Vicieuse et manuelle- 1976- Brunello Rondi

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eric draven
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Vicieuse et manuelle- 1976- Brunello Rondi

Message par eric draven »

Velluto nero: necro-scatophile, il la viole dans un charnier d'enfants sous le regard du pédophile! 8)

Sous ce titre ridicule se cache cette ode à la nécrophilie et à la mort qu'est Velluto nero / Emanuelle in Egypt.

C'est dans le désert egyptien que Rondi envoie Emanuelle qui cette fois n'est pas le personnage principal du film, modèle aux prises avec un photographe sadique, scatophile et nécrophile, fasciné par la décomposition et la mort.
A ces thèmes, Rondi rajoute ceux de l'humiliation, de la recherche de soi même dans l'Islam, la pédophilie, le tout dans un climat typique oriental.

Ce qu'on retient déjà de Velluto nero, c'est la beauté des décors naturels, une Egypte de rêve que la photographie subliminie, atteignant parfois les limites du rêve, entre etendues de sable doré, cités de pierre et jardins tropicaux sous un ciel bleu azur.
A cela s'ajoute la BO, étrange, envoutante aux accents par instant psychédeliques, enveloppant ces images d'une aura quasi magique.

Cette beauté contraste avec la morbidité du récit, Velluto nero nous offrant son lot de séquences malsaines au possible.

Photographe sadique et nécropohile, Carlo exige d'Emanuelle qu'elle magnifie la Mort en la faisant poser au milieu de cadavres ou de carcasses animales 8).
Rondi nous offre quelques scénes morbides dont celle où Emanuelle pose au milieu du desert avec la carcasse d'une chèvre :D ou celle où Carlo l'oblige à poser sur un bucher recouvert de cendres funeraires.
On se rapellera surtout de celle où elle pose au milieu d'un charnier d'enfants, insultée, battue alors que la caméra se complait sur les visages ensanglantés et putrides des angelots berbéres. 8) 8)

Il se dégage de cette scéne quelque chose d'étrange et d'envoutant, de dérangeant mais de terriblement fascinant à la fois, scéne qui se terminera par le viol brutal d'Emanuelle prés du charnier. Un vrai régal! 8)

Il y a cet incessant parallèle entre la Beauté et l'horreur, la vie et la mort.
Outre le contraste entre ce décor de rêve et la décrépitude qui y regne, au milieu de ce charnier Emanuelle posant en longue robe blanche et transparente devient une sorte d'oiseau prêt à s'envoler, blanche colombe symbolisant la vie dans cet univers macabre, la beauté immaculée face à la laideur de la mort et de la pourriture.

Ce parallèle est un des aspects du film qui revient régulièrement. Emanuelle même vivante devient ici l'égale de la mort et de la putrescence auxquelle Carlo ne cesse de la comparer, tendance inversée lors de l'envoutante séance hypnotique où elle tue un agneau, boit son sang avant de tenter de tenter de s'enfoncer une torche embrasée. OUIIIIIIIIIIIII!! 8) 8)

Elle est cette fois le pouvoir, celle qui donne la mort, en absorbe le liquide vital avant de se liberer definitivement de Carlo donc de la mort.
Trahi, abandonné, il ne pourra répéter qu'une fois de plus que sans lui elle n'est rien, elle n'est que de la merde, comme tout être vivant à ses yeux.

"Tu n'es personne, tu n'es rien, tu es de la merde, tu es vivante mais dejà morte."
Carlo ne cesse de se referer à la merde, symbole de négation, du déchet, dernière étape avant l'annihilation de toute vie mais aussi de la vision qu'à notre societé occidentale des pays orientaux, africains et asiatiques, pays à la sexualité excessive, aux rites bestiaux, dominés par la maladie et les morts violentes.

Le regard d'Emanuelle est ici celui de l'européen. Emanuelle n'est d'ailleurs plus la photographe, celle qui hier montrait. Elle est celle qui cette fois voit et plus que jamais la camera est montrée à travers ses humiliations comme un terrible outil de sadisme et d'oppression, l'occident écrasant l'orient.

