Funny Game - 2008 - Michael Haneke

[Julien Davenne]

Le même film exactement, quasi scientifiquement dupliqué avec une plus jolie photo et des acteurs forcément plus envahissants... Ceci dis ça donne un 'ensemble plus humain, mais pas assez pour rendre à mon sens l'exercice intellectuel moins vain et facile qu'il ne l'était au départ.

[DPG]

Mouais, j'avais vu (et aimé) l'original grosso modo à sa sortie. Je suis allé voir le remake en sachant à quoi m'attendre (une photocopie) et je sais pas, la mayonnaise a pas pris comme la première fois. Pourtant le film est bien le même, n'est pas plus mal joué, Watts et Pitt notamment sont excellents, je pense donc surtout que le film (original comme remake) ne se prete pas forcément à plusieurs visions, et qu'une fois l'effet choc / surprise de certaines scènes, il reste pas gd gd chose derrière... A voir une fois donc, le vieux ou le nouveau, on s'en fout, et pis ça ira très bien comme ça. La Bande annonce est bien par ctre.

[Dedcap]

De lui, je n’avais vu que le film « Le Temps du loup » que je n’avais pas du tout aimé.

Je suis allé voir celui-ci à cause du pitch et des très bons échos que j’ai eu.

Lorsque je suis sorti, je n’étais enthousiaste au point de tire « waouh, c’est un film fantastique, je veux le revoir le plus vite possible ». Ce film m’a plutôt marqué dans le sens presque premier du terme. Je l’ai trouvé très « dur », brute. Si j’ai bien saisi l’intention du réalisateur alors sur moi et ma sœur c’est un succès. Ca fait mal, c’est presque pénible d’être spectateur de ce film au niveau de l’idée et des personnages.
Je ne le conseillerais pas à n’importe qui. Il me rappelle un peu (de loin mais quand même) « la jeune fille et la mort » que j’adore.

Au niveau de l’impact sur moi en tant que spectateur : 10/10

[celia0]

Le réalisateur espère que le film ne sera pas un succès car cela voudrait dire que la violence du film a plu aux spectateurs à l'instar d'orange mécanique. Il ne faut donc pas voir ce film.

[MadXav]

Le réalisateur espère que le film ne sera pas un succès car cela voudrait dire que la violence du film a plu aux spectateurs à l'instar d'orange mécanique. Il ne faut donc pas voir ce film.

Ca tombe bien, je n'ai aucune envie de voir un copier/coller. Je vais donc abonder dans son sens.

[Julien Davenne]

Le réalisateur espère que le film ne sera pas un succès car cela voudrait dire que la violence du film a plu aux spectateurs à l'instar d'orange mécanique. Il ne faut donc pas voir ce film.

Toujours dans la surenchère narquoise en pose intellectuelle le Michael même quand l'accueil du projet de départ lui échappe!

[Manolito]

Le réalisateur espère que le film ne sera pas un succès car cela voudrait dire que la violence du film a plu aux spectateurs à l'instar d'orange mécanique. Il ne faut donc pas voir ce film.

Toujours dans la surenchère narquoise en pose intellectuelle le Michael même quand l'accueil du projet de départ lui échappe!

C'est tout à fait le paradoxe et la vanité de la démarche de Haneke, ce qui souligne toute l'incohérence, voire la profonde naïveté (ou plutôt malhonnêteté) de son propos. Son seul succès populaire est un film prétendant "dénoncer la violence" qui a trouvé son public dans les amateurs de film extrême qui l'ont plébiscité partout à travers le monde ! Et je suis aussi d'accord avec Cosmodog : après avoir vu "Funny Games", ça ne changera rien à la façon dont vous regarderez "Evil Dead" ou "Salo"... Echec sur toute la ligne, donc...

Mais en fait, je pense que le discours de Haneke n'est pas tant moraliste que parfaitement hypocrite : comme dans tous ses films, Haneke prend un malin plaisir à manipuler de façon sadique le spectateur plus ou moins consentant, en utilisant les moyens de la narration cinématographique pour les mettre dans une situation malsaine et les culpabiliser. Et en plus, une fois le film terminé, il se défausse encore derrière des discours pseudo-moralisants, renvoyant toute la responsabilité sur le spectateur et/ou la société !

Mais Haneke ne dénonce pas tous les les Paul du monde et la société les ayant engendré.

Haneke EST Paul, son alter ego cinématographique, personnage sadique, à l'apparence lisse et polie, mais en fait grand maître de la manipulation et de la cruauté, se complaisant durant toute sa carrière dans son oeuvre noire et cruelle.

Le spectateur se retrouve devant ses films dans la position de la famille martyrisée, prise en otage en rentrant dans la salle de cinéma et en acceptant de se livrer aux règle de la narration classique. Il est pris en otage par le réalisateur abusant de la puissance que le spectateur lui a consenti afin de lui asséner une morale à laquelle le réalisateur lui-même ne croit pas trop. Je ne vois pas d'autres sens derrière le cinéma de Haneke. Tout cela est à prendre pour de l'humour très noir donc...

Sinon, le remake reste effectivement très proche de l'original, le fait que les acteurs nous soient plus familiers ajoute une certaine distance, mais certains moments (surtout le début) reste assez efficace, mélange d'humour très noir et de gratuité dans la cruauté assez efficace. Mais on retrouve aussi de longues plages d'ennui, avec plans fixes chiantissimes et longues séances de séchage de batterie de téléphone au sèche-cheveux. Et l'abstraction et la malhonnêteté de la construction (ce n'est pas tant les personnages ou le récit qui sont importants, mais le seul rapport sado-maso établi entre le spectateur et le réalisateur) rendent le film froid, long, et pas très impliquant. A noter que l'interprétation de Michael Pitt m'a paru ajouté une dose plus importante d'humour noire par rapport à l'original...

