Interessante oeuvre réalisée en 1972, Zero population growth- ZPG- fait partie de ces films de SF écologique typiquement 70s qui s'inscrit dans la lignée de Soleil vert, L'age de cristal et autres Terre brulée.
Campus nous présente ici une bien sombre vision de notre Terre ravagée, désormais envahie d'un épais brouillard dû à la pollution.
D'entrée, il donne à son film un aspect étouffant que renforcent ces images de la population sortant un masque à gaz sur le visage, simples silhouettes se dessinant dans ces nappes de brouillard grisatre.
Cet aspect étouffant se double d'un certain malaise provenant de ces voix qui résonnent sans cesse dans les hauts parleurs repétant la Loi suprême: si on encourage à faire l'amour, procréer est un des plus graves délits, puni de mort, point de départ pour une histoire plutot originale et extreme puisque Campus invente les camps d'extermination pour bébés!

Les enfants sont désormais remplacés par des poupées en plastique robotisées que les familles achètent en magasin de bébés afin de les élever comme de vrais enfants, poupées figées ne repétant que les phrases et mots les plus basiques: Papa, maman, je vous aime...
Dans cet univers déshumanisé, on ne cesse de diffuser des images sur grds écrans de la vie d'autrefois, films sur la bêtise hulmaine qui a conduit à la destruction de la Terre. Fleurs, champs, objets, personnages historiques mais aussi la nourriture devenue desormais artificielle.
On s'interroge sur la folie de l'homme consommant du fromage agrémenté de moisissures, un tel acte ne pouvant que mener à la destruction de l'espèce



En cette période de Noel où on choisit un sapin en plastique, carol veut plus que tout un enfant, prête à trangresser la Loi et elle tombe enceinte, accouche en cachette mais le couple va faire l'erreur de partager ce secret avec leurs voisins et meilleurs amis.
La femme va s'épendre du bébé, jalousant sa mère, une jalousie féroce et elle exigera qu'elle lui donne l'enfant. Devant son refus, ils dénoncent le couple, immédiatement arrété et condamné à mort par gazage, le bébé envoyé en camp d'extermination.
Sans être transcendant, ZPG demeure un film captivant au propos cruel, vision plus que pessimiste de notre avenir. Si ce scénario reprend les grandes peurs des 70s que véhiculèrent alors toute une vague de films de SF, ZPG bénéficie d'une réalisation sobre sans artifice, d'un certaine esthetisme- les plans de la ville embrouillardée que traversent ces silhouettes masquées...
Sans grands rebondissement, lent diraient certains, ZPG met surtout en image un monde à l'agonie vivant sur la splendeur passée mais aussi la frustration de ne plus pouvoir procréer, etouffant tout instinct maternel ou paternel jusqu'à la frustration qui conduit à la folie- la femme hurlant à tue-tête: bébé, bébé!! Séquence faisant qque peu froid ds le dos.
Si la loi interdit la procréation, elle punit tout autant le simple fait d'y songer ou de s'informer, les machines controlant tout.
On regrettera un peu le final, quelque peu mièvre et idyllique mais plein d'optimisme et d'espoir, ouverture sur une Terre promise où pourrait recommencer la vie. Une fin peut être un peu trop facile pour un tel sujet.
ZPG est un film sympathique qui se laisse aujourd'hui encore regarder sans ennui et reste comme pas mal d'oeuvres semblables malheureusement d'actualité.
Aux cotés de Geraldine Chaplin en mère frustrée, on retrouve l'oeil torve et les bajoues déjà fort bien remplies de Oliver Reed, un peu trop statique et froid alors que son rôle aurait mérité plus de force et de frustration. .