
Après le délire alcoolisé d'Aaltra, les joyeux drilles Benoît Delépine & Gustave Kervern reprennent du service avec Avida, second long métrage fondé sur une histoire incongrue et un casting loufoque. De quoi confirmer des prémisses cinématographiques intéressantes.
On avait quitté Delépine et Kervern avec Aaltra, un premier film en noir et blanc, outrageusement punk, qui avait du grain (à l'écran mais également dans la tête) à revendre, sorte de road-movie flegmatique où deux antihéros en chaise roulante avaient la ferme intention d’emmerder le plus de monde possible (spectateur y compris) et de s’en prendre à Aaltra, entreprise de matériel agricole responsable de leur perte. Profitant alors de la vague de films made in Belgique qui sont arrivés près de chez nous, les deux auteurs Benoît Delepine et Gustave Kervern nous avaient concoctés un précipité sur deux gros connards, à la fois méchant, cocasse et touchant, où pêle-mêle ils invitaient quelques guest-potes (Benoît Poelvoorde, Noël Godin…), torturaient l’esprit des vieilles dames, engueulaient les enfants, enquiquinaient les familles en vacances et… rendaient au bout du trajet un hommage inattendu et éméché au cinéma d’Aki Kaurismaki, brillant cinéaste Finlandais, poète des beaux jours qui a toujours quelques grammes d’alcool dans son sang.
Auteurs d'un seul film ? Que nenni ! Co-produit par Mathieu Kassovitz, Avida, leur nouveau long métrage également en noir et blanc, s'intéresse à un sourd muet et deux drogués à la kétamine qui ratent l'enlèvement du chien d'une plantureuse milliardaire. Le casting de guest-potes décuplent l'envie : Albert Dupontel en garde du corps maladroit, Philippe Vuillemin en taxidermiste incompris, Claude Chabrol en zoophile débonnaire, et la connotation absurde lestée par quelques vétérans (Jean-Claude Carrière, complice et scénariste seconde période de Luis Buñuel et Fernando Arrabal, respectivement riche paranoïaque et Picador suicidaire) comme naguère Aki Kaurismaki dans Aaltra sera bien présente. Et, puis, qu'on se le dise : un film dans lequel il y a l'immense Bouli Lanners ne peut pas être foncièrement mauvais. Artiste polyvalent très doué (qui a vu son très beau Ultranova, mélange d'intense mélancolie et de désespoir burlesque ?), Bouli qui fait ici l'acteur aura-t-il encore une fois une scène d'anthologie digne d'Aaltra où, pour rappel, il reprenait le Sunny des Boney M dans une version yaourt devant des Finlandais bourrés ? Réponse incessamment sous peu. Pour l'heure, un autre film qu'on a hâte de découvrir (sortie hexagonale le 13 septembre prochain) et qui sera présenté en sélection à Cannes, hors compétition.
Source: Dvdrama
Bande Annonce: http://dvdrama.com/ramaplayer.php?nom=a ... &nostart=1

Après le très chiantissime Aaltra (qu'il faut aimer sinon on passe un peu pour un con sur les forums) ... les compères feront ils aussi bien ?