Martine Frésienne, française accusée à tort de trafique de drogue sur le sol italien, va faire le dur apprentissage de la vie en prison.

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10eme film du scénariste et réalisateur Brunello Rondi, Prigione di donne est une œuvre un peu plus ambitieuse que son titre d’exploitation anglais (Sex Life in a Women's Prison) ne l’amène à penser. Certes il ne fait aucun doute, au regard des nombreuses séquences coquines du film, plus ou moins complaisamment filmées par Rondi, que nous sommes en plein univers bis italien ici. Mais cela n’empêche pas Prigione di donne de proposer une vision de l’univers carcéral féminin beaucoup plus sérieuse que ce que l’on peut habituellement trouver dans le genre. On sent en effet derrière tout ça l’ambition de faire un film réaliste, engagé et accusateur. Effectivement, Rondi s’attarde sur la description de la vie sexuelle des prisonnières, mais toutes ces séquences, souvent crues, violentes et teintées de désespoir, s’imbriquent très logiquement dans le récit.
Dénonçant l’inhumanité du système carcéral, qui mènera d’ailleurs les héroïnes du film à une brutale rébellion en milieu de film, Brunello Rondi en profite au passage pour pointer du doigt la complicité de l’église - qui gère la prison dans laquelle échoue le personnage principal - dans ce scandale, son hypocrisie et son indifférence face au sort des prisonnières.
Bien écrit, Prigione di donne est également bien interprété. Faut dire aussi que l’on ne croise pas n’importe qui dans cet établissement. Martine Brochard (excellente dans un personnage assez complexe), Marilu Tolo, Erna Schürer, Cristina Galbo : Il y a là une belle brochette de talents bis venus des 4 coins de l’Europe.
Une très bonne surprise donc au finish, à classer quelque part entre le 99 donne de Jesus Franco – pour le côté WIP haut de gamme – et le Detenuto in attesa di giudizio de Nanni Loy, pour l’aspect dénonciation de la dureté d’un système carcéral d’un autre age, et le thème de l’erreur judiciaire. Je signale enfin que je n'ai vu le film que dans une version avoisinant les 83 minutes, laquelle doit sans doute être cut.