En 1945, sur le front hollandais, alors que les alliés s'apprêtent à donner le coup de grâce à l'armée allemande, trois soldats américains s'évadent d'un stalag, aidés par un allemand. L'un des fuyards est abattu, mais les autres arrivent jusqu'aux résistants hollandais qui leur confient la mission de dérober des documents à la Wehrmacht.
Le film d’aventures guerrières ayant constitué un filon cinématographique plutôt rentable sur la seconde moitié des années 60, il était inévitable que le soldat De Martino, l’un des troufions les plus dociles du cinéma de genre transalpin, se retrouve au cours de cette période aux commandes de l’une de ces machines de guerre italiennes transpirant plus souvent le système D et la contrefaçon que le spectaculaire et l’originalité.
Le film en question,
La Gloire des canailles, a été réalisé par De Martino la même année que son
OK Connery, et, entre son héros beau gosse dragueur à sang-froid, ses péripéties toutes plus rocambolesques les unes que les autres et la présence de l’ex James Bond-girl Daniela Bianchi aux côté de l’ex OSS 117 Frederick Stafford, je lui trouve justement un petit côté James Bond à cet ersatz des
12 salopards.
On l’aura donc pigé, l’Histoire avec un grand H, le film de De Martino s’en balance. On est là avant tout pour se divertir. Aussi, dans le but fort louable d’en offrir pour son argent au spectateur en matière d’action et de rebondissements, le scénario ne recule devant aucun cliché, aucune aberration. Les séquences de combat, bardées de stock-shots, sont elles aussi assez délirantes et, du côté de la distribution, la même absence totale de recherche d’un semblant de crédibilité prévaut : Adolfo Celi campe ici un chef de la résistance hollandaise, Michel Constantin joue les officiers allemands (travaillant néanmoins pour les alliés), Daniela Bianchi est une juive allemande … bref,
La Gloire des canailles, c’est clairement du grand n’importe quoi ... mais du n’importe quoi bien fait. Les stock-shots passent plutôt bien dans le film et les vraies scènes d’action ont de la gueule à défaut de style. Le rythme ne faiblit pas un instant et le tout demeure très amusant à suivre. A retenir également une partition de Morricone et Nicolaï excellente, et même si celle-ci renforce malgré elle le côté nanar de l’entreprise, la gravité de son thème martial, le sérieux de son thème romantique sonnant effectivement un peu hors propos ici.
Un De Martino mineur, qui n’échappe pas toujours totalement au ridicule (voir la séquence finale, tout de même un peu crétine), mais qui mérite tout à fait le coup d’½il, ne serait-ce que pour sa distribution, qui rassemble d'ailleurs plusieurs habitués au cinéma de e Martino (John Ireland, Daniela Bianchi, Adolfo Celi, Howard Ross).