L'ouverture aux réminescences coloniales en est la démonstration évidente. Alors que des bédouins prient devant des temples, un religieux arabe se prosterne devant la caméra au moment même où le nom de Rondi apparait dans les credits, symbole de l'inévitable servitude dont ces civilisations sont soumises face à la technologie et l'ideologie occidentale.

On retrouve cet aspect sexuellement parlant quand la mère de Magda ordonne à son serviteur arabe de la séduire, celui ci étant ensuite sexuellement humilié par sa fille, domination du blanc sur l'étranger devenu son esclave.

C'est à travers le personnage de Hal, vieil homosexuel se cherchant à travers l'Islam que cet aspect prend toute son ampleur.
Il profite de cette quête interieure pour assouvir ses propres instincts pédophiles sur des autochtones pré-pubères, asservis, soumis à ses désirs. 8) 8) 8)

Malgré son sujet, les scénes érotiques restent assez soft.
On a tout de même droit à de beaux ébats saphiques et quelques jolies gourmandises telle cette fellation hors champ MAIS avec étalage de sperme sur les levres OUIIIIIIIIII on adore 8) 8) !! ou cette étrange cérémonie où alors qu'Hal sodomise Antonio 8), Magda et sa mere s'occupe du devant 8) sous les vocalises castrates et féeriques, quasi enchanteresses d'un autochtone pré-pubére.

Même si Velluto.. souffre d'un scénario parfois cahotique, Rondi a réalisé un film aux relans coloniaux, vision parfois abjecte du monde oriental et de ses moeurs, une peinture sous le joug de l'Exploitation de l'ethnicité et de la sexualité exotique d'un point de vue totalement occidental.

On y retrouve de la fripouille humide, la Gemser en tête, l'indispensable Annie Belle 8), superbe Annie, plus androgyne que jamais, petit garçon aux cheveux courts couleur neige argentée tranchant avec l'or du sable, Susan Scott s'enduisant les levres du sperme d'Al Cliver 8) 8) , la bouche à sucette de Zizi Zanger qui a ici les rales érotiques les plus suggestifs du cinéma d'alors. :D

On retrouve aussi Al Cliver, jeune et beau, blond comme les blés en mystique, offrant sa nudité avec vision fugace de son superbe kiki OUIIIIIIIIIII 8) 8) et le dos poilu de Gabriele Tinti en photographe nécro-scatophile et sadique sans oublier quelques adolescents pour enflammer mes sens. 8) 8)

Inutile de dire que ce film, nacre du cinéma d'exploitation, m'a ébloui, coup de coeur du mois! 8) 8)

Le corbeau qui survole les charniers en se pourlechant le bec de sperme :D !
Modifié en dernier par eric draven le dim. oct. 01, 2006 3:20 pm, modifié 3 fois.
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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manuel001
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Message par manuel001 »

Maman, le monsieur il me fait peur ... :o :lol: :lol: :lol:
eric draven
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Message par eric draven »

manuel001 a écrit :Maman, le monsieur il me fait peur ... :o :lol: :lol: :lol:
Allons mon enfant, viens n'aie pas peur, approche.. J'ai des bonbons!! :lol:

Alors beaucoup de choses à dire sur Velluto Nero.

Le film est sorti tardivement en salles chez nous en 1980 sous le titre RIDICULE de Vicieuse et manuelle mais également de Vicieuse Emanuelle. Le jeu de mot est magnifique Messieurs les distributuers, Eric adore!! 8) :lol: mais sots vous êtes car ce titre n'a aucun rapport avec le film!

D'autant plus qu'Emanuelle n'est pas l'heroine et que la Gemser s'apelle ici tout bétement Laura mais on vogue sur l'onde de succés de la série des Black Emanuelle.

Le film est assez rare aujourd'hui bizarrement. Aucun DVD n'a été édité.

Quant aux VHS, elles aussi plutot difficiles à trouver, il en existe plusieurs: Une finlandaise sur laquelle je n'ai pas de détail sortie sous le titre Niilin Nymphot.

Il en existe deux anglaises atrocement mutilées: Une de 79mn et une de..... 52mn :shock: :shock: !!!!!!!! Le film fait en version uncut 95mn!!

