Prigione di donne - Brunello Rondi (1974)

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manuma
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Prigione di donne - Brunello Rondi (1974)

Message par manuma »

Martine Frésienne, française accusée à tort de trafique de drogue sur le sol italien, va faire le dur apprentissage de la vie en prison.

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Aucune trace de thread consacré à ce WIP italo-espagnol – j’en connais 1 ou 2 qui ne font pas leur boulot correctement sur ce forum :wink: – donc je m’en vais vous en toucher 2 mots.

10eme film du scénariste et réalisateur Brunello Rondi, Prigione di donne est une œuvre un peu plus ambitieuse que son titre d’exploitation anglais (Sex Life in a Women's Prison) ne l’amène à penser. Certes il ne fait aucun doute, au regard des nombreuses séquences coquines du film, plus ou moins complaisamment filmées par Rondi, que nous sommes en plein univers bis italien ici. Mais cela n’empêche pas Prigione di donne de proposer une vision de l’univers carcéral féminin beaucoup plus sérieuse que ce que l’on peut habituellement trouver dans le genre. On sent en effet derrière tout ça l’ambition de faire un film réaliste, engagé et accusateur. Effectivement, Rondi s’attarde sur la description de la vie sexuelle des prisonnières, mais toutes ces séquences, souvent crues, violentes et teintées de désespoir, s’imbriquent très logiquement dans le récit.

Dénonçant l’inhumanité du système carcéral, qui mènera d’ailleurs les héroïnes du film à une brutale rébellion en milieu de film, Brunello Rondi en profite au passage pour pointer du doigt la complicité de l’église - qui gère la prison dans laquelle échoue le personnage principal - dans ce scandale, son hypocrisie et son indifférence face au sort des prisonnières.

Bien écrit, Prigione di donne est également bien interprété. Faut dire aussi que l’on ne croise pas n’importe qui dans cet établissement. Martine Brochard (excellente dans un personnage assez complexe), Marilu Tolo, Erna Schürer, Cristina Galbo : Il y a là une belle brochette de talents bis venus des 4 coins de l’Europe.

Une très bonne surprise donc au finish, à classer quelque part entre le 99 donne de Jesus Franco – pour le côté WIP haut de gamme – et le Detenuto in attesa di giudizio de Nanni Loy, pour l’aspect dénonciation de la dureté d’un système carcéral d’un autre age, et le thème de l’erreur judiciaire. Je signale enfin que je n'ai vu le film que dans une version avoisinant les 83 minutes, laquelle doit sans doute être cut.
eric draven
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Message par eric draven »

Tout à fait d'accord avec ce que dit manuma... :D un must du WIP transalpin.

Voila en substance ce que j'en ecrivais alors...

... Avant toute chose, Rondi à travers ce scénario-type récurrent au genre tente de montrer une vision de l’univers carcéral féminin beaucoup plus sérieuse que ce que l'on peut habituellement voir dans ce genre de films d'exploitation.

Derrière cette description de la vie sexuelle des detenues, leurs frustrations.. Prigione di donne se veut un film réaliste et accusateur. Toutes ces séquences, souvent crues, violentes et brutales s'imbriquent cette fois logiquement dans la trame de l'histoire.

L'amateur trouvera donc là de quoi satisfaire ses désirs pervers et voyeuriste 8), Rondi accumulant les scénes de saphisme et les sempiternelles séquences de douche sans oublier l'ouverture trés osée du film où l'heroine doit subir une fouille intime complète et fort détaillée ici.

Un magnifique et trés long fouille anus et fouille vagin en gros plan s'il vous plait, complaisant et détaillé surtout.. Un régaaaaaal!! 8) 8) 8)
On retiendra aussi les nombreuses humiliations 8), les tortures assez gentillettes cette fois.. et le viol de la jeune nonne absolumment idyllique et particulièrement humiliant! Un régal de perversité pour passionnés d'humiliations sexuelles comme nous aimons. 8)

Au vu de toutes ces scenes friponnes plus ou moins complaisamment filmées, il est clair que Prigione di donne est et demeure du pur cinéma d'exploitation mais c'est avec une certaine habileté que Rondi parvient à dénoncer l’inhumanité du système carcéral qui mènera d’ailleurs les héroïnes du film à une brutale et violente rebellion.

