
Sous ce titre ridicule se cache cette ode à la nécrophilie et à la mort qu'est Velluto nero / Emanuelle in Egypt.
C'est dans le désert egyptien que Rondi envoie Emanuelle qui cette fois n'est pas le personnage principal du film, modèle aux prises avec un photographe sadique, scatophile et nécrophile, fasciné par la décomposition et la mort.
A ces thèmes, Rondi rajoute ceux de l'humiliation, de la recherche de soi même dans l'Islam, la pédophilie, le tout dans un climat typique oriental.
Ce qu'on retient déjà de Velluto nero, c'est la beauté des décors naturels, une Egypte de rêve que la photographie subliminie, atteignant parfois les limites du rêve, entre etendues de sable doré, cités de pierre et jardins tropicaux sous un ciel bleu azur.
A cela s'ajoute la BO, étrange, envoutante aux accents par instant psychédeliques, enveloppant ces images d'une aura quasi magique.
Cette beauté contraste avec la morbidité du récit, Velluto nero nous offrant son lot de séquences malsaines au possible.
Photographe sadique et nécropohile, Carlo exige d'Emanuelle qu'elle magnifie la Mort en la faisant poser au milieu de cadavres ou de carcasses animales

Rondi nous offre quelques scénes morbides dont celle où Emanuelle pose au milieu du desert avec la carcasse d'une chèvre

On se rapellera surtout de celle où elle pose au milieu d'un charnier d'enfants, insultée, battue alors que la caméra se complait sur les visages ensanglantés et putrides des angelots berbéres.


Il se dégage de cette scéne quelque chose d'étrange et d'envoutant, de dérangeant mais de terriblement fascinant à la fois, scéne qui se terminera par le viol brutal d'Emanuelle prés du charnier. Un vrai régal!

Il y a cet incessant parallèle entre la Beauté et l'horreur, la vie et la mort.
Outre le contraste entre ce décor de rêve et la décrépitude qui y regne, au milieu de ce charnier Emanuelle posant en longue robe blanche et transparente devient une sorte d'oiseau prêt à s'envoler, blanche colombe symbolisant la vie dans cet univers macabre, la beauté immaculée face à la laideur de la mort et de la pourriture.
Ce parallèle est un des aspects du film qui revient régulièrement. Emanuelle même vivante devient ici l'égale de la mort et de la putrescence auxquelle Carlo ne cesse de la comparer, tendance inversée lors de l'envoutante séance hypnotique où elle tue un agneau, boit son sang avant de tenter de tenter de s'enfoncer une torche embrasée. OUIIIIIIIIIIIII!!


Elle est cette fois le pouvoir, celle qui donne la mort, en absorbe le liquide vital avant de se liberer definitivement de Carlo donc de la mort.
Trahi, abandonné, il ne pourra répéter qu'une fois de plus que sans lui elle n'est rien, elle n'est que de la merde, comme tout être vivant à ses yeux.
"Tu n'es personne, tu n'es rien, tu es de la merde, tu es vivante mais dejà morte."
Carlo ne cesse de se referer à la merde, symbole de négation, du déchet, dernière étape avant l'annihilation de toute vie mais aussi de la vision qu'à notre societé occidentale des pays orientaux, africains et asiatiques, pays à la sexualité excessive, aux rites bestiaux, dominés par la maladie et les morts violentes.
Le regard d'Emanuelle est ici celui de l'européen. Emanuelle n'est d'ailleurs plus la photographe, celle qui hier montrait. Elle est celle qui cette fois voit et plus que jamais la camera est montrée à travers ses humiliations comme un terrible outil de sadisme et d'oppression, l'occident écrasant l'orient.
L'ouverture aux réminescences coloniales en est la démonstration évidente. Alors que des bédouins prient devant des temples, un religieux arabe se prosterne devant la caméra au moment même où le nom de Rondi apparait dans les credits, symbole de l'inévitable servitude dont ces civilisations sont soumises face à la technologie et l'ideologie occidentale.
On retrouve cet aspect sexuellement parlant quand la mère de Magda ordonne à son serviteur arabe de la séduire, celui ci étant ensuite sexuellement humilié par sa fille, domination du blanc sur l'étranger devenu son esclave.
C'est à travers le personnage de Hal, vieil homosexuel se cherchant à travers l'Islam que cet aspect prend toute son ampleur.
Il profite de cette quête interieure pour assouvir ses propres instincts pédophiles sur des autochtones pré-pubères, asservis, soumis à ses désirs.



Malgré son sujet, les scénes érotiques restent assez soft.
On a tout de même droit à de beaux ébats saphiques et quelques jolies gourmandises telle cette fellation hors champ MAIS avec étalage de sperme sur les levres OUIIIIIIIIII on adore




Même si Velluto.. souffre d'un scénario parfois cahotique, Rondi a réalisé un film aux relans coloniaux, vision parfois abjecte du monde oriental et de ses moeurs, une peinture sous le joug de l'Exploitation de l'ethnicité et de la sexualité exotique d'un point de vue totalement occidental.
On y retrouve de la fripouille humide, la Gemser en tête, l'indispensable Annie Belle




On retrouve aussi Al Cliver, jeune et beau, blond comme les blés en mystique, offrant sa nudité avec vision fugace de son superbe kiki OUIIIIIIIIIII




Inutile de dire que ce film, nacre du cinéma d'exploitation, m'a ébloui, coup de coeur du mois!


Le corbeau qui survole les charniers en se pourlechant le bec de sperme
