A la mort soudaine de son père, le jeune Victor Frankenstein hérite de son titre, son château et de sa servante avenante et très arrangeante Alys. Victor préfère alors abandonner ses études et rentrer chez lui entreprendre des expériences scientifiques que n'approuveraient jamais ses professeurs. Son meilleur ami Wilhem l'accompagne. Victor tente sa première expérience en se servant d'une tortue domestique qu'il tue puis parvient à ressusciter par chance. Enivré de ce succès, il décide de passer à des choses plus importantes et de construire un être humain. Mais pour cela, il lui faut quelques cadavres ...

Situé juste après le très bon Frankenstein Must Be Destroyed de Fisher dans la série des Frankenstein produite par les studios Hammer, The Horror of Frankenstein marque les premiers pas du scénariste Jimmy Sangster à la réalisation. L’objectif clairement affiché de cette sixième incursion de la célèbre firme anglaise au sein de l'univers crée par Mary Shelley est de faire peau neuve, de redonner une seconde jeunesse au mythe, davantage à travers son approche d’ailleurs que dans son récit, la trame du film collant de près au récit originel de Shelley.
Exit tout d’abord Peter Cushing dans le rôle du baron Frankenstein, c’est le ténébreux Ralph Bates qui va lui succéder, offrant une vision plus d'jeune du personnage, celle d’un dandy désinvolte parfaitement antipathique. On notera également que notre héros sait faire preuve d’un certain sens de l’humour (noir) lorsque la situation s’y prête. Relooking extrême également au niveau de l’ambiance : c’est plus décontracte, avec quelques pointes d’humour ici et là, c’est aussi plus salace tout ça, le scénario s’intéressant notamment de près à l’étrange relation amoureuse qu’entretient Frankenstein avec sa gouvernante, la bien bâtie Kate O’Mara. La forme en revanche reste très sage, trop sans doute … Sangster filmant son histoire correctement mais sans faire preuve de beaucoup d’imagination.
Même s’il est clair qu’on ne se trouve pas face à une ½uvre majeure de la Hammer, dans un premier temps cette nouvelle approche ne fonctionne pas trop mal. Là où ça part rapidement en vrille, c’est à partir du moment où la créature du baron se réveille (au cours d’une séquence super pas spectaculaire d’ailleurs). Dès lors, plus grand-chose ne fonctionne : les réactions idiotes des personnages secondaires, les relations entre le baron et sa créature, qui prêtent à sourire, les agissements de monstre, dont on se demande vraiment pourquoi il est si méchant, qui ne sont secondées d’aucune explication scénaristique logique (on ne comprend par exemple pas pourquoi il épargne la fillette dans la cabane, ni pourquoi il n’a pas explosé la porte de sa cellule avant lorsqu’il s’évade puisqu’il pouvait le faire sans difficulté). Le fait que la créature, interprétée par David « Darth Vader » Prowse, soit un sosie de celle du Frankenstein Junior de Brooks (peut-être s’en est-il inspiré … ) n’arrange en outre pas trop les choses …
Pas désagréable du tout dans l’ensemble, en grande partie grâce à son atmosphère malgré tout très hammerienne, mais pas très convaincant dans sa revisitation du mythe.