Wendell Ambruster (Jack Lemmon, survolté et parfois émouvant) vient chercher le corps de son père , décédé sur l'ile d'ischia, au large Naples. il se rend compte qu'il venait un mois par an rencontrer sa maitresse, morte en même temps dans le même accident de voiture. IL rencontre alors sa fille Pamela Pigott (Juliet Mills) venue elle aussi pour la mort de sa mère. De la franche répulsion, le couple en vient finalement à s'apprécier, jusqu'à reproduire l'espace d'une soirée, les memes faits & gestes de leurs parents. C'estn bien sur, sans compter sur l'environnement ilien qui va se mêler de l'histoire.
A première vue, la durée peut rebuter (près de 2h15). mais au final, Wilder donne au film un rythme dès les premières scènes, qu'il ne va plus lacher par la suite. Entre les imbroglios du personnel de l'hotel (la femme de chambre moustachue sicilienne jalouse comme un tigre, le valet qui fait du chantage) ou de la famille de vignerons "à la napolitaine" et le personnel crucial du concierge (un Clive Revill absolument éblouissant, il n'y a pas d'autre mot!), les dialogues brillants, bourrés de sous entendus et un couple central Lemmon/Mills qui fait des étincelles... le film est simplement un vrai bonheur.
Très drôle, il évite le piège de la comédie de boulevard franchouillarde (et généralement très morale au final) pour faire volte face, tirer à boulets rouge sur le conservatisme américain, sa pruderie légendaire, son hypocrisie, pour se laisser aller à la Dolce Vita italienne, sans oublier de s'en moquer. Personne ne s'en sort indemne et pourtant, le film n'a jamais de méchanceté gratuite envers les personnages ou leurs motivations. Ils sont tous un peu obsédés par le milieu d'où ils sortent et ont oublié de vivre.
C'est aussi le film où jack Lemmon a osé tourner nu, ce qui pour 1972 a fait l'effet d'une petite bombe...toute comme Juliet Mills, où ils se retrouvent tous les deux nus en train de nager et de regarder le soleil se lever sur un rocher au milieu de l'eau. nu, presque, car Lemmon a quand même gardé des chaussettes noires hautes

Mise en scène au taquet, rien ne dépasse, tout est précis le tout allié à un rythme (moins trépidant que Un, deux trois) lui aussi précis et quasi sans temps mort.. bref, un achat sûr. Un film qui mérite largement d'etre réhaussé pour aller au même rang que Certains l'aiment chaud ou La garçonnière.
Vu sur le dvd z2 MGM, pitoyable : menu minimal (vo mono deux canaux, st français, 16/9 , 1.85:1 - c'était d'ailleurs le premier film tourné dans ce format par Wilder depuis La garçonnière) sans bonus. (soupir)