Loin des mythes de Frankenstein ou Dracula, mais tout en gardant cette atmosphère so british, Francis s'attache a un tout autre univers, celui de la folie mentale à travers le personnage de la vieille Mme Von Straub, paralytique vivant dans sa demeure au milieu d'un véritable arsenal de poupées qu'elle bichonne et fait vivre, rongée par une haine qu'elle nourrit depuis plus de 20 ans, née d'un passé bien trouble.
Autour d'elle son fils, jeune homme bien sous tout rapport apparemment et 4 hommes partageant tous le même secret qui les relie à la mégère. Tous 4 seront violemment tués par une main gantée de cuir, une poupée à leur effigie laissée aux cotés de leur cadavre tandis qu'un inspecteur debonnaire mène l'enquête.
Passionnant sur papier, le film l'est un peu moins sur l'écran, faute en incombant à un manque evident de suspens et un traitement trop superficiel.
Francis abat ses cartes trop vite et l'identité du tueur devient vite assez evidente même si Francis cherche à brouiller les pistes.
Il ne reste plus qu'à attendre de voir si on avait raison ou non malgré un retournement final inattendu et particulièrement effroyable.

Ce qu'on retiendra surtout du film outre cette ambiance so british ce sont d'abord ces meurtres assez violents pour l'époque: Une victime est broyée sous les roues d'une voiture, une brulée vive, l'autre pendue et enfin une poignardée.
Mais tout l'interet et la force du film tient dans le personnage de la vieille Mme Von Straub, vieille folle clouée sur son fauteuil roulant vivant au milieu de ses poupées. Il s'en dégage une atmosphère quasi surannée, totalement fantastique, maladive, presque irréelle et donc inquiètante. Ces poupées sont sa vie, son passé, son présent et son futur, ses enfants qu'elle aiment. Elle entretient tout le film durant une folie dont on a du mal à savoir si elle est feinte ou non.
Mais ce dont on est sur c'est de cette haine qui la ronge depuis tant d'années et aujourd'hui on lui vole sa vengeance.
Son passé trouble relié à la guerre ajoute au coté presque pervers du personnage.
Si Francis fait tout pour la rendre particulièrement inquietante, écrasée par une douleur qui la rend tragiquement pathétique, incarnation du mal qui veille et surveille, attendant son jour, ce qu'on n'oubliera pas c'est ce final inattendu, illustration parfaite d'une folie homicide qui n'a fait que grossir, un univers où poupées de cire et poupées de chair ne font parfois plus qu'un, immortalisé par l'image du tueur a son tour paralysé, cloué sur une chaise, transformé en effroyable marionnette, résultat effroyable d'un amour fou où la réalité se confond avec l'imaginaire... et que les rôles s'inversent.
Pour le reste, aucune vraie surprise, tout est conventionnel, un peu trop même, affaiblissant le terrifiant scénario. Un suspens plus entretenu lui aurait fait gagner en force, c'est là où Francis a fauté car bien sot serait celui qui n'aurait pas deviné le fin mot de cette histoire dés la première demi heure.
On retiendra la fabuleuse interprétation de Margaret Johnson dans le role de Mme Von Straub, à la fois terriblement inquiètante et tristement pathétique, personnage pivot du film, et les répliques cinglantes de l'inspecteur joué par un débonnaire Patrick Wymark.
On n'oubliera pas John Stading dans le role du fils, excellent.
Un bel Amicus à découvrir ne serait ce que pour ce final dérangeant et effroyablement beau.
Et j'en connais un qui aujourd'hui à du avoir une belle erection et viendra sous peu répandre son bonheur ici..


Le corbeau qui petit aimait jouer au poupon.