Pour ce remake, il faut savoir qu'il est d'un type un peu particulier puisque largement produit par l'Europe, en particulier par une société française. c'est normal qu'il n'ait pas été traité comme un remake à la Michael Bay...

[Cosmodog]

Pas vu le remake, et pas envie... Mais j'ai lu (dans Brazil) une interview d'Haneke avouant ne pas regarder le genre de film visé par "Funny Games" !!! (hormis Hostel). Autrement dit, pas étonnant qu'il se plante dans sa "dénonciation" de la violence, puisqu'il ne maitrise absolument pas le sujet. Un peu comme Cronenberg et son faible "Existenz", qui avouait ne rien connaitre aux jeux vidéo !!

[niko13]

Pas vu le remake, et pas envie... Mais j'ai lu (dans Brazil) une interview d'Haneke avouant ne pas regarder le genre de film visé par "Funny Games" !!! (hormis Hostel). Autrement dit, pas étonnant qu'il se plante dans sa "dénonciation" de la violence, puisqu'il ne maitrise absolument pas le sujet. Un peu comme Cronenberg et son faible "Existenz", qui avouait ne rien connaitre aux jeux vidéo !!

Ouais, enfin bon il faut bien comprendre que Hanneke ne denonce pas grand chose mais surfe plutot sur une vague de maniere un peu hypocrite comme l'a souligne Manolito. Que ce soit dans l'original ou le remake.

Et sinon, petit aparte, Cronenberg ne denonce pas les jeux video dans Existenz, il s'en sert comme toile de fond certes mais il n'y a aucune revendication dans son film.

[arioch]

Un peu comme Cronenberg et son faible "Existenz", qui avouait ne rien connaitre aux jeux vidéo !!

Et pour un mec qui n'y connait rien en jeu vidéo, il y avait pourtant un tas de subtilités très jeu vidéo et qui sont généralement totalement occultés, bizarrement, par les détracteurs qui annoncent être des spécialistes.

Mais bon, c'est pas le sujet !

[mercredi]

Et en plus, une fois le film terminé, il se défausse encore derrière des discours pseudo-moralisants, renvoyant toute la responsabilité sur le spectateur

Pour une fois qu'un cinéaste ne le caresse pas dans le sens du poil... Je préfère un discours de ce type aux déclarations, réellement hypocrites pour le coup, qui justifient la violence à l'écran via des pseudo dénonciations d'ordre sociologique ou politique. Que ces dernières soutiennent une bonne partie des dits métrages; oui, c'est une évidence. Toutefois, je ne crois pas qu'elles constituent la principale motivation du public visé. Ce dernier (moi, la première puisque je revendique une certaine prédilection pour ce type de films) éprouve une réelle fascination pour ce qui a trait - et heureusement - à l'interdit dans notre société: exacerbation des pulsions primitives, comportements pathologiques, ect... La gratuité d'images sans conséquence sur la réalité déculpabilise (d'autant si elles admettent une dimension grand-guignolesque) mais n'expliquent pas la tendance. En gros, l'objectif de ce cinéma équivaut à celui de la tragédie classique: la catharsis. Si je ne condamne pas le genre comme Haneke mais au contraire en célèbre le potentiel, notamment artistique, j'apprécie d'être prise à mon propre "jeu", en "otage", façon, certes diabolique, de m'octroyer une paradoxale mais primordiale liberté: celle qui consiste à faire de mon entrée en salle un acte délibéré et en cela toujours problématique (dans le bon sens du terme).
À ce titre, le nouveau Funny Games s'avère fort plaisant en poussant jusqu'au bout cette logique de l'absurde. Haneke nous livre une oeuvre froide et éprouvante, aidé par une actrice au meilleur de sa forme. L'ironie dont font l'objet artiste (perversité d'une démarche - violence mise en image, doublée par une pratique - remake, contestée moralement mais fort lucrative) et spectateur (son voyeurisme) fonctionne parfaitement. La mise en scène classique, le jeu tout en retenu des comédiens et un montage très efficace accordent à cette version américaine un impact équivalent au référent. En bref, à voir si, comme moi, vous n'avez jamais eu la chance de voir l'original sur grand écran et dans de bonnes conditions.

[Stanley Grieves]

Vu hier soir, et juste pour dire que jamais à ce point je ne m'étais senti autant jugé de regarder un film (bien pire que la fois où j'me suis fait gauler par ma voisine à travers la fenêtre devant un porno. Et pourtant là y'a même pas de regard lourd de sens de pointer sur toi par une personne physiquement présente et bien décidée à rester plantée là tant que t'avais pas changé de cassette. Nan, nan, ici tout se passe entre le propos du réal et sa propre conscience).

euh plus d'arguments ?!......bin y'a la précision chirurgicale de la mise en scène, encore une fois au service de l'histoire et surtout dans le but de provoquer un malaise indescriptible chez le spectateur. Avec quasiment rien, juste des regards par exemple, le cinéaste arrive à installer une tension forte. Haneke s'amuse avec le spectateur, le manipule(le couteau du bateau qui ne servira à rien au final), et s'amuse avec les codes du thriller. Rien que pour cela, je trouve le film brillant. Auquel il faut rajouter l'interprétation exceptionnelle de l'ensemble du casting (m'est avis que le film a du être sacrément dur émotionnellement à tourner). Radical et dérangeant, Funny Games ça fait mal et ça ne laisse pas indemme.
'fin amha .