David Chappellet est un skieur doué, mais pas pour les relations humaines. La blessure d'un de ses compatriotes lui permet de rejoindre l'équipe nationale pour les jeux olympiques. Mais là encore, David a bien l'intention de faire cavalier seul ...

Le premier film d’un cinéaste que j’aime bien, Michael Ritchie, responsable de quelques échecs commerciaux et flops artistiques des année 80 indéfendables aux yeux de certains, comme The Island ou The Golden child, mais également auteur de plusieurs satires aiguisées des mœurs socio-politiques de l’Amérique des années 70 (Votez McKay, Smile, Semi-tough). The Downhill racer fait lui parti des quelques œuvres assez cotées de Ritchie. Il s’agit de la première des 2 collaborations du cinéaste avec l’acteur Robert Redford.
Le film mérite largement sa bonne réputation. C’est une réussite à tous les niveaux. Le scénario d’abord, qui nous invite à une passionnante étude de caractère doublée d’une réflexion pertinente sur la fragilité de l’exploit sportif, la notion de réussite dans le monde de la compétition sportive. Ne pas trop se fier à son titre français donc : : La Descente infernale est plus qu’un simple film d’aventures sportives. Ce qui n’empêche pas les séquences de compétitions d’être remarquablement filmées, dans un style semi-documentaire percutant et me semble t’il assez innovant pour l’époque, que l’on retrouvera d’ailleurs dans la plupart des films seventies de Ritchie. Visiblement ce sont de véritables courses de descente que le réalisateur filme ici. Sa caméra saisit brillamment petits détails, gestes, regards ou objets qui en disent beaucoup sur le stress et la concentration des skieurs avant le départ. Un regard tranchant que le réalisateur applique également au portrait de son drôle de héros, David Chappellet, une star du ski en devenir arrogant, taciturne et individualiste. A une scène d’engueulade entre Hackman et Redford près, le dialogue est relégué au second plan dans le film. Les échanges verbaux sont rares et souvent anecdotiques en surface. Ritchie joue davantage sur les silences, la composition des plans pour créer une atmosphère, faire passer une idée. Comme dans le passage des retrouvailles entre Chappellet et son père, qui nous apprend en une poignée de cadres quasi muets tout ce que l’on doit savoir de la relation entre le père et le fils, comme de l’ambiance provinciale déprimante et étouffante dans laquelle Chappellet a grandi. Au passage on retrouve là l’une des grandes thématiques du cinéma de Ritchie : le portrait de l’Amérique des bleds paumés.
Redford et Hackman jouent dans le même registre que Ritchie. Des prestations tout en retenue, puissantes, complexes tout en gardant une petite part de mystère. SPOILER La résolution est à la hauteur du reste. Chappellet gagne sa course mais Ritchie relativise tout de suite son exploit de façon subtile, ironique et un peu cruelle. SPOILER
Vu sur le DVD Zone 2 sorti tout récemment et dispo actuellement en hyper dans la collection Best of Paramount Pictures – La Dvdthèque pour 9€99. Aucun bonus, ce qui est dommage pour un film d’une telle richesse, mais bon, depuis le temps que j’attendais qu’il sorte en DVD, je vais pas faire la tronche.