Il existe une VHS italienne sortie chez NF apparement uncut mais à verifier. Pour ma part, j'ai une sublime version TV italienne de 93mn. Il me manque quelques plans sex durant les ébats torrides de la Gemser et d'Annie Belle... :cry:

Brunello Rondi est surtout connu pour son trés beau Le démon dans la chair et l'inquiètant giallo Tes mains sur mon corps sans oublier le WIP Prison pour femmes perverses.
Il fut surtout un des scenaristes de Fellini sur le Satyricon, la cité des femmes ou La dolce vita. Il ecrit un des segments du Boccace 70 ou Plus tard Claire plus tard.

Velluto nero fut écrit par Ferdinando Baldi et monté par Bruno Mattei.

Niveau casting, Rondi s'est entouré des plus grosses cochonnes d'alors. On ne presente pas la Gemser, toujours aussi sublime.
L'androgynie d'Annie Belle période petit garçon cheveux courts blanc argent est fascinant ici.. la Belle qui a une scene saphique torride avec la Gemser.

Zizi Zanger, la starlette erotico-hard d'alors et sa bouche à gateries fulminantes tient ici un record: celui des râles de plaisir les plus suggestifs et excitants alors jamais produit dans un film.
On la vit auparavant dans Voluptueuse Laura avec la Gemser et Vices privés vertu publiques de Jancsu où elle est la soeur de Teresa Ann Savoy hermaphrodite se caressant le penis avec volupté pendant que ses amantes s'infilent des oeufs durs!! 8)

On ne présente plus Susan Scott alias Nieves Navarro, alors en pleine décadence, sombrant lentement dans l'exploitation et l'erotico-trash, se pourlechant ici les levres de sperme apres la fellation d'Al Cliver! 8) 8)

Al Cliver, ici en jeune mystique, jeune et blond avec vision de son gros kiki sur la cuisse de la Belle. La classe ultime!! 8)
sauf que l'accesoiriste a du avoir une panne de lait condensé car le sperme de Al Cliver est.. transparent comme de la vaseline fondue :shock: !! Je m'inquiète!! :?

Gabriele Tinti est égal à lui même... et Eric a remarqué le jeune Tarik Ali, le serviteur arabe muet, au fessier superbe 8) .. Ah tarik.. imaginez mon divin avatar à l'age adulte et vous avez Tarik!! le reve oriental!! 8) Mais point de son kiki vous verrez!! :cry:

Quant au vieil homosxuel pedophile entourés de superbes adolescents pasolinien 8) 8) ce n'est autre que Feodor Chaliapin: Inferno, Sanctuaire, Catacombs....


La belle affiche trés connue des fans avec la Gemser et Annie Belle:

Image

Le viol brutal de la Gemser par gabriele Tinti pres du charnier.. Un régal 8) !

Image
Modifié en dernier par eric draven le dim. oct. 01, 2006 3:21 pm, modifié 1 fois.
Dragonball
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Re: Vicieuse et manuelle- 1976- Brunello Rondi

Message par Dragonball »

eric draven a écrit : A ces thèmes, Rondi rajoute ceux de l'humiliation, de la recherche de soi même dans l'Islam, la pédophilie, le tout dans un climat typique oriental.
Ces thèmes n'ayant cependant en temps normal rien de commun entre eux, il fallait le préciser ! :mrgreen:

Heu, sinon, je ne connaissais mais maintenant ..... j'ai bien envie de connaitre ! :mrgreen:
eric draven
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Re: Vicieuse et manuelle- 1976- Brunello Rondi

Message par eric draven »

Dragonball a écrit :
eric draven a écrit : A ces thèmes, Rondi rajoute ceux de l'humiliation, de la recherche de soi même dans l'Islam, la pédophilie, le tout dans un climat typique oriental.
Ces thèmes n'ayant cependant en temps normal rien de commun entre eux, il fallait le préciser ! :mrgreen:

Heu, sinon, je ne connaissais mais maintenant ..... j'ai bien envie de connaitre ! :mrgreen:
Ben.. on peut tout de même être un pédophile musulman humilié qui se cherche quelque part en Orient!! :lol:

Plus sérieusement, il est vrai que le film de Rondi qui est précisons le un des préférés d'Annie Belle parmi sa filmographie, mélange à foison beaucoup de themes, cherche à explorer beaucoup de sujets, trop même pour un film aussi simple qui se veut de plus d'exploitation ce qui lui donne cet aspect cahotique, confus parfois dans ce qu'il veut faire voir.
Rondi survole, effleure des sujets denses et au final on a cette impression de légereté, d'esquisse.