Il émane de Prigione di donne une atmosphère maladive, une atmosphère de desespoir absolumment incroyable. Rondi est parvenu à montrer toute la detresse de ces femmes qui n'attendent plus rien de la vie, résolues, tant et si bien qu'elles en deviennent pour une fois attachantes et emeuvent.
Derrière cette cruauté, elles cachent toutes leurs peurs et leur desespoir, abandonnées par la vie, oubliées de Dieu, reliées à l'exterieur par une radio commune ou un electrophone où passent de vieux airs joués à la mandoline ou de vieilles ritournelles napolitaines. Cette musique ajoute à la tristesse ambiante et renforce l'effet quasi maladif.

Autre point interessant est la dénonciation que tente de faire également Rondi. En effet, il en profite au passage pour pointer du doigt la complicité de l’Eglise qui gère cette prison dans son hypocrisie et son indifférence face au sort des détenues.
Les nonnes sont montrées cruelles et perverses, inhumaines et indifferentes au malheur de ces filles et prêtes à toutes les bassesses. Au nom de Dieu et de la Sainte Eglise elles usent et abusent de leurs pouvoirs et deviennent l'égal des terribles matronnes.

Bien écrit et plutôt bien mis en scène, Prigione di donne bénéficie également d'une jolie et convaincante interprétation. On y retrouve en effet toute une brochette d'actrices comme la Brochard endossant ici le rôle assez complexe de l'heroine, à la fois désillusionnée, défaitiste mais terriblement forte, la Tolo en co-detenue violente et determinée, la Schürer, inoubliable kapo coiffée d'un croissant de lune capillaire dans Les deportées de la section SS de son compagnon Rino di silvestro ou la Galbo en jeune nonne humiliée et violentée.

Prigione di donne sorti en France horriblement mutilé de ses scènes les plus chaudes est une très agréable surprise qui ne decevra pas l'amateur, un des meilleurs films transalpins du genre avec notamment Condamnées à l'enfer de Rino Di Silvestro.

Rondi est parfaitement arrivé à montrer et dénoncer la dureté d'un système carcéral d’un autre âge et ses conséquences tragiques sur ces femmes laissées à l'abandon.

Le film est connu sous moultes noms: Quartier discipinaire pour femmes perverses, Prison pour femmes perverses, Penitentier pour femmes perverses, Chiennes en cage- J'Adooooooooooooore 8)-, Prison spéciale...

Pour voir le film dans son integralité, les VHS francaises variant entre 70 mn et 80mn :( :twisted: selon les editions, se rabattre sur la VHS italienne ou le guetter lors d'une diffusion à la cinématheque comme il y a deux ans je crois.

Le corbeau pervers mais pas en cage qui adore se faire fouiller l'anus! :D
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manuma
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Message par manuma »

Je m'étonnais aussi que Sir Draven soit passé à côté de ce fleuron du genre ... Une jolie découverte en tout cas pour moi que ce bis très malin et très efficace dans son mélange d'exploitation pure et de message dénonciateur.
eric draven
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Message par eric draven »

manuma a écrit :Je m'étonnais aussi que Sir Draven soit passé à côté de ce fleuron du genre ... Une jolie découverte en tout cas pour moi que ce bis très malin et très efficace dans son mélange d'exploitation pure et de message dénonciateur.
Tout simplement que j'ai mis des années à pouvoir trouver le film en VHS française- et contrairement à toi ma version ne faisait que 70 mn, la tienne si j'en crois ton post en faisait 83 :?- il a fallu que j'attende de voir la version italienne pour avoir enfin une vision décente de ce petit bijou du WIP.
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Message par manuma »

Vu également en italien (avec une petite séquence en français, lorsque Brochard rencontre ses parents, au parloir). Il existe selon IMDB une version de 90 minutes, mais l'info reste à vérifier ...
eric draven
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Message par eric draven »

La version portugaise apparemment.. Hmmm des plans de poils en plus peut etre!! :lol: :lol:
Mais bon l'IMDB surtout niveau durée... :roll: :roll:

la version italienne dite integrale me semble t'il est de 86 mn. Je verifierais le metrage quand j'aurais un instant. Ta version est donc la plus complete. Il doit manquer quelques plans de sexe.
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