Il était une fois - 2007 - Kevin Lima

[Manolito]

Titre US : Enchanted

Dans un royaume de contes de fée, une méchante sorcière précipite la belle jeune fille dont le Prince Charmant est épris dans une autre dimension : celle de New York de nos jours ! La jouvencelle est bientôt rejointe par le Prince. Un serviteur malfaisant de la sorcière arrivent aussi en ville...

Production Disney réalisée par le créateur des "102 Dalmatiens", "Il était une fois" rencontre aux USA et même en France un joli succès grâce à une formule assez simple. Des personnages de dessins animés (sans doute Disney) se trouvent précipités dans une réalité crasseuse et sans pitié. On se retrouve donc devant une succession de décalages et d'anachronismes faciles, mis en scène par une réalisation complètement années 80. Seuls deux numéros musicaux émergent un peu (dont un assez pompé sur Joe's appartement) et on respecte la bonne santé investie par certains acteurs (surtout Amy Adams, en espèce de néo-Julie Andrews, actrice à laquelle le film fait très souvent référence). Mais beaucoup d'autres acteurs sont sacrifiés, comme susan saradon à peine présente ou Timothy Spall qu'on a rarement vu aussi mauvais.

Dernière le vernis d'une fausse insolence consistant à railler de façon démagogique le temps où disney produisait des VRAIS films familiaux de qualité (les années 30-50), on tombe rapidement sur une niaiserie de soap opera, bien banale et lisse, sur une morale passe-partout, sans surprise et archi-conventionnelle, faible excuse pour ce spectacle sans relief... A réserver aux amateurs de Shrek et cie...

[ZombiGirl]

A réserver aux amateurs de Shrek et cie...

Et encore Pour SHREK, au moins, on rigole (enfin moi et MiniMoi ) et les références ne tombent pas à plat comme ici. Irina-7-ans a bien aimé mais j'ai trouvé ça terriblement cucul et sans surprise L'idée de départ est sympa, pourtant, ça change un peu mais le résultat n'est vraiment pas à la hauteur. Certes, quelques passages font sourire (le ménage de l'appart par les rats, les pigeons et les cafards ) et j'ai bien aimé le numéro musical au Central Park mais c'est surtout franchement prévisible et puis Susan Sarandon en méchante sorcière limite travesti en platform boots et au maquillage outrageux

[Lurdo]

En ce qui me concerne, le complet opposé de Manolito sur la majorité des points.

Je ne vois notamment toujours pas le rapport avec Shrek... ici de bout en bout, on est dans un conte de fées humoristique, mais qui reste absolument premier degré sur son fond, comme tout conte Disney digne de ce nom.

Et il y a quand même un sacré paradoxe dans la réception critique du film: quand Shrek se moque pendant trois films des mondes de contes de fées, il se fait allumer par les critiques pour avoir exploité cet univers de façon méprisante; Quand Enchanted fait mine de se moquer du même univers, avant de virer au conte de fées dans la plus pure tradition Disney en seconde moitié, il se fait allumer par les critiques pour être niais, cul-cul, et sans surprises...
Dans un cas comme dans l'autre, le film est perdant.

Alors qu'en ce qui me concerne, c'est justement cette adhésion aux codes du conte de fées (et de la rom-com newyorkaise, conte de fées moderne) qui fait la force du film.

Oui, c'est prévisible, mais quel conte de fées n'est pas prévisible?

Parce que franchement "morale passe-partout & archi-conventionnelle", c'est ce qu'on peut dire de tous les Classiques Disney depuis Blanche-Neige, hein...

Et là où Manolito voit de l'insolence démagogique raillant les classiques Disney, moi j'y ai vu un hommage constant à ces mêmes classiques, que ce soit au travers de clins d'oeils omniprésents à l'univers Disney, de la gestuelle d'Amy Adams lors de ses premiers moments dans le monde réel, etc...

