Vu ce soir en avant-première à l'UGC Bercy dans une salle désespérément non pleine.
Erica Bain (Jodie), journaliste-animatrice d'une radio intello new yorkaise, aime profondément David Kirmani (Naveen Andrews), chirurgien, au point que tous deux préparent leur mariage. Mais un soir, en promenant leur chien dans Central Park, ils sont pris à partie par trois voyous. Et ça tourne très très mal puisque Erica échoue à l'hopital alors que David file directement à la case souterraine. Rentrée chez elle, Erica a évidemment beaucoup de mal à se remettre et, prise de paranoia, s'aperçoit que la ville qu'elle chérissait lui fait désormais peur. Elle décide de s'acheter un flingue et, peu après, alors que sa vie se retrouve une nouvelle fois en danger, elle s'en sert. Elle se rend alors compte qu'elle n'est plus la même et qu'il est finalement facile de se retrouver dans des situations de légitime défense. Sa croisade ne passe évidemment pas inaperçue et l'inspecteur Mercer (Terrence Howard) va alors croiser son chemin...
Et on assiste une nouvelle fois à du grand Neil Jordan, et à un film un petit peu plus riche quand même qu'Un Justicier à New York, même si les deux partagent évidemment la même thématique principale. Heureusement, A Vif (quel titre pourri, franchement...) ne se présente pas juste comme un remake du brûlot de Michael Winner, ne serait-ce que par quelques thémes abordés tout à fait contemporains. Voila pour ce qui est du Justicier...
On assiste donc à un fil d'une puissance assez exceptionnelle, qui nous implique très vite car l'identification à Jodie Foster est totale, et devient du coup glaçante quand elle passe à l'acte. La mise en scène est sublime, au même titre que l'interprétation de Jodie Foster, et toutes deux n'en font jamais trop, les effets sont chocs quand il le faut sans pour autant jamais verser dans le spectaculaire. Evidemment, seule l'intelligence de ce metteur en scène permet de garder cette ligne, et on imagine si le sujet était tombé dans les mains d'un autre (non, je ne citerai pas de noms). Certaines scènes font parfois penser à du Clint Eastwood, l'ombre du grand Clint pesant d'ailleurs à plusieurs reprises et à différents niveaux tout au long du métrage.
Cependant, car il y a un cependant, la mise en scène pleine et intègre de Neil Jordan ne pouvaient tolérer le moindre écart scénaristique. Et il y en a notamment deux, dont le plus génant étant celui de la toute fin, qui semble dès lors sortie d'un tout autre film.

C'en est tellement incroyable que le chateau de cartes si habilement érigé jusque là manque de s'échouer lamentablement, et le sublime plan final vient à peine compenser la déception.
Reste un drame sublime qui m'a laissé sur les rotules et le premier discours de Jodie Foster à la radio après son accident risque de me hanter longtemps...