Produit par Jennings Lang (la série des Airport, entre autres), ce fut une tentative de remettre au gout du jour le film de Pirates.

Avec Robert Shaw dans le role d'un pirate qui combat un tyran (Peter Boyle) sur l'iLe de la Jamaïque au 18e siècle. il est aidé par cela par le fille d'un juge emprisonné injustement (Genevieve Bujold) et de sa bande de joyeux pirates (dont James Earl Jones, qui échappe à un lynchage).
Bon ben c'est encore raté. Il y a un léger mieux par rapport à Rollercoaster et au Jour de la Fin du Monde. Un budget là aussi assez aisé, mais un scénario relativement peu intéressant et un beau gachis des acteurs en place. Swashbuckler tente l'hommage aux films d'antan mais Robert Shaw n'est pas Errol Flynn ou Burt Lancaster (on pense irrémédiablement au Corsaire Rouge). Peu à l'aise, il n'a d'ailleurs pas grand chose à faire dans le film si ce n'est grimacer, donner des coups d'épée et.... et c'est tout. Heureusement qu'il y a les échanges avec James Earl Jones: le couple d'acteurs semble parfois s'mauser seul dans son coin au détriment du reste. Geneviève BUjold a aussi peu de chose à faire hormis se créper le chignon une fois, jouer la belle en perdition et finir avec le héros.
Du côté des méchants, Peter Boyle (habillé tout en noir, aucas où on aurait pas compris) n'a pas beaucoup à se forcer. Il joue un homme cruel, injuste, méchant, vicieux et qui fait mumuse dans sa baignoire avec un jeune homme (ben voyons). D'ailleurs, au final, lui et Geneviève Bujold se jettent des insultes à la tête et c'est Genevieve qui gagne en lui lançant "...pédéraste!" dans un ton sentencieux. La méchante! D'autant plus que le jeune homme en question est cruel lui aussi (quitte à, hein) avec ses longs faux-ongles d'acier pointus (qu'il finit par se planter dans le ventre, l'idiote). Dans la grande tradition hollywoodienne du méchant pédé vicieux jusqu'à la moelle. En outre, Beau Bridges - pas encore ventripotent, est assez ridicule dans le role de l'éternel énervé.
Le personnage le plus intéressant demeure celui joué par Anjelica Huston (qui préfigure son interprétation de Morticia Addams, d'ailleurs). Le visage blanc, longs cheveux noirs, elle ne dit pas un mot du film et observe les événements d'un regard amusé : représentation de la mort qui rode? Elle finit le film à la tête d'un carrosse noir qui emporte un cadavre au loin. Dommage que le film ne soit pas audiapason de ce role.
Très belle scène d'ouverture qui laisse espérer un film du même acabit mais non, ce ne sera pas le cas! Quelques scènes d'actions que viennent relier un semblant d'histoire. Le bateau des pirates est quasi invisible durant le long du film. Pas d'abordage ou autre scènes maritimes, uniquement un plan de générique filmé de puis un hélicoptère (que Goldstone semble décidément apprécier!). Des scènes de bagarre plaquées sur la narration histoire de dynamiser un récit un peu anémique. je n'ai pas vraiment été impressionné par les scènes de batailles à l'épée, par contre, même le duel final m'a laissé de glace. Dialogues savoureux dans la bouche des méchants, mais inintéressants pour le reste. Même la scène d'explosion parait un peu ratée...
On ne s'ennuie cependant pas vraiment, car le ton est à celui de la comédie, du clin d'oeil permanent, doublé d'un rythme plaisant. Mais le film oscille entre le film de pirate à l'ancienne, avec une scène de fesse, des images d'hommes torturés, beaucoup de morts...ce qui est assez curieux, comme si le réalisateur ne savait pas choisir quel chemin suivre. Et la fin du film semble brutale, comme s'il manquait quelque chose? On sent comme un remontage à la hussarde...
En tous cas, le film remporta un joli flop à sa sortie et sombra un peu dans l'oubli.
Pas de regret quant à la vision du film, mais Goldstone n'est pas un réalisateur franchement original et qui n'arrive jamais à imprimer une patte quelconque. le spectacle n'est pas déshonorant mais il demeure strictement sans aucun intérêt. Dans le genre revival, je préfère largement Cutthroat Island qui déménage 100 fois plus!
Je sauverai la partition orchestrale de John Addison, pleine de richesse sonore et thématique, d'envolées du plus bel effet. Le thème principal est absolument magnifique et qui appelle à l'aventure! (comme quoi Goldstone a bien fait de se débarrasser temporairement de Schiffrin sur ce coup-là).
DVD Z1
2.35:1 . 1H41. 16/9 et mono anglais sur deux canaux.
Making of d'époque.