(quand au passage nettoyage d'appart, si le simple fait qu'il y ait des cafards suffit pour dire que c'est pompé sur sur Joe's Apartment, c'est un peu léger... ça tient amha plus du clin d'oeil fait en toute connaissance de cause qu'autre chose - comme les affiches de Supes Returns et de Hairspray derrière le Prince sur le toit de son bus)

Nan, franchement, j'ai bien aimé cette jolie fusion entre le conte de fées classique, et le conte de fées moderne (la rom-com newyorkaise typique), servi par une partition de Menken comme toujours réussie.

Après, c'est sûr, faut pas être allergique aux comédies romantiques et aux numéros musicaux. Et c'est pas parfait. Mais c'est très honorable, comme film, et ce retour de Disney à ses racines est à saluer, AMHA.

Et d'ailleurs c'est marrant de voir le gouffre entre les critiques françaises, sur allociné, notamment (où plus de la moitié des critiques presses sont mitigées ou négatives) et les critiques US (94% de positif sur rottentomatoes, 75% sur metacritic, avec pas une seule critique vraiment négative)... je ne sais pas trop qu'en déduire...

(sinon, je rejoins quand même manolito sur le rôle trop limité de Sarandon - même si ça sent probablement les scènes coupées - et sur le surjeu de Spall)

[Mercador]

Deux gros défauts énormes qui ont bien failli me plomber la projection :

1) L'animation dans la partie dessin animé est tout simplement hideuse. On est très loin de l'âge d'or du Studio ou plus récemment de films comme Aladdin ou Tarzan. Pour tout dire, ça m'a fait mal au coeur de voir une telle régression. Disney a fermé son département d'animation traditionnelle et ça se voit.

2) Toutes les séquences avec Timothy Spall et Pip, l'espèce d'écureuil en CGI sont ratées et pénibles résultant dans des saynètes vulgaires qui jurent avec le reste de l'histoire.

Une fois mis ceci de côté, j'ai vraiment beaucoup aimé. La performance d'Amy Adams y est pour beaucoup. Il fallait qu'on croit à sa princesse de contes de fée égaré dans notre monde et ça fonctionne !

Alors bien sûr tout le film est prévisible, mais comme l'a souligné Lurdo, quel conte de fée ne l'est pas ?

C'est drôle, frais, le passage musical à Central Park m'a à la fois plié de rires et beaucoup ému (je sais, je suis très fleur bleu).

Ca faisait d'ailleurs bien longtemps qu'Alan Menken n'avait été aussi bon. Les paroles des chansons sont du même tonneau que ses meilleurs travaux avec le (très) regretté Howard Ashman (de Little Shop of Horrors à Aladdin).

[manuma]

le film joue sur deux tableaux : la parodie de conte de fées et le conte de fée "pur et dur". Un double programme donc, que j'aurais aimé voir fonctionner davantage sur la première orientation citée que sur la seconde. Malheureusement ce n’est pas le cas et après un début aguicheur forçant joyeusement le trait sur l’irréalisme un peu bêta et le côté rétrograde du conte de fée version Disney, le récit verse progressivement dans un très conventionnelle love story sucrée et proprette comme l’Oncle Walt les aime tant. Bref, en gros on se moque un moment – avec succès – puis on passe aux choses sérieuses en servant au spectateur exactement ce que l’on vient de tourner en dérision sous ses yeux. Curieux - ou diablement opportuniste - comme démarche.

Autres bémols : la sous-exploitation totale de Susan Sarandon en méchante reine (4, 5 scènes, à tout casser), ainsi qu’un final spectaculaire pas des plus convaincants, sentant un peu le remplissage.

Pas un mauvais moment dans l'ensemble : certaines scènes sont franchement marrantes, Amy Adams est très amusante et les gros moyens de chez Disney assurent au spectateur un confort continu. Mais il est certain que, sur un tel sujet, il y avait matière à une comédie autrement plus savoureuse.