Scream Bloody Murder - Marc. B. Ray (1973)

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Superwonderscope
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Scream Bloody Murder - Marc. B. Ray (1973)

Message par Superwonderscope »

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Production assez étonnante de 1973, ce film est sorti sous plusieurs titres, dont aussi Claw of terror (j'ai vu une copie US portant ce titre) ou encore the Female Captive.

Une jeune garçon écrase son père fermier sous une moissonneuse, tombe de l'engin et se fait écraser une main. Doté d'un crochet, il sort de l'institution quelques années après pour rejoindre sa mère. Celle-ci se remarie et il est clair que le garçon a un énorme complexe d'Oedipe, ne supportant pas qu'elle se fasse toucher par un autre. Il élimine son beau père à la hache et tue accidentellement sa mère. Commence alors une errance sur les routes américaines, hanté par les visions déformées de sa mère ensanglantée.


Le début souffre d'une écriture aléatoire (allez, à toire), se contentant d'aligner quelques meurtres sans réélle avancée de l'histoire. Ne serait-ce que la première scène, intéressante mais mal écrite, où l'on voit le gamin sauter à côté de la moissonneuse et inexplicablement, se retrouve devant pour se faire écraser la main. Totalement illogique et pour une entrée en matière.


Le récit devient passionnant dès qu'il rencontre Vera (Leigh Mitchell) une prostituée hippie et peintre à ses heures , souhaitant sa liberté pour elle même. Il en tombe visiblement amoureux, mais d'un amour chaste, tout en vénérant sa peinture... et il refuse de voir qu'elle se fasse toucher par d'autres hommes. Il va alors tout faire en oeuvre pour se faire aimer, au point d'assassiner les occupants (une handicapée et sa gouvernante) d'une grande demeure pour y prendre place et installer l'objet de son désir.

Le jeu pervers prend place, car elle refuse ce qu'il offre. il la ligote sur le lit, commence à la tenir en laisse pour l'obliger à profiter de ce qu'il lui offre : un endroit calme pour peindre. Les scènes de bondage sont assez réaliste et l'on sent précisément cette sensation de baillonnement, d'enfermement et d'impossibilité de se révolter. Et on pense à quoi, qu'un fou furieux emprisonne une artiste afin qu'elle fasse son oeuvre sus ses ordres tout en la torturant afin qu'elle reste sous son toit? A Misery, pardi!

Beau cas d'Oedipe poussé dans ses retranchements, le film tient à la fois du film d'exploitation (au début du film) que du huis-clos parfois étouffant, puis d'un doté d'un final totalement délirant et assez surprenant d'un point de vue scénaristique


SPOILER

puisque la jeune femme se voit déchirée par le crochet de son assaillant au moment où la caméra la montrée sauvée. Cette scène fait penser un peu au final de Lady in a Cage, d'ailleurs, dont il reprend la construction.
Mais c'est la dernière scène où le scénariste se lache:
dans une église, le jeune homme se fait assaillir par ses visions cauchemardesques de ses victimes zombifiées. Ceci ressemble d'ailleurs étrangement au final de Maniac !


END SPOILER

Autant la première partie me semble médiocre et parfois mal jouée, autant la deuxième est dotée d'une charge psychologique inattendue(certes primaire) , allant de pair avec un scénario dont on ne se doutait pas qu'il prendrait une telle direction.

Les meurtres se situent la plupart du temps hors champ, mais une caméra très mobile et proche des acteurs, un montage très cut donne une sensation de brutalité réaliste, notamment dans le meurtre au hachoir de la gouvernante.

