir en place, fier de sa corruption et de son autorité, vivant dans la luxure et le luxe.

Il y reprend certains passages de la Bible qu'il transforme à sa façon, veritable blasphème, offense envers l'Eglise sur laquelle il crache comme crache cette maquerelle obése sur le corps de ce Messie supplicié. "Tu ne m'inspires que cela" siffle t'elle, triomphante.

C'est également la corruption du pouvoir, le triomphe du fascisme, la mort de la pureté et le retour de l'Homme, le bas peuple, au rang d'animal avant sa destruction comme jadis dans Salo.

Ceremonia.. est un étrange mélange des deux, parfois maladroit mais toujours fascinant voire envoutant.
D'Agostino fait preuve pour une fois d'un réel sens de l'onirisme et d'un certain talent comme entre autres passages ce Christ courant dans ces églises et salles aux décors fabuleux, ces enfants en aube blanche, petits anges lançant des pétales de fleurs, ces cardinaux et religieux riant de toute leur bouche édentée comme de terribles juges lors des ébats du Christ et de cette femme qu'on pourrait voir comme une potentielle Marie sous H sur un parterre de bougies scintillantes, les enfants courant dans les nefs telle une envolée d'angelots.
Il y a quelque chose de presque surréaliste lors de ces instants que multiplient D'Agostino.

Peut être plus maladroites mais tout aussi empreintes de poésie d'où nait pourtant encore une certaine fascination sont ces scénes comme la guérison sur une immense place déserte, blanche, d'une horde d'aveugles sortant comme de dessous Terre tels une meute de zombis ou l'hypnotisante resurrection d'un mort sortant de sa dalle tombale tout aussi blanche, instant d'où émane une tension sourde, une indicible angoisse.

Les scénes de sexe sont par contre plus faibles et font quelque peu retomber le coté envoutant par leur manque de conviction surtout et le coté parfois un peu trop Bis de l'ensemble, terme ici point insultant, non aidé par des dialogues ridicules.

Le final totalement anticlerical, sorte de trip hallucinogène, cloturera le film de façon impressionante avec la reconstitution de la crucifixion.

D'Agostino se déchaine sur son faux Messie, interferant sans cesse comme dans un tourbillon de folie, rêve, cauchemar et réalité où les personnages s'interchangent à satiété sous les hurlements de ce Christ nu aux bords de l'alienation, monté sur la croix par ses bourreaux en soutane ricanants se transformant en infirmiers le mettant en camisole de force ou en policiers miliciens le matraquant avant de le retrouver seul chez lui face à son miroir, jusqu'à l'image de cette hideuse sorcière le projetant à nouveau dans l'enfer des supplices et le terrible dénouement, véritable no happy end pour cet accidenté de la route ayant vécu dans son coma ce voyage mystico-cauchemardesque.

Oeuvre obscure et à part, presque unique dans l'euro-trash italien, Ceremonia.. n'est jamais qu'une vision personnelle de l'Italie d'alors, pays que le Christ compare à des latrines, imagé par la séquence de l'orgie scatophile, cette merde dont les dirigeants et la bourgeoisie aiment se repaitre et dans laquelle vit et se perd le peuple, allégation biblique où l'innocence et la pureté ici representées par ce Messie sont vouées à la mort, poignardé dans sa propre demeure, l'Eglise menteuse et corrompue.

Maladroit certes puisqu'on reste dans un certain cinéma Bis mais le film ne laissera pas indifferent et parviendra à fasciner les récalcitrants par l'onirisme de certaines scénes et une BO magnifique, à la fois planante, angoissante et envoutante, mix de musique synthétique et religieuse mélé à des airs faussement floydien.

L'interprétation demeure plutot moyenne, Franco Pugi dont on admirera le superbe petit fessier et le beau kiki à volonté OUIIIIII 8) ayant été choisi certainement pour sa ressemblance avec le Christ.
On retrouvera perdu(e) dans ce casting, cette catin de Robbins, la plus fameuse transexuelle italienne que D'Agostino réutilisera notamment dans Eva man, la Robbins encore blonde alors, ses mamelles et son kiki tout mou. :lol:


Le corbeau christique qui ne fait pas caca sur le tapis du salon!! :D
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
mercredi
DeVilDead Team
Messages : 1107
Enregistré le : mer. déc. 06, 2006 2:55 pm

Message par mercredi »

Moins enthousiaste que mon prédécesseur, je comprends ce film comme un grotesque sous-Salo dont il emprunte allégrement les formules et l'idéologie afin, selon moi, d'en tirer un maximum d'argent. Outre quelques séquences oniriques (en cela distinctes du "modèle") relativement efficaces, le métrage aligne sans vergogne des images censées choquer pour mieux souligner, évidemment en qualité de contre-exemple, la "beauté" de Salo. L'arrière-plan politique disparait sous le poids d'une mise en scène poussive, voire horripilante! Lorsque le Subversif devient Opportunisme :roll:
eric draven
Messages : 6509
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 1:23 pm
Localisation : Dans la beauté du sale, la beauté du mal, sous les croix en feu, violant, déféquant...