Je rajouterais aussi pour eviter certaines déceptions que certains themes tels la pédophilie et la scatophilie ne sont pas explicitement montrés ici, soit suggérés soit traités dans les dialogues uniquement.. assez mystiques parfois.. philosophie sur la vie et la mort.

J'oubliais hier de mentionner le titre international sous lequel le film est connu: Emanuelle in Egypt. Connu aussi sous le titre Black Emanuelle, White Emanuelle.
Modifié en dernier par eric draven le mar. sept. 16, 2008 9:37 pm, modifié 1 fois.
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manuma
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Message par manuma »

C'est vrai qu'il est pas mal ce Velluto nero. Et pourtant j'avoue que je n'y croyais pas trop malgré son label DC (Draven Certified). C'est un peu plus ambitieux que les quelques D'Amato avec Gemser que j'ai vu jusqu'à présent, mais tout en restant suffisant bis pour ne pas devenir prétentieux et chiant. Je confirme la sulfureuse ambiance morbide décrite plus haut par Eric. Il y a en effet quelques séquences plutôt gratinées, très mondo dans l'esprit, de superbes décors bien mis en valeur par la photographie et une musique planante, certes pompière mais très efficace associée aux images de Rondi. Et j'ajouterai à tout ça le plaisir de retrouver la plantureuse Susan Scott.

Comme précisé également par Eric, Velluto nero reste effectivement assez soft dans ses scènes déshabillées, pas si nombreuses que ça au final, mais l'ambiance pas très saine du film compense largement ce manque. Enfin, en allant jeter un oeil sur IMDB, j'ai découvert que ce Brunello Rondi avec un beau CV. Il a notamment collaboré en qualité de scénariste à une petite dizaine de films de Fellini (dont La Dolce vita et ).
eric draven
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Message par eric draven »

manuma a écrit : je n'y croyais pas trop malgré son label DC (Draven Certified). Je confirme la sulfureuse ambiance morbide décrite plus haut par Eric. Il y a en effet quelques séquences plutôt gratinées, très mondo dans l'esprit...
Brunello Rondi avec un beau CV. Il a notamment collaboré en qualité de scénariste à une petite dizaine de films de Fellini (dont La Dolce vita et ).
DC!! :lol: Je vais déposer mon label! 8)

Depuis ce thread comme Fly nous l'a annoncé, le DVD est sorti sous forme d'une BOX avec 2 autres Emanuelle. 8)
A vite découvrir puisque ma superbe copie VHS est amputée de quelques minutes..

Et en effet, Rondi avant de s'atteler au cinéma d'exploitation oscillant entre le WIP, l'erotisme et le giallo, fut scenariste de Fellini comme ceux que tu cites et egalement Le Satyricon!

Sinon, un petite anecdote comme j'aime:

Velluto nero fut simultanement tourné avec Emanuelle en Orient de Joe D'Amato. Laura Gemser devait donc faire d'incessants voyages entre l'Egypte et Hong-Kong. Elle sortit extenuée du tournage de Velluto nero, un enfer pour elle, suite à ces va-et vient... sans compter les terribles et violentes querelles entre Al Cliver et Annie Belle alors conjoints.. emportés par l'alcool.

Pour les fans de Laura Gemser et les fans de Cliver, leurs bios sont enfin dispos, Eric vous les livre. :D
Pour les afficionados des Emanuelle, un dossier sera dispo à la rentrée- juste aprés le dossier Mondo en ligne fin juin- relatant toute l'histoire des Emanuelle, les vrais, les faux, leur place dans l'erotisme italien et le ciné d'exploitation, un regard sur leur succés et la filmo exhaustive de la longue série.
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