Très en phase avec ce que les années 70 ont pu donner comme produits, mais une découverte surprenante, bien meilleure que les commentaires médiocres qu'on peut lire ici et là. Même si on est loin d'un incunable du 7e art, il est étonnant de le voir régulièrement omis ou oublié.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Tubbytoast
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Message par Tubbytoast »

Sorti en vhs chez nous sous le titre "le manchot".
fantomas 2
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Message par fantomas 2 »

Lorsque le film passa pour la première fois au Marché du Film à Cannes, il était ultra-gore (suivant les normes de 1972...) et ne trouva pas d'acquéreur.
L'année suivante, il fut représenté sous le titre "Captive Female", avec pas mal de gore en moins, alors que pour sa première version les affiches US avaient même inventé le slogan "Le premier film de gore-nographie !". Et curieusement, un autre film appelé "Scream Bloody Murder" fut alors également présenté... Et, pendant des années, tous les bouquins de référence se plantèrent régulièrement, pensant qu'il n'y avait qu'un seul film et présentant une fiche technique qui mélangeait les deux productions !
Ce second "Scream Bloody Murder" devait finalement lui aussi être exploité sous un autre titre, "My Brother Had Bad Dreams".
Pour en revenir au premier "Scream Bloody Murder", c'est sans aucun doute la version coupée qui fut exploitée en France en VHS sous le titre "Le manchot", car on n'y trouvait pratiquement plus rien de ce qui avait été montré à Cannes en 1972...
stebzh
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Message par stebzh »

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Defest
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Message par Defest »

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dispo en Zone 1 double feature avec Sisters of death

un petit film de psychokiller en avance sur son temps à decouvrir sans hesitation (surtout vu le prix derisoire de l'edition DVD)
assez gore pour l'epoque, on retiendra surtout les apparitions psychadeliques de la mere.

(Sister of death est quand à lui assez Z et mou)
drummonde
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Message par drummonde »

J'aime beaucoup ce manchot , meme si la vhs française est mediocre .


SPOILER A LA CON

Le meurtre de la femme de menage est tres violent et m'avait surpris , comme toute cette ambiance etouffante et ce tueur , veritable petit salopard pour qui on eprouve vraiment de la haine , ce qui est tres rare
avec un film de psycho killer . Concernant le final je dirais carrement que Lustig , gros bisseux comme chacun sait , a pompé sur ce film pour son Maniac

Ca passait a Cannes ce type de films ? Quelle epoque formidable 8)
Ceci est un P.38, le flingue le moins puissant du monde. Si je te touche avec, c'est même pas dit que je te fasse un troisième téton.
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le charognard
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Message par le charognard »

fantomas 2 a écrit :Lorsque le film passa pour la première fois au Marché du Film à Cannes, il était ultra-gore (suivant les normes de 1972...) et ne trouva pas d'acquéreur.
L'année suivante, il fut représenté sous le titre "Captive Female", avec pas mal de gore en moins, alors que pour sa première version les affiches US avaient même inventé le slogan "Le premier film de gore-nographie !". Et curieusement, un autre film appelé "Scream Bloody Murder" fut alors également présenté... Et, pendant des années, tous les bouquins de référence se plantèrent régulièrement, pensant qu'il n'y avait qu'un seul film et présentant une fiche technique qui mélangeait les deux productions !
Ce second "Scream Bloody Murder" devait finalement lui aussi être exploité sous un autre titre, "My Brother Had Bad Dreams".
Pour en revenir au premier "Scream Bloody Murder", c'est sans aucun doute la version coupée qui fut exploitée en France en VHS sous le titre "Le manchot", car on n'y trouvait pratiquement plus rien de ce qui avait été montré à Cannes en 1972...
Ayant les deux, je confirme que la VHS a une durée plus courte que le DVD
fantomas 2
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Message par fantomas 2 »

Ca passait a Cannes ce type de films ? Quelle epoque formidable
Au Marché du Film, pendant le Festival - mais pas dans les projections officielles !

Pour "Le Charognard" (joli nom): tu es sûr que cette différence vient du film lui-même (entre le DVD et la VHS) et non de l'écart entre NTSC et Secam ?
eric draven
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Le manchot / Scream bloody murder- 1973- Marc B. Ray

Message par eric draven »

POur feter hallloween, Eric oublie ses perversions transalpines et s'octroie une petite odyssée sanglante dans L'Amerique profonde! :D

Sceam.. s'inscrit dans la lignée des films considérés comme les ancêtres du slasher actuel, ces petites séries B américaines parfois indépendantes qui appartenaient à tout un pan du cinéma d'horreur d'alors comme entre autre Three on a meathook ou Pigs mais également plus indirectement à des oeuvres telle que Texas chainsaw massacre.