Message par eric draven »

C'est à mon sens le but du cinéma d'exploitation, qui porte d'ailleurs bien son nom :D . D'Agostino exploite ici à fond Salo pour son film à des fins commerciales en accumulant les reprises dudit film et en y ajoutant un amas d'obscénités noyées dans un certain onirisme d'où chacun pourra plus ou moins voir ce qu'il veut bien y voir. J'en ai donné mon interprétation ou du moins ce que D'Agostino a selon moi mis en filigrane.
Les bases du ciné d'exploitation sont ouvertement commerciales, ciné souvent subversif et le plus souvent opportuniste. :D

Du pipi, du caca, du sperme, des obèses, du subversif... 8) Si De Gaule s'exclamait jadis Ma France!! Eric s'exclame: Mon Cinéma!! Comme je t'aime!! 8) :D :D

Plus sérieux, quelques infos sur le film:

Point de DVD malheureusement mais une belle VHS belge sous le titre Ceremonie des sens assez rare faut il preciser de bonne qualité.
Malheureusement, version cut.... ne subsistent qu'environ 80 mn sur les 90mn d'origine :cry: . Il y manque notamment tous les plans hard, la version d'origine étant truffées de séquences hardcore.

Concernant le casting, ce fut le seul et unique role du jeune et tres christique Franco Pugi, choisi pour sa ressemblance avec le Messie et non ses talents d'acteur dont on admirera la fremillante nudité. 8)

On reconnaitra aussi la Robbins, créditée ici sous l'unique prénom d'Eva, la plus célebre transexuelle du cinéma italien, glorifiée en 81 par Argento dans Tenebres, la femme sur la plage et vue également dans le porno trash comique Eva man avec notre trans adorée la Wilson en plein 69 guilleret :lol: .. la Robbins aujourd'hui presentatrice TV et chanteuse et particulièrement mauvaise ici y compris dans les scenes hard.. Elle (il) a l'air de tellement s'ennuyer!!! :roll: :lol:

D'Agostino, quant à lui, est un des spécialistes de l'euro-trash transalpin et du hardcore cochon.
On lui doit des titres tels que outre Eva man, Desir bestial, Obscenité, Le vice au ventre, Intimité bestiale, Pute de la tete aux pieds mais également le plus Z des porno-trash, la version X de Batman, Bathman dal pianeta Eros avec notre notre bon moustachu Mark Shannon, la Teutscher et la Menard, film qu'Eric vous a narré dans ces pages!! 8) :wink:
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
eric draven
Messages : 6509
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 1:23 pm
Localisation : Dans la beauté du sale, la beauté du mal, sous les croix en feu, violant, déféquant...

Message par eric draven »

La jaquette belge, jaquette qui reprend tout simplement la scéne où le Messie s'offre à une potentielle Marie sur un parterre de bougies.
ah Franco!! 8)

Image
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
drummonde
Messages : 909
Enregistré le : lun. mars 21, 2005 12:42 am
Localisation : Paris

Message par drummonde »

Eric , elle est pas specialement belge cette cassette , elle est meme bien francaise :wink:

le film est aussi sorti chez Socai dans une collection de pornards avec une jaquette passe-partout !
Ceci est un P.38, le flingue le moins puissant du monde. Si je te touche avec, c'est même pas dit que je te fasse un troisième téton.
Image
eric draven
Messages : 6509
Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 1:23 pm
Localisation : Dans la beauté du sale, la beauté du mal, sous les croix en feu, violant, déféquant...

Message par eric draven »

Sorry... je m'étais laissé dire qu'il n'y avait pas d'édition française du film et que cette VHS était belge. J'ignorais donc l'édition Socai que j'aimerais bien découvrir, histoire de voir la durée du métrage par rapport à la DIA.
Film qui selon les échos que j'ai eu se trouvait jadis en effet dans le rayon X des video club.. comme Salo d'ailleurs que j'ai souvent vu classé dans le X dans les video club d'antan! :roll: Idiotie! :twisted:
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
drummonde
Messages : 909
Enregistré le : lun. mars 21, 2005 12:42 am
Localisation : Paris

Message par drummonde »

Rayon erotique la DIA plutot ... Dans les videos clubs un peu classe Salo etait au rayon grand classique . Ce film est tout sauf erotique ... X a la rigueur :D
Ceci est un P.38, le flingue le moins puissant du monde. Si je te touche avec, c'est même pas dit que je te fasse un troisième téton.
Image
Répondre