PUBLIC AVERTI!
Crée par la même équipe que celle du blasphéatoire et subversif Subconscious cruelty http://www.devildead.com/forum/viewtopic.php?t=19343 mais réalisé cette fois par Mitch Davis, Divided into zero nous entraine dans les méandres et les tourments de l'âme humaine, ceux qui peuvent mener au seuil de la folie, cette fissure dans laquelle on se perd et ne ressort plus.
C'est ici le parcours d'un enfant dont le père est mort carbonisé et dont la mère s'est suicidée afin d'éviter de faire face à ses propres peurs. Il a ainsi nourri une fascination pour l'auto-mutilation, les cicatrices au rasoir qu'il s'inflige y cherchant une réponse à ses questions, ses peurs.
Il perpetue cette fascination dans sa vie d'adulte trouvant le plaisir dans le masochisme avant qu'arrivé à l'hiver de sa vie il ne se livre à des actes pédophies, miroir de l'enfant qu'il fut, retour impossible vers un passé qu'il refuse au nom d'un Dieu qu'il rejette.
"If there is a god I wish I could never be reborn!
Comme pour Subsonscious.. Divided into zero est un fatras d'images surréalistes et subversives qu'une fois encore chacun pourra interpréter comme il le sent ou le ressent, engencé cette fois de façon plus brouillonne que Subsconscious.. plus confuse mais tout aussi dépourvue de trame narrative.
C'est ici simplement le cheminement en trois parties de celui appelé le Wanderer, celui erre perdu dans le labyrinthe de son âme, de son enfance au crépuscule de sa vie, les raisons qui l'ont mené à sa sanglante fascination pour l'auto-mutilation puis vers la folie.
C'est aussi les interrogations et la peur sans nom qui naissent d'états de fait qu'on ne peut expliquer, la terreur de ne pas comprendre qui on est, le pourquoi de nos actes, ces questions qui hantent l'homme jusqu'au seuil de sa mort.
Enfant, il est né par césarienne, première mutilation qu'il a connu en sortant de ce ventre ouvert créant cette fascination pour la scarification et l'auto-mutilation.
Adolescent il passe son temps à se taillader les bras au rasoir, bonheur orgasmique qu'il reproduira plus tard dans ses ébats amoureux en se faisant lacerer le corps, ouvrir le ventre, jeux sado-maso durant lesquels il se souvient de ce qu'il éprouva face à l'agonie de son père prisonnier des flammes, du corps de sa mère qu'il laissa décomposé dans la cuisine aprés son suicide, n'éprouvant aucun
Comme pour Subconscious... Divided into zero baigne dans un incessant climat hérétique et blasphématoire, existence d'un Dieu dit Bon mais qui autorise la souffrance, la peur.
Les sanglants ébats sado-maso sont ainsi entrecoupés de flashes d'une cruauté sans nom où le Wanderer se transforme en Christ crucifié aux entretoises d'un lit en métal, ensanglanté, au milieu du capharnaum putride.
C'est aussi la recherche de la purification du corps et de l'âme non plus par l'eau mais l'urine.
Davis nous offre ainsi des scénes d'urophilie étonnantes

Sa partenaire lui urine sur le corps durant leurs ébats, torrent doré sortant en un long plan séquence de ce sexe percé


Si dans Subconscious.. la femme se vidait de son sang lors de ses régles fuyant de toutes parts, transformant son lit en océan, le vieillard se vide de son urine qui s'écoule en rivières folles et se transforme en larmes.. pleurer son urine. "Urinate in agony"
Mais si l'urine est purificatrice, elle est aussi blasphematoire et on urine sur ce Christ crucifié.
L'élément liquide est d'ailleurs omni-présent soit sous forme de cette urine soit sous formes de larmes, on se vide comme pour mieux évacuer sa peur, sa folie.
L'enfance sous toutes ses formes est aussi présente, cette enfance d'où tout traumatisme part, enfance symbolisée par outre celle du Wanderer, par ces poupées de plastique qui pleurent quand on leur met des yeux, ces embryons abominables que manipule le vieillard et enfin cette petite fille qu'il va torturer.

De son enfance-calvaire, il en a nourri une haine sourde mélée d'une forme d'obsession née du regret jusqu'à développer des tendances pédophiles qui le rongent, effroyable combat interieur offrant les scénes les cruelles du film.

De cette enfant au manteau jaune lui offrant une citronnade ( urine?)-tout est jaune comme l'urine- il en fera son martyr, la crucifiant au mur, exsangue, les yeux de la fillette refletant toute la peur et l'horreur du monde, des lames de rasoir plantées dans la bouche images douloureusement terrifiantes.
Elle est comme le reflet terrible, obsessionnel de son passé, effroyable face à face avec lui même dans le plus glacial des silences jusqu'à l'acte sexuel où la poupée interfère avec la fillette pour un obscène cunnilingus.
Mais la mort n'est même plus une délivrance puisqu'avec elle, les questions resteront encore plus effrayantes face à l'ultime instant. Pourquoi suis je ainsi?
Si quelqu'un a su donner à la Peur une image, c'est Davis, le film se cloturant par une des plus terrifiantes images de la Peur qui soit, la peur ave un "P" ce regard effroyable de l'homme perdu au plus profond de lui même, face à la nuit de son âme, reniant Dieu, cette main qui s'agrippe, glisse au son de pleurs lugubres comme sortis des entrailles de l'Enfer aors que la voix sépulcrale du Wanderer psalmodie:
"There is a crack in the center of me
I've lost myself deep inside of it
I can't stop my mind from haunting my soul
and all the logic in the world wouldn't save me
I don't how it is that I've become what I am
All is meaningless
I'm cold in my warmth
Warm in my absence
I'm very very.. afraid"
Moins cruel et moins insupportable que Subconscious... Divided into zero est une oeuvre une fois encore derangeante et subversive, un film aux limites de l'experimental, vertigineuse plongée au coeur de l'âme humaine et les méandres de la folie, une exploration tortueuse des questions existentielles et des interrogations d'un être perdu dans l'inconnue noirceur de son âme et ses peurs.
D'une beauté plastique etonnante, privilégiant les couleurs vives tranchant avec le noir de certaines scénes, renforcé par une BO atmosphérique à la fois opressante et planante, Divided.. quasiment dénué de dialogue si on excepte vers la fin du metrage, bénéficie d'un jeu d'acteur excellent, 3 acteurs jouant le Wanderer aux trois phases de sa vie dont le jeune Max Firatli, adolescent sombre aux faux airs de Thomas Howell qui a envouté Eric.



Le visage émacié et le regard noir de Philippe Daoust est un wanderer adulte en slip noir

On notera la perfection des F/X d'un réalisme une fois de plus saisissant.
Un film qui comme Subconscious cruelty en fera fuir plus d'un!!
Le corbeau urophile qui adore se taillader les ailes en se donnant du plaisir!