On y retrouve ce décor immuable d'une Amérique profonde propice à toutes les tares et l'ouverture du film donne d'emblée le ton du film.

Un petit garçon qu'on devine psychologiquement malade écrase son agriculteur de père avec son tracteur mais ne pouvant plus arrêter l'engin, il saute et perd une main.
C'est dans un hopital où sa main a été remplacée par un crochet metallique qu'il passera son adolescence avant de revenir dans la maison familiale pour découvrir que sa mère s'est remariée.

Tout va trés vite, c'est le moins qu'on puisse dire et Marc B. Ray fait fi non seulement de toute logique mais également tout aspect rationnel et psychologique.
Ainsi devine t'on que Matthew voue un amour invetéré à sa mère, seule et unique femme de sa vie mais entretient une haine sans limite à la gente masculine et surtout à toute forme d'amour et de sexualité.

C'est sur cette base que Ray fait reposer la trame de son intrigue. Peu importe d'où lui vient ce traumatisme qu'on devine remonter à son enfance, l'important pour le réalisateur est d'accumuler les massacres. Aprés avoir tué son beau-père et accidentellement sa pauvre mère, Matthew quitte la ville et commence son sanglant périple.
Il tue tout ce qui peut lui rapeller l'amour et le sexe, le visage de sa mère le hantant jusqu'au jour où il tombe sous le charme d'une prostituée qu'il va vouloir pour lui seul.

Si la totale improbabilité de l'histoire surprendra, si on s'étonnera de tant de laxisme scénaristique de la part de Ray qui accumule invraisemblances sur invraisemblances, Scream.. dégage pourtant un charme indéniable qui séduira trés vite l'amateur de slasher.

C'est tout d'abord cette atmosphère glauque, poisseuse, aux limites du malsain, la folie dévastatrice de ce jeune garçon mutilé dans sa chair qui se retrouve avec un crochet en guise de main, sorte de monstre aux yeux des autres.

Ce sont ensuite ces personnages tous plus antipathiques les uns que les autres, le marin libidineux, la vieille paralytique grincheuse, le docteur.. Parmi eux, la prostituée au grand coeur semble la plus attachante, la plus sincère et surtout la plus normale, faisant fi justement de toutes ces anormalités en acceptant les gens tels qu'ils sont.

Si la première partie du film est sans aucun doute la plus faible, se contentant d'aligner les morts en dédaignant toute logique, la deuxième partie est beaucoup plus interessante et y réside en grande partie toute la force et l'interet du film.
C'est le long calvaire de Vera retenue prisonnière par Matthew dans l'immense propriété qu'il s'est approprié aprés en avoir tué ses occupants.

On retrouve la trame classique du psychopathe fou amoureux dans le sens le plus pathologique de l'expression retenant sa victime qu'il veut à lui pour l'eternité.
C'est ici que Ray semble faire preuve d'un certain sens de la mise en scéne et du suspens même si tout semble téléphoné mais là où il change les régles traditionnelles c'est dans le no happy end et la cruauté de son final plutôt inattendu quant au sort de l'heroine.

Pris dans une irreversible folie, poursuivi par les spectres grimaçants de toutes ses victimes, c'est dans une église que le jeune homme se réfugie comme pour empecher ces redoutables et terrifiants fantomes de l'emmener avec eux.
C'est lors d'un ballet infernal qu'ils auront pourtant raison de Matthew qui finira par s'eventrer, agonisant au pied du Christ comme dans une sorte d'ultime redemption.

Dans ce tourbillon de pure démence émanant d'un esprit aussi ravagé que torturé, Ray mèle à cette accablante réalité un soupçon de fantastique qui rapellera à certains le final de Maniac.

