



Et pour bien commencer, une bisserie transalpine plutot soft pour amateurs de viols complaisants sur luxueux sofa et sable chaud..

Réalisé sur le tard, voici un des derniers Rape and revenge italien alors mis en chantier et certainement un des plus méconnus et obscurs, une curiosité qui preche plus pour sa complaisance et sa gratuité que pour sa violence.
La trame est simple et reprend celle de la plupart des oeuvres du genre. 3 athlètes décident de passer leur week end dans une somptueuse villa non loin de la mer. 3 criminels violeurs échappés de prison s'invitent chez elles mais une des filles va découvrir leur vraie identité. Désormais prisonnières, viols et humiliations peuvent commencer avant que les trois sportives ne tentent de s'enfuir et de se venger...
La 1ere reflexion qui viendra à l'esprit du spectateur à la vision de Mezzanotte triste connu sous de multiples titres c'est le rapprochement qu'il fera avec deux autres films sortis peu avant.
Premierement, le savoureux La settima donna (sa si excitante et brutale defloration au manche à balai, un régal sans nom



Le connaisseur pensera aussi au rarissime Hard sensations de D'Amato pour les athletes recluses au bord de la mer.
Pour le reste, Di Balzo se contente d'appliquer la recette traditionnelle à la différence prés que l'amateur de viols cinglants et de brutalités sexuelles féroces comme Eric adore et venere risque d'être déçu sur ce point particulier contrairement aux films cités plus haut.
Si on excepte cette lame de couteau déchirant sauvagement le T.shirt de la Borghi avant d'arracher son slip sous les hurlements de la victime, la pointe se balladant sur ce sexe poilu faisant esperer au spectateur sadique qu'elle penetre avec force dans l'humide touffe afin de lui déchirer les chairs intimes, on se contente ici de violenter et on tente même un essai artistique.
Ainsi Di Balzo filme un double viol qui se voulait particulièrement odieux dans le fond en le transformant en une frénétique et chaotique bataille d'oreillers



Di Balzo préfère ici s'attarder sur des images dont le but est de mettre mal à l'aise: outre les zooms, lentilles déformantes et grand angles à foison, il s'attarde sur des bouches huileuses dévorant à pleines dents la nourriture, des moustaches couvertes de graisses, des regards vicieux et des réactions de dégout et des avalanches d'insultes.
Il met l'accent sur le voyeurisme exacerbé. Ainsi, il se plait a montrer ses violeurs observer avec excitation leurs 3 proies sous la douche, les fait se déshabiller sans raison sous leurs yeux. La caméra lèche chaque centimètre de leur corps, s'attarde sur leur entre jambe, montre sans aucune pudeur leur intimité, s'attarde sur ses vagins offerts dont on connaitra chaque poil, s'eternise sur leurs ébats...
La partie revenge assez restreinte est plutot repetitive. En bonnes athlètes qu'elles sont, aprés une course effrénée à travers la foret longeant la plage, elle transperceront leurs agresseurs d'un javelot chacun leur tour avant de les enterrer dans le sable.
Plus étonnant est le twist final par contre. Si on croyait que nos athlètes étaient désormais sorties de leur cauchemar, le destin va s'abattre sur elles de façon assez cruel voire ironique, sorte de vengeance par delà la mort que Di Balzo filme de façon étrange. Il en suinte un étrange malaise, une aura de mort sourde.
Il nous asséne montés en série tous les moments les plus violents du film en couleur sépia à grand renforts de grands angles déformants, sorte de cauchemar que revivent les protagonistes tandis qu'un semblant d'étau virtuel se resserre sur elle, symbolisant le terrible piège inextricable dans lequel elles sont prises. Les deux machoires de l'étau se refermeront sur une flaque de sang en surimpression, alors que le mot Fin apparaît dans tous les sens du terme cette fois. Original.
On passera sur le manque de crédibilité de l'ensemble et les nombreuses incohérences.
Ainsi nos gangsters en cavale se balladent ils au grand jour comme de simples vacanciers et sortent en ville comme n'importe quel quidam.
Quant à nos athlètes en herbe, Di Balzo n'utilise jamais cet atout, nos pauvrettes étant de simples caricatures guère plus sportives qu'un cul de jatte. Dommage car cela aurait pu donner à l'ensemble une certaine force qui fait trop défaut ici et donner plus d'ampleur à l'affrontement des violeurs et de leurs proies.
D'une manière générale, les personnages manquent grandement de profondeur et ne sont que de simples caricatures. Une blonde prude et une timide se livrant bien entendu a des ébats saphiques, une brune chaudière aimant le sexe, un violeur violent et lubrique et deux autres plus hommes du monde dont un petit porcelet à la mine rigolote.
L'ensemble est assez inidentifiable quant à la nationalité de l'oeuvre tant Di Balzo semble américaniser son film tout en gardant une touche italienne reconnaissable, impression renforcée par le doublage anglais trés pointu.
Le casting est surprenant, parfois mal choisi comme Vincenzo Crocitti et sa bonhomie à la Alvaro Vitali, habitué des sexy comedies, totalement hors sujet ici.
A ses cotés, on reconnaitra avec surprise encore Giancarlo Prete, une partie du film en slip noir, Di Balzo aimant semble t'il filmer sa bosse virile fort apêtissante admettons le


Mezzanotte triste c'est aussi son panel de jouisseuses professionnelles avec en tête la Borghi, toujours à l'aise en écarteuse douée, s'offrant avec avidité à Antonio Cantofora avant de devenir une justicière sans remords.
Pour completer cet horizon de proies à humilier, la Virgili et une nouvelle venue, la toute prude et blonde Corno, toute deux s'adonnant aux plaisirs saphiques.
Cerise sur le gland, l'apparition en cameo cette fois et toute habillée de surcroit de celle qui passa son temps à se faire humilier et violer des plus belles facons qui soient pour finir encagée à l'état d'animal et etouffée dans sa propre merde chez Cavallone afin de nous emerveiller, la Funari et son fameux chignon tomate dans la peau de Silvia la coach!
Rythmé par une BO ensoleillée de Cipriani, Mezzanotte triste n'apporte rien de nouveau au genre, il ne fait que le completer gentillement.
Il ne vaut que pour sa totale gratuité et demeure uniquement une curiosité pour l'amateur qui aura su auparavant savourer avec délices et apprécier Terreur express et La settima donna. Les autres le trouveront ennuyeux et plutot inutile.
Le corbeau qui aimerait bien se faire violer durant une bataille de polochons..