On peut regretter que le personnage de Matthew ne soit pas plus fouillé mais là n'était certainement pas le propos du réalisateur plus décidé à nous livrer une petite série horrifique choc et particulièrement sanglante

A ce niveau, il atteint parfaitement son objectif d'autant plus que ce dépouillement psychologique ne nuit pas vraiment au film, le spectateur étant absorbé à son tour par ce vent de violence que déchaine le jeune infirme.

Si on a du mal à s'attacher à lui de par ce manque de profondeur, le visage ingrat de Frank Holbert sert assez à la crédibilité de ce personnage qui porte toutes les stigmates d'une enfance traumatisée ùême si son jeu de comédien reste assez superficiel à l'instar de celui des autres acteurs. On saluera tout de même la prestation de la Mitchell dans le rôle de Vera qui tire de façon plus que correcte son épingle du jeu en malheureuse victime.

Les inconditionnels de gore et d'effets sanglants seront quant à eux pleinement satisfaits: eventrements, gorges tranchées ou arrachées, meurtres à la hache, corps écrasé sont au rendez-vous jusqu'au fabuleux meurtres de la vieille paralytique, sa bonne et leur chien au hachoir à viande.

On retrouvera donc dans Scream bloody murder tous les élèments qui feront les beaux jours du slasher dans les 80s tant dans le fond que dans la forme.

Le film de Ray peut à juste titre être vu comme un des ancêtres de ce type de films, une petite série B horrifique à l'ambiance poisseuse particulièrement violente pour l'époque qui retrace la sanglante épopée d'un jeune psychopathe qui ravira sans nul doute les amateurs du genre.

Le corbeau aux ailes crochues :D
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

MES FILMS: http://sd-1.archive-host.com/membres/up ... lms_56.rtf
peter wonkley
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Message par peter wonkley »

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fantomas 2
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Message par fantomas 2 »

D'après ta description, tu as dû voir la version intégrale de ce film, dont l'affiche américaine s'ornait du slogan:
LE PREMIER FILM EN GORE-NOGRAPHIE !!!
J'ai eu moins de chance, car la VHS française, sous le titre LE MANCHOT, une des toutes premières cassettes que j'ai louées vers 1979 ou 80, était totalement coupée. Le film avait été présenté au Marché du Film à Cannes en 1972, dans sa version intégrale et sous le titre SCREAM BLOODY MURDER. Comme aucun acheteur ne s'était manifesté (film trop sanglant pour l'époque ?), il a été représenté l'année suivante, mais amputé de ses scènes choc, sous le titre CAPTIVE FEMALE.
C'est sans aucun doute cette version qui était sortie en France en VHS.
Le plus drôle, c'est que lors de sa seconde présentation, sous le nouveau titre, un AUTRE film américain titré SCREAM BLOODY MURDER était lui aussi présenté au Marché du film...
Ce qui fait que pendant des années, presque tous les livres de référence ont mélangé les deux films (surtout que tous les deux parlent de jeunes tueurs psychopathes), en mélangeant aussi les deux fiches techniques !

Pourrais-tu me dire dans quelle collection on trouve la version que tu as vue ??? merci !
drummonde
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Message par drummonde »

Je passe juste dire qu'Angus Scrimm joue un petit rôle (celui du médecin de famille), que même coupé le film est trés bon et trés violent, et surtout qu'il s'agit d'un doublon :lol:
Ceci est un P.38, le flingue le moins puissant du monde. Si je te touche avec, c'est même pas dit que je te fasse un troisième téton.
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Romain
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Re: Scream Bloody Murder - Marc. B. Ray (1973)

Message par Romain »

Je voulais écrire une review dans le cadre des 50 movie pack et hop!!! Je me rend compte que Superwonderscope avait déjà mis en ligne (quatre ans plus tôt) ce que j'avais prévu d' écrire (le coup du faux raccord moissonneuse batteuse, Misery-Maniac! Dans les cas là, on s'incline et on dit +1!
A réserver à tout ceux qui adorent que les manchots au cinéma aient des bras de 3 mètres et des manches longues...
Visitez le site www.jaws-3d.com !